Né à Lyon 5e, 1 place du Marché (auj 9e arr.), le 28 novembre 1877, fils de Raymond Clément Ferdinand Maignon (né à Gignac [Hérault] 26 novembre 1845), comptable, et d’Antoinette Christine Colombier (née à Villefranche le 5 août 1851). Témoins : Joseph Bruyas, boucher, et Auguste Monnet, employé de commerce.
Après l’école primaire, il entre à la Martinière où il devient répétiteur de chimie. À la faculté des sciences de Lyon il obtient la licence ès-sciences naturelles où il exerce la fonction de préparateur de zoologie. Il est admis à l’école vétérinaire en 1895 et suit brillamment les quatre années d’études en étant chaque année au premier rang. Il obtient dans la même école le poste de chef de travaux de clinique puis deux ans plus tard celui professeur de physiologie en 1911 à la place de Saturnin Arloing*. Il est muté à l’école nationale vétérinaire d’Alfort où il est professeur de physiologie et de thérapeutique jusqu’à sa retraite.
Maignon a travaillé sur les phénomènes de nutrition, la fonction glycogénique du foie, la glycosurie traumatique. Le rôle des graisses dans la nutrition a fait l’objet de son travail de thèse pour l’obtention du titre de docteur ès-sciences naturelles. Dans d’autres recherches, il a noté l’influence des saisons et du rythme génital sur le métabolisme nutritif, notamment sur la glycogénie, sur l’intensité des combustions organiques et sur la sensibilité de l’économie à l’intoxication azotée. Lesbre* et Maignon ont obtenu en 1908 une partie du prix Montyon attribué par l’Académie (autre partie : J. Sellier et H. Pottevin) pour leurs études en physiologie expérimentale, en particulier leurs contributions à la physiologie du pneumogastrique et du spinal. Maignon a obtenu cinq autres prix de l’Institut, dont un de l’Académie de médecine en 1907 avec Lesbre, ainsi que le prix Chazières. Maignon a collaboré avec C. Vaney sur la physiologie de la métamorphose du ver à soie, et avec S. Arloing et F. Dumarest à des recherches sur la nutrition chez les tuberculeux.
Chevalier de la Légion d’honneur le 9 mars 1908, officier le 3 août 1939.
Il est mort à Rabat le 11 janvier 1963.
Il a épousé à Roanne le 24 mai 1909 Augustine Angèle Régine Decluny. Son fils Georges Gilbert, (Lyon 6e 13 septembre 1914-Neuilly-sur-Seine 15 mai 1961), inspecteur des Finances, blessé et prisonnier en 1940, évadé d’un oflag en septembre 1941, officier de renseignement jusqu’en 1945, a été chef de cabinet du secrétaire d’État au budget (Alain Poher) en septembre 1948, contrôleur financier de l’Algérie en 1951, directeur de cabinet du ministre des PTT (Ferri) en 1953, et directeur de cabinet du secrétaire d’État aux Forces armées dans le cabinet Mendès-France en juin 1954.
Il est élu titulaire de l’Académie de Lyon le 6 décembre 1921, au fauteuil 2, section 2 Sciences, sur rapport de Lesbre* lu le 29 novembre 1921. Le 7 novembre 1922 Maignon informe l’Académie de son départ de Lyon pour Alfort, et il passe correspondant. Il ne prononcera pas son discours de réception.
Il a été membre de la Société d’anthropologie de Lyon en 1908, de l’Académie vétérinaire de France dont il assurera la présidence en 1938. En 1922 il est membre de la Société linnéenne de Lyon.
J. Guillot, « Éloge funèbre du Professeur F. Maignon », Rev. Pathol. Gén. Physiol. Clin. 64, 1964, p. 306-310.
Avec C. Vaney, « Influence de la sexualité sur la nutrition du Bombix mori aux dernières périodes de son évolution », CRAS 140 1905, p. 1280-1283. – « Mode de répartition du glycogène musculaire chez les sujets alimentés et inanitiés. Influence des saisons sur la richesse des muscles en glycogène », CRAS 145, 1907, p. 334-337. – « Explication du mécanisme général de la transformation du glycogène en glucose par les muscles et les tissus animaux », Ibidem, p. 730-732. – Avec F. X. Lesbre « Action excito-secrétoire de la branche interne du spinal sur l’estomac et le pancréas », Ibidem, p. 1355-1356. – « Étude sur la répartition du glycogène musculaire. Influence de l’inanition », Journ. Physio. et Pathologie 10, 1907, n° 2, p. 203-211. – « Du rôle des graisses dans la glycogénie chez les sujets sains et chez les diabétiques », C. R. Soc. Biologie 64, 1908, p. 671-672. – « Du rôle des graisses dans la glycogénie. Traitement du diabète par le régime gras », Journ. Physio. et Pathologie 11, 1908, p. 866-881. – Avec F. X. Lesbre, « Contribution à la physiologie du pneumogastrique de la branche interne du spinal », Journ. Physio. et Pathologie, 1908, n° 3, p. 377-391 et 415-489. – Avec F. X. Lesbre, « Contribution à la physiologie de la branche externe du spinal. Inervation des muscles sterno-mastoidien, cleido-mastoidien et trapèze », Journ. Physio. et Pathologie, 1908, 203, p. 828-843. – « Influence des glandes génitales sur la glycogénie », CRAS 150, 1910, p. 721-724. – Avec L. Morand, « Relation entre l’hyperacidité urinaire et l’acétonurie chez les sujets sains soumis à l’inanition ou à une alimentation privée d’hydrates de carbone », C. R. Soc. Biologie 71, 1911, p. 639-641. – Avec L. Morand, « Étude comparative du pouvoir cétogène de la viande et de la graisse chez le chien », Ibidem, p. 705-707. – « Rôle des graisses dans l’utilisation de l’albumine alimentaire. Mécanisme de l’action thérapeutique de l’huile de foie de morue et des corps gras en général », C. R. Soc. Biologie 72, 1912, p. 1054-1056. – « Influence des saisons et des glandes génitales sur des combustions respiratoires », CRAS 156, 1913, p. 347-349 – « Recherches sur la toxicité de l’albumine d’œuf. Influence des saisons sur la sensibilité de l’organisme à l’intoxication azotée », CRAS 166, 1918, p. 919-922. – « Étude comparative de la toxicité et du pouvoir nutritif des protéines alimentaires employées à l’état pur », Ibidem, p. 1008-1011. – « Influence de l’espèce animale sur la toxicité et le mode d’utilisation des protéines alimentaires », CRAS 167, 1918, p. 91-94. – « Influence des graisses sur la toxicité des protéines alimentaires ; leur rôle dans l’utilisation des matières azotées. Application à la thérapeutique », Ibidem, p. 281-283. – « Étude comparative de l’influence des hydrates de carbone et des graisses sur le pouvoir nutritif des protéines alimentaires », Ibidem, p. 172-175. – « Étude du mécanisme de l’action des graisses dans l’utilisation et l’assimilation des albuminoïdes », CRAS 168, 1919, p. 626-629. – « Étude critique de l’influence exercée par la carence sur les expériences d’alimentation à l’aide de produits purs qui ont permis d’établir le rôle des graisses dans l’utilisation des albuminoïdes », C. R. Soc. Biologie 82, 1919, p. 398-399. – « Bases physiologique du rationnement. Importance du rapport adipo-protéique. Minimum de graisse nécessaire », Ibidem, p. 400-401. – Recherches sur le rôle des graisses dans l’utilisation des albuminoïdes. Son influence sur le pouvoir nutritif et la toxicité des protéines alimentaires, Lyon : Impr. Réunies, 1919, 287 p.