François Clerc est né à Sarogna-le-Bas, devenu hameau de Villeneuve-les-Sarogna (Jura), le 3 novembre 1769, fils de Claude Clerc, menuisier, et de Marie Reine Perrin. Parrain : François Benoit, granger au pays ; marraine : Anne Marie Mugard, veuve de Jean Baptiste Passot, tous deux illettrés. Il épouse le 11 octobre 1798 à Belley (Ain) , Jeanne Anthelmette Peysson 16 ans née à Belley le 10 août 1782, fille de Joseph Henry Peysson et de Marguerite Josette Migen de Belley. Il décède le 18 juin 1847 à Groslée-Saint-Benoit (Ain), veuf de Jeanne Anthelmette Peysson, morte le 6 novembre 1845 à Lyon, âgée de 64 ans et 3 mois.
Après l’école du village, il est formé au collège royal de Dole. Il est nommé par la municipalité professeur de philosophie au collège de Saint-Claude le 6 octobre 1791, et se fait remarquer alors par son zèle révolutionnaire, si bien qu’il est délégué par le district du Haut Jura pour porter à la Convention le « trésor » des églises de Saint-Claude et le bronze des cloches pour en faire des canons. Il prononce un discours à la séance du 31 janvier 1794 où il atteste de l’esprit révolutionnaire qui anime Saint-Claude. Il obtient que des réquisitions de grains soient ordonnées sur les marchés d’Orgelet et de Bresse, afin de sauver le Haut-Jura de la famine. Rentré à Condat-la-Montagne – nom déchristianisé de Saint-Claude sur sa proposition –, il est nommé le 19 janvier 1795 professeur de mathématique, physique et histoire naturelle à l’école primaire créée pour remplacer le collège de Saint-Claude. Il semble avoir été cette année-là l’élève de la première école normale supérieure créée par Laplace pour former les professeurs des écoles centrales. Là, il a connu les plus grands scientifiques de l’époque, dont Lalande. Le 12 janvier 1796, il est nommé professeur de mathématique et de physique à l’école centrale du département du Jura, qui se substitue aux établissements précédents. Auteur dès cette époque d’un ouvrage de géométrie (perdu depuis), il est remarqué par Lalande. Sur la recommandation de celui-ci, il est choisi le 9 novembre 1796 par le jury d’instruction du département de l’Ain comme professeur de mathématiques à l’école centrale de l’Ain. Jusqu’au 4 mars 1803 il exerce à Bourg, où il est le collègue et ami d’Ampère* avec lequel il travaille sur des expériences de physique et de chimie. Ampère l’avait surnommé « le Phénix de Bourg ». Malgré son passé révolutionnaire, grâce à Lalande et Delambre qui lui gagnent l’appui de Fourcroy directeur de l’Instruction publique, Clerc est nommé professeur de 3e et 4e en mathématiques au lycée de Moulins le 4 mars 1803, puis au lycée de Lyon, dans les mêmes classes, le 16 janvier 1805, à la suite d’Ampère nommé à l’École polytechnique. Le 21 décembre 1809, il enseigne toujours au lycée de Lyon les mathématiques spéciales. Le 15 octobre 1811, il est nommé professeur suppléant à la faculté des sciences de Lyon, section des mathématiques. Le 18 octobre 1814, il enseigne à nouveau la philosophie au collège royal de Lyon, puis les sciences physiques le 23 septembre 1823, pendant un mois, car il devient en décembre adjoint à la commission chargée de l’examen des aspirants au baccalauréat ès-lettres. En 1817, à la demande de la municipalité, il avait assuré la direction gratuite de l’Observatoire de Lyon, ruiné par le siège de 1793. Il réorganisera cette institution pendant 34 ans. C’est ainsi qu’il est nommé le 21 juillet 1834 professeur d’astronomie à la faculté des sciences de Lyon, nouvellement rétablie, où il enseigne jusqu’au 16 janvier 1839, date de sa retraite après 47 ans, 3 mois et 10 jours de fonctions professorales. Nommé professeur honoraire le 4 avril 1839, il devient chevalier de la Légion d’honneur le 29 octobre 1841 pour prendre rang au 29 avril 1839 (LH/551/61).
Passionné par les questions sociales, il avait soumis à l’académie de Lyon en 1803 le plan d’un système de retraite et d’assurance pour la vieillesse, la maladie et l’éducation des enfants pauvres, moyennant un versement régulier et la garantie de l’État. En bon mathématicien, il établit des tables d’espérances de vie et de cotisations à l’aide de calculs logarithmiques. Après avoir été élu correspondant le 27 frimaire an 13 (lettre de remerciement du 4 pluviôse), il devient titulaire dans la section des sciences le 1er juillet 1806. Il lit son discours de réception en séance privée le 19 août 1806 : après un éloge de son successeur, Bureaux de Pusy*, il montre combien l’établissement des académies a été utile pour l’avancement des connaissances humaines ; le discours est lu en séance publique le 26. Il est président en 1819. Ses mémoires et rapports à l’Académie des sciences le font nommer correspondant du Bureau des longitudes et à l’Académie des Sciences. Il a été membre de la Société d’émulation de l’Ain avec Riboud* et de la Société d’agriculture de Lyon.
