Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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BONNEL Joseph (1826-1902)

par Michel Dürr.

 Louis Florentin Joseph Bonnel est né à Romenay (Saône-et-Loire) le 22 juin 1826, deuxième fils de Louis Bonnel (Roanne 1789-Collonges-au-Mont-d’Or 1869), alors instituteur, demeurant à Romenay, et d’Anne Éléonore Félicie Falque (Lyon, 1794-1863) ; témoins : Joseph Pitre (1788-1855), notaire à Saint-Julien (maire de Saint-Julien-sur-Reyssouze, plus tard conseiller général du canton de Saint-Trivier, Ain), et André François Gâthier, docteur en médecine demeurant à Saint-Trivier. Il commence ses études au collège de Pont-de-Veyle que dirige son père, les poursuit au petit séminaire de Meximieux, et les termine au collège royal de Lyon dans la classe de philosophie de l’abbé Noirot*. Reçu bachelier ès lettres en 1845, il se tourne vers les sciences, entre en préparation au collège Stanislas à Paris. Faute de réussir au concours de l’École normale supérieure, il passe celui de l’École nationale d’administration où il est admis en 1849. À la dissolution en 1849 de cette création de la Seconde République, il revient au concours de l’École normale supérieure où il est admis en octobre 1849. À sa sortie, il est envoyé comme régent au collège de Montauban en octobre 1851, puis au lycée de Lyon, comme professeur de mathématiques. Il y retrouve son frère aîné Louis Fidèle Antonin Bonnel (Saint-Julien-sur-Reyssouze 1819-Lyon 1894), professeur de lettres au lycée et de littérature latine à la faculté catholique ; un autre frère, Louis Bonnel, 1929-1906, est professeur agrégé de grammaire. Le 8 décembre 1858, Joseph Bonnel épouse à Lyon 2e Joséphine Wilhelmine Alice Hermann (Lyon 25 mars 1838-Lyon 2e 8 avril 1879), fille de Guillaume Édouard Hermann, négociant, et de Pierrette Julie Davallon. D’où quatre enfants.

 Il passe l’agrégation de mathématiques en 1859, ce qui lui permet d’obtenir une chaire à l’université de Lyon. Il meurt à Lyon 5e, 14 montée Saint-Laurent, le 3 août 1902.


Académie

Le 23 janvier 1872, il fait hommage à l’Académie de son Traité de géométrie, de son Traité de cosmographie et de son Essai sur les définitions géométriques. Le 14 janvier 1873, il traite de La métaphysique dans ses rapports avec la géométrie. Le 24 février 1874, il fait acte de candidature en mathématiques. Sur le rapport de Jules Michel*, il est élu le 1er décembre 1874, au fauteuil 6, section 1 Sciences. Son discours de réception, prononcé le 21 décembre 1875, porte sur L’origine et les progrès de l’astronomie ancienne et sur la découverte des mouvements réels de la terre par les astronomes grecs. Il continue par : L’histoire de l’astronomie (13 mars 1877) ; L’astronomie pendant les cinq premiers siècles de l’Hégire, Chez les Arabes (7 août 1877) ; Au Moyen Âge (7 mai 1878) ; Aux xiie et xiiie siècles (18 février 1879) ; Aux xiiie et xive siècles (4 mars 1879) ; Copernic (23 mars 1886) ; et de nouveau L’astronomie arabe (9 août 1892). Il est nommé secrétaire général de la classe des sciences, le 4 décembre 1877. Le 26 mars 1878, il présente le mélographe de Léon Reuchsel et, le 11 août 1885, l’application de l’électricité aux orgues. Opposé à tout ce qui s’écarte de la géométrie euclidienne, il fait une série de conférences sur les définitions et les hypothèses de cette science : Sur la théorie des parallèles (22 mars 1887) ; L’infini rationnel en géométrie (22 novembre 1887) ; Critique de la géométrie non-euclidienne de Lobatchevski (29 mai 1888) ; Contre la géométrie imaginaire (7 août 1888) ; Note sur la définition du plan (4 février 1890) ; Définition de la ligne droite (18 mars 1890) ; Définition de l’angle plat (15 juillet 1890) ; Préface de ses Éléments de géométrie rationnelle (10 mars 1891 ; Les hypothèses en géométrie (10 juillet 1894, 20 novembre 1894 et 17 novembre 1896) ; Théorie absolue des parallèles en partant de la définition de l’atome géométrique (6 août 1895) ; Éléments d’une théorie de l’atome géométrique (14 avril 1896) ; nouvelle note sur Les hypothèses en géométrie (17 mai 1898) ; Les systèmes géométriques et l’atome (20 mars 1900). Il fait en 1886 le rapport sur l’attribution du prix de la fondation du prince Lebrun, puis en 1899, 1900 et 1901 les rapports sur l’attribution du prix de la fondation Lombard de Buffières. Pour le second centenaire de la fondation de l’Académie, il rédige une histoire de l’Académie qui prend la suite des publications de J.B. Dumas* et Grandperret* pour la période révolutionnaire et pour la période de 1840 à 1891, et il en lit des extraits : Résumé de l’histoire de l’académie avant la Révolution (2 avril 1889) ; Note sur les fondations faites à l’académie depuis 1840 (9 et 30 juin 1891, 7 juillet 1891) ; Préface à L’académie depuis 1840 (8 mars 1892) ; Extrait de l’Histoire des concours de l’Académie de 1840 à 1891 (29 mars 1892) ; Notice sur l’académie au 19e siècle (30 janvier 1900) ; Notice sur l’académie de 1789 à 1793 (13 juin 1899) ; Histoire de l’académie, 2e semestre 1790 (27 juin 1899). Enfin, le 18 mai 1897, il fait une communication sur Le Père Lacordaire. Il préside la Société d’Éducation et rédige pour elle en 1889 un travail sur les anciennes sociétés et bibliothèques de Lyon.

