Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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MEUNIER Louis (1870-1955)

par Gérard Pajonk.

 Louis Meunier – il se fera prénommer Louis Marius pour un certain nombre de ses publications – est né à Cluny le 25 septembre 1870 au domicile de ses parents ; c’était le fils d’Eugène Meunier, ferblantier, et de Benoîte Desmurs, tailleuse ; témoins : Denis Thevenet, relieur, et Jean-Marie Thorin, confiseur.

 Il a d’abord fait ses études à l’école d’enseignement spécial de Cluny, puis à la faculté des sciences de Lyon, où il obtient une licence de sciences physiques puis un doctorat de la même spécialité, sa thèse portait sur une contribution à l’étude des composés diazoamidés. En décembre 1893, il est nommé chef de travaux dans la chaire de chimie appliquée de la faculté. Le 12 novembre 1898, il épouse à Lyon 3e Marie-Antoinette Françoise Nolot (née à Lyon 1er le 3 décembre 1873), fille d’Antoine Jacques Nolot, professeur, puis chef d’institution, et de Pierrette Granger, décédée à Lyon 7e le 28 juin 1955, trois mois jour pour jour après son mari. Il demeure alors 10 quai Claude-Bernard, après avoir habité 12 rue Duhamel. Plus tard, il habitera 9 quai Claude Bernard. Parmi les témoins, l’académicien Léo Vignon*.

 Louis Meunier est chargé de cours en 1905, maître de conférences en mars 1912, et enfin professeur de chimie industrielle le 1er novembre 1922, jusqu’à son admission à la retraite le 25 septembre 1940. Il est également nommé sous-directeur de l’école française de tannerie en 1899 et directeur en 1921 jusqu’en 1946. En parallèle, il assume aussi les tâches de chef de laboratoire à l’école de chimie industrielle de Lyon de 1893 à 1918, de directeur adjoint de l’école et finalement de directeur de 1918 jusqu’en 1946. Louis Meunier avait dû assurer la charge de directeur de l’école de chimie à la suite du décès de Victor Grignard* (prix Nobel de chimie 1912) le 13 décembre 1935. Durant sa carrière universitaire il a créé un enseignement de technologie générale, un cours de chimie appliquée aux industries du cuir ainsi qu’un cours de chimie des colloïdes et de catalyse. En raison de l’estime dont il jouissait et à la demande de ses collègues il a été maintenu à titre exceptionnel dans sa chaire professorale à l’université deux années après avoir atteint l’âge de la retraite. Louis Meunier était très lié avec Victor Grignard et son fils Roger, qui soutiendra sa thèse sous sa direction. Pendant la Grande Guerre, devenu officier d’administration, il a dirigé le laboratoire de l’intendance des services des fabrications de l’aviation.

 Il a obtenu les distinctions suivantes : Société industrielle du nord (prix Léonard Danel), Société chimique de France, Association internationale des chimistes de l’industrie du cuir, Société nouvelle d’encouragement au progrès, Grande médaille d’or de la société internationale des chimistes de l’industrie du cuir et Grande médaille de la chambre de commerce de Lyon. Président de la section lyonnaise de la société chimique de France, président de l’association internationale des chimistes des industries du cuir, membre du comité consultatif de l’enseignement supérieur et membre de la commission permanente de l’enseignement technique. Il a été fait chevalier de la légion d’honneur le 13 juillet 1918, officier le 6 avril 1930 (LH/19800035/0094/11745).

 Il est mort à Lyon 7e, le 28 avril 1955.


Académie

Le 12 mai 1936, Henri Rigollot* présente la candidature de Louis Meunier qui avait envoyé sa lettre de candidature le 28 janvier 1936. Il est élu le 9 juin 1936, au fauteuil 7, section 1 Sciences, succédant à Victor Grignard. Le 1er décembre 1936, il dépose son discours de réception intitulé L’orientation de l’enseignement sous le ministère Duruy. Les origines de l’enseignement secondaire spécial et de l’école normale de Cluny. En fait, il ne prononcera son discours de réception que le 15 février 1944 (MEM 1949) : il présente alors ses excuses pour ce retard, imputé au fait qu’il a dû fin 1935, sans préparation aucune, succéder à Victor Grignard* à la tête de l’École de Chimie, tout en assumant ses autres charges universitaires et académiques, dont celle de président de la classe des sciences de l’Académie pour 1944. Ce discours est alors entièrement consacré à L’œuvre scientifique de Jules Raulin* dont il avait été l’élève. Autres interventions : 14 mars 1944, Éloge funèbre de Joseph Béthenod (MEM 1949) ; 28 mars 1944, Éloge funèbre dAndré Devambez (MEM 1949) ; 23 avril 1944, Éloge funèbre de Paul Hazard (MEM 1949) ; 7 novembre 1944, Éloge funèbre du Dr Fernand Arloing (MEM 1949) ; 7 novembre 1944, Éloge funèbre de de Louis Pradel (MEM 1949) ; 7 novembre 1944, Éloge funèbre d’Henri d’Hennezel (MEM 1949) ; 29 novembre 1949, Rapport sur la candidature de Marcel Prettre*.

Iconographie

Une médaille à son effigie, gravée par Louis Bertola*, a été éditée après sa mort ; elle rappelle qu’il a été professeur à l’université, directeur de l’École supérieure de chimie industrielle de Lyon et de l’École française de tannerie.

Publications

Avec Clément Vaney, La Tannerie, étude, préparation et essai des matières premières, théorie et pratique des différentes méthodes actuelles de tannage, examen des produits fabriqués, Léo Vignon (dir.), Paris : Gauthier-Villars, 1903 ; autres éditions avec d’autres coauteurs jusqu’en 1951. – Contribution à l’étude des composés diazoamidés, thèse, Lyon : Rey, et Paris : Gauthier-Villars, 1904. – Avec Léo Vignon, Sur les constantes analytiques du jaune d’œuf de mégisserie et sur une méthode officielle d’analyse de ces jaunes, Congrès de l’AICIG, Turin, 1904, Lyon : Rey, 1904. – Teinture, corroyage et finissage du cuir, par M. C. Lamb, traduit par Louis Meunier, avec Jules Prevot, Paris : Gauthier-Villars, 1910. - Cours de manipulations de chimie organique, Lyon : Rey, 1906 ; autres éditions, avec le Dr Eugène Schell et Anthelme Jamet, Lyon : Rey et Impr. réunies, 1925.Les industries chimiques dans la région lyonnaise. – Chimie des colloïdes et applications industrielles, Paris : Baillière, 1924. – Nombreuses communications dans les revues spécialisées et des présidences de thèses.