Dumas. – Gutton 1985. – Roger Bergeret, « Comment François Clerc, paysan, sans-culotte, devint l’un des plus savants hommes de France », Bull. Amis du Vieux Saint-Claude, 1997, p. 16-24. – Roger Bergeret, « François Clerc, révolutionnaire, mathématicien et astronome (1769-1847) », Trav. Soc. Émul. Jura, 1995, p.256-277, ill., bibl. (Roland Saussac, Les débuts du lycée de Lyon (1803-1805), thèse, 5 décembre 1986, université Lyon-2).
Conservés à l’Académie : Observations sur les formules ordinaires des ventes par annuités et à fonds perdus, Ac.Ms188 f°52. – Compte rendu des travaux de l’Académie de Lyon pendant le premier semestre de 1819, Ac.Ms159. – Problème général : trouver quelles sont les racines d’une équation qui sont entre elles dans un rapport quelconque, an XII, Ac.Ms188 f°34. – Sur une formule des Éléments d’algèbre destinés aux Lycées, Ac.Ms188 f°42. – Traduction française de l’Arenarius d’Archimède, 15/4/1806, Ac.Ms188 f°66. – Quelques notes sur les racines imaginaires des équations, Ac.Ms188 f°86. – Simplification de l’équation générale des lignes du deuxième ordre, Ac.Ms188 f°92. – Démonstration de deux théorèmes de géométrie, 6/12/1812, Ac.Ms188 f°96. – Tables des réfractions dans les zones tempérées, 29/7/1806, Ac.Ms188 f°56. – Vérification des tables d’aberration et de mutation insérées dans le livre de la Connaissance des mouvements célestes de l’an XIV, 9/7/1806, Ac.Ms188 f°79. – Table des levers et des couchers du Soleil pour la Ville de Lyon, pendant l’année 1819, Ac.Ms139 f°116. – Table des levers et des couchers de la Lune à Lyon, pendant l’année 1819, Ac.Ms139 f°124. – De la latitude de l’Observatoire de Lyon, Ac.Ms139 f°190. – Immersions et émersions des satellites de Jupiter, observées à Lyon en 1821 et 1822, Ac.Ms139 f°194. – Mémoire sur un phénomène lumineux observé depuis janvier jusqu’en juin 1820, soupçonné, mais à tort, d’être un satellite de Vénus, 27/6/1820, Ac.Ms230 f°291. – Observations sur sept émersions de satellites de Jupiter remarquées en 1746 par le père Béraud, Ac.Ms230 f°312. – Rapport sur le Lessico istorico-geographico de M. Graberg, Ac.Ms123 f°129. – Rapport sur la notice des travaux de l’Acad de Marseille en 1810, 16/1/1812, Ac.Ms123 f°77. – Rapport sur l’Annuaire statistique et historique de la Côte d’Or pour 1821, Ac Ms123 f°395. – Rapport sur 5 volumes des mémoires de l’Académie de Rouen, avril 1818, Ac.Ms123 f°407. – Rapport sur 5 volumes des mémoires de l’Académie de Rouen, 9/3/1819, Ac.Ms123 f°422. – Rapport sur une dissertation de M. Graberg, Ac.Ms123 f°180. – Rapport sur trois mémoires scientifiques de M. Lermien, 16/2/1830, Ac.Ms123ter f°327. – Rapport sur la Géographie élémentaire de M. Lugné, Ac.Ms123ter f°32. – Rapport sur l’éloge de Pascal par M. Raymond, Ac.Ms140-II f°126. – Rapport sur un ouvrage de M. Cardero de St-Quentin concernant les monnaies des anciens marquis de Toscane, et d’autres ouvrages du même auteur, 1821, Ac.Ms159 f°415. – Rapport sur un ouvrage de M. Cardero de St-Quentin concernant les plus anciens marbres statuaires de Turin, 23/6/1823, Ac.Ms159 f°422. – Rapport sur le nouveau système de navigation de M. Ducrest, 13/8/1811, Ac.Ms159 f°228. – Rapport sur un ouvrage de M. Favre sur le nivellement, janvier 1815, Ac.Ms159. – Rapport sur Essai sur le mécanisme de la guerre par Revirony de St Cyr, Ac.Ms159 f°212. – Rapport sur un mémoire de M. Ampère concernant la propagation du son, Ac.Ms188 f°195. – Sur un mémoire de M. Ampère ayant pour titre: Recherches sur les lois fondamentales de la Mécanique, 7/6/1808, Ac.Ms188 f°100. – Rapport sur quatre ouvrages de mathématiques de M. Raynaud, 12/5/1812, Ac.Ms188 f°107. – Rapport sur trois ouvrages de mathématiques de M. Boucharlat, 10/5/1812, Ac.Ms188 f°108. – Rapport sur un ouvrage de M. Raynaud ayant pour titre: Traité d’application de l’algèbre à la géométrie et de trigonométrie, août 1821, Ac.Ms188 f°110. – Rapport sur un petit écrit de