Bibliographie

Notice sur M. Joseph Bonnel, exposé présenté le 8 mars 1904 à l’association des anciens élèves de l’école nationale d’administration par son président Charles Tranchant, ancien Conseiller d’État, MEM Rapports 1902-1904. – Éloge funèbre, 23 décembre 1902, par M. Lafon*, MEM Rapports 1902-1904, et Lyon : Rey 1903, 15 p.

Publications

Éléments de géométrie, Lyon : Palud, 1854 ; 4e éd. 1901. – Éléments de cosmographie, Paris : Delagrave, 1856, 4e éd., 1879. – Essai sur les définitions géométriques : 1re partie, Définitions générales, Paris : Delagrave, 1870 ; 2e partie, Définitions spéciales, Paris : Delagrave, 1874.La découverte du mouvement de la Terre dans l’astronomie grecque, Lyon : Riotor, 1876, et MEM S 22, 1876-1877. – Étude sur l’histoire de l’astronomie occidentale au Moyen Âge, MEM S 23, 1878-1879. – Concours de 1879. Rapport de la Commission du prix Herpin, lu dans la séance publique du 23 décembre 1879, Lyon : Riotor, 1880, 7 p. – Essai sur l’histoire de l’astronomie, Tours : Alfred Cartier, 1886. – Note sur la géométrie imaginaire, MEM S 29 1888. – Note sur la définition des parallèles, 29, 1888. – Note sur la ligne droite et le plan, MEM S 30, 1889-1890. – Rapport pour le concours pour le prix Ampère, 1889-1890, MEM S 30. – Histoire des Sociétés savantes et des Bibliothèques à Lyon avant la Révolution française, Lyon : Pitrat aîné, 1889. – De l’imagination dans les principes des sciences exactes, Tours : Alfred Cattier, 1890. – Les globes célestes, Tours : Alfred Cattier, 1891. – Essai de géométrie rationnelle, imprimé pour la Société d’éducation de Lyon, 37e livraison de ses Annales, 1891. – Histoire de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, 1840 à 1890, Lyon : Rey, 1892. – La définition de l’angle plan, MEM S 31, 1892. – Les hypothèses dans la géométrie, Lyon : Rey ; 3e éd., Paris : Hermann ; et MEM 3, 1895 ; 4, 1896, 5, 1898. – Les atomes et hypothèses dans la géométrie, Lyon : Rey et J.Ch. Delplat ; Paris : Gauthier-Villars, 1897. – Géométrie atomique rationnelle, Lyon : Rey et J.Ch. Delplat ; Paris : Gauthier-Villars, 1902. – Histoire de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, pendant la période révolutionnaire, Lyon : Mougin-Rusand, Waltener et Cie, 1902. – L’atome dans la géométrie, Paris : Naud, 1902.L’infini et l’indéfini dans les constructions géométriques, Paris : Naud, 1902. – La continuité géométrique de l’atome, Paris : Naud, 1903.