M. Ginot, Ac.Ms188 f°114. – Rapport sur divers mémoires de M. Amici, professeur de mathématiques à Modène, 25/8/1831, Ac.Ms188 f°116. – Rapport sur un mémoire concernant la construction d’un thermomètre métallique, 2/12/1830, Ac.Ms230 f°353. – Rapport sur le télégraphe électrique de M. Granier, Ac.Ms230 f°349. – Description d’un nouvel atmydomètre par M. Vassali-Eaudi, traduite de l’italien, Ac.Ms230 f°371. – Rapport sur le mémoire de M. Jérôme Quinet intitulé : Mémoire pour l’exposé des variations magnétiques, Ac.Ms230 f°336. – Rapport sur l’ouvrage de M. Francoeur, ayant pour titre : Monographie ou traité élémentaire d’astronomie, décembre 1812, Ac.Ms230 f°234. – Rapport sur un ouvrage de M. Mollet intitulé : Mécanique physique, 11/8/1818, Ac.Ms230 f°281. – Rapport sur un ouvrage de M. Vassali-Eaudi, intitulé : Météorologie turinoise, 29/6/1819, Ac.Ms230 f°287. – Rapport sur un écrit de M. Esquirol intitulé : Quelques recherches sur le système du monde, janvier 1822, Ac.Ms230 f°309. – Mollet, Eynard, Petit, Clerc & Tabard, Rapport pour le concours de 1807 : Déterminer par l’expérience les rapports de l’évaporation spontanée de l’eau avec l’état de l’air comme par le baromètre, le thermomètre et l’hygromètre, Ac.Ms242 f°77. – Document relatif à l’Histoire de l’Académie de Dumas, 20 novembre 1838, Ac.Ms270 f°143. – Clerc, Brachet & Tabareau : Rapport sur les ouvrages de M. Granier, Ac.Ms279-II- pièces n°20 et 22. – Clerc, Soulacroix et Fournet,: Rapport sur le Cours d’astronomie populaire d’Arago recueilli par F de Curel, 5/5/1840, Ac.Ms279-III-pièce 49. – Clerc et Imbert, Rapport sur le congrès de Clermont, Ac.Ms279-III- pièce 161.
Dumas en signale qui ne sont plus à l’Académie.
D’autres manuscrits sont conservés à l’Observatoire de Lyon : Mémoires sur les caisses d’épargne ; Traduction d’un ouvrage de Newton intitulé : Enumeratio linearum tertii ordini ; Mémoire sur l’élimination d’une des inconnues dans les équations à deux inconnues ; Traité de géométrie analytique ; Traduction d’un ouvrage italien de M. Graberg de Hamso ; Dissertation historique sur les Goths et autres peuples dévastateurs de l’empire romain ; Traduction d’un mémoire italien de M. Configlischi ; Discours de réception ; Tables des longitudes, latitudes, angles de position, etc., des étoiles nouvellement observées et comprises dans le 10e catalogue de M. de Lalande ; Tables de corrections à faire aux déclinaisons et latitudes, ascensions droites et longitudes, aux angles de position des étoiles, à la déclinaison et à l’ascension droite du soleil, si, pour les calculer, on a commis quelque erreur sur l’obliquité de l’écliptique ; Tables indiquant les corrections à faire à la durée du passage du soleil par le méridien, en suite de l’erreur qui peut avoir été faite sur sa déclinaison, son diamètre, ou les deux ensemble ; Table nécessaire au calcul des parallaxes présentant : 1° la latitude sur le sphéroïde terrestre et sur la terre supposée sphérique, 2° la latitude parallactique, 3° l’angle de la verticale, 4° les rayons des parallèles à l’équateur, 5° les rayons du méridien, etc. ; Table des longitudes et des latitudes des 600 étoiles principales, calculées pour le 1er janvier 1805 ; Aberrations des nutations des 141 étoiles principales ; Table de la longueur des degrés de latitude sur le sphéroïde terrestre ; Table des réfractions astronomiques pour Paris et Lyon, 1805 ; Table des arcs semi-diurnes solaires et lunaires pour Lyon ; Considérations sur les craintes qu’inspire à tort l’apparition des comètes.
Instruction sur les mesures républicaines et les mesures anciennes du département de l’Ain, comparées entre elles, Bourg : Dufour et Josserand, an VIII. – Compte rendu des travaux de l’Académie Royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon pendant les deux semestres de l’année 1819, par M. Clerc, président du premier semestre et par M. Guerre, président du second semestre, Lyon : Mistral, 1819.