Jean Matthieu Perret, né le 19 juillet 1773 à Lyon, est baptisé le jour même dans l’église Saint-Nizier. Parrain : Jean Matthieu Chancey, son grand-père maternel (Lyon, 3 juin 1721-après 1785), conseiller de ville, négociant ancien homme du roi à la conservation des privilèges, échevin en 1774-1775, domicilié rue Lafont ; marraine Catherine Dareste d’Ecossieu (Lyon 25 juillet 1719-19 octobre 1790, rue Royale), sa grand-mère paternelle, veuve d’Antoine Perret –né à Lyon en 1703, mort accidentellement dans le Rhône en 1746, descendant d’une ancienne famille du Bugey, négociant et bourgeois de Lyon – qu’elle avait épousé le 11 février 1740, remariée à Pierre Grassot, maître chirurgien. Jean Matthieu Perret est le fils de Laurent Perret, négociant, écuyer et secrétaire du roi, recteur de la Charité, né à Lyon le 18 décembre 1744 et fusillé aux Brotteaux le 4 décembre 1793. Il s’est marié le 12 juillet 1770 à Saint-Nizier avec Marie Marguerite Chancey (Lyon 19 novembre 1751-1er septembre 1832, 32 rue Sainte-Hélène), fille de Jean Mathieu Chancey, échevin à Lyon en 1774-1775. Ayant fait ses études chez les jésuites à Lyon, il a choisi d’instruire lui-même ses trois fils : Pierre Hippolyte (Lyon 1771-1846, officier au régiment de Bourgogne, receveur des douanes, chef de bureau au ministère des Finances), Jean Matthieu, et François Hippolyte (né en 1775, rentier).
Ayant montré des aptitudes en mathématiques, Jean Matthieu est envoyé à l’âge de 18 ans à Paris ; admis en 1794 à l’École polytechnique, il en sort en 1797. Entré dans le service de l’artillerie, il participe aux campagnes d’Italie et d’Egypte. Le 30 septembre 1806, il épouse à Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône) sa cousine germaine, Élisabeth Catherine Zoé Philibert de Clérimbert (Lyon 27 janvier 1781-26 juillet 1857, rue Vaubecour) ; elle est la fille d’Anne Catherine Chancey (Lyon 1755-1824, sœur de Marie-Marguerite Chancey), et de Claude Philibert, chevalier, seigneur de Clérimbert à Saint-Symphorien-sur-Coise.
Lieutenant d’artillerie, il participe aux campagnes de Prusse et de Pologne ; le 14 juin 1807, lors de la bataille de Friedland, son cheval est tué tandis qu’il le chevauche. Le 26 mai 1808, il est fait chevalier de la Légion d’honneur (LH/2106/62) ; devenu capitaine le 27 août suivant, il est envoyé en Espagne ; promu capitaine-commandant le 17 juillet 1809, il se rend en Autriche où il participe à la bataille de Wagram, puis à Anvers pour se battre contre les Anglais. Le 5 juin 1810, il donne sa démission et rentre à Lyon. Ayant acquis le château de La Menue, à Haute-Rivoire (Rhône), il est fait « chevalier de l’empire, sous la dénomination de la Menue par lettres patentes du 13 mai 1813 » et il devient maire de cette commune en 1816. Par ordonnance royale du 1er avril 1818, il est nommé adjoint au maire de Lyon. Il décède le 13 mai 1822 à son domicile, 8 rue Sainte-Hélène.
Il a eu trois enfants : Marie Anne Laurence Zoé Perret, née à Saint-Symphorien-sur-Coise le 5 octobre 1808 ; Claude Émile*, architecte, né à Saint-Symphorien-sur-Coise le 21 juillet 1810 ; et Anne, née à Lyon rue Sainte-Hélène le 15 janvier 1812, mariée le 7 juillet 1830 à Lyon avec Camille Hue-Duquesney (né en 1799 à Saint-Domingue).
Émile Perret de la Menue est élu à l’Académie le 7 décembre 1819. Il fait son discours de réception Sur l’art d’écrire l’histoire. Régny* et Dumas* citent plusieurs travaux non publiés : Mémoire sur les sciences et sur l’art de la guerre. – Mémoire sur le mode d’administration le plus convenable à la France. – Des jugements du vulgaire sur les productions des beaux-arts. – De la nécessité des définitions dans les beaux-arts. - Sur les arts d’imitation. – Édouard et Angélique (nouvelle). – Dissertation sur la nature et le but de la géométrie descriptive. – Mémoire concernant l’influence des derniers événements militaires sur la théorie de l’art de la guerre.
D’après son frère aîné Pierre Hippolyte Perret, lors d’un détachement militaire à Toulouse en 1803, il a fait partie de l’académie de la ville. Il avait rédigé « des tableaux chronologiques, et par périodes, de l’histoire universelle, suivis d’un précis historique de chaque peuple moderne, classé dans ces tableaux. Cet ouvrage qui n’existe pas dans la littérature, qui lui a coûté beaucoup de recherches et de soins, a été médité et entrepris à Blois, où son régiment s’est trouvé en garnison, et a été achevé à Lyon, où il y a mis dernière main.[…] N’oublions pas que, dès ses études à l’école polytechnique, dès ses débuts dans le monde, son goût et ses dispositions pour les arts libéraux, le firent accueillir avec intérêt et bienveillance par les Marmontel, Morellet, Grétry, Dalayrac, Marsollier et autres gens à talent qui ont entretenu correspondance avec lui » (Lettre de Pierre Hippolyte Perret, adressée de Colmar à son neveu Émile le 28 septembre 1823 et publiée en appendice dans l’Éloge d’Émile Perret par Régny*). Émile Perret de la Menue est également membre de la Société royale d’agriculture, où il fait de nombreuses et diverses interventions : Le mode d’administration le plus convenable à la France, pour la garantir de la disette des grains. – Observations sur le projet du Code rural. – Un coup d’œil sur l’état de la culture dans le département du Rhône. – Rapport statistique sur les mines du département du Rhône. – Mémoire sur les bestiaux. – Mémoire sur les moyens à employer pour améliorer, dans notre province, la race des chevaux. – Rapport sur les progrès de l’agriculture depuis 50 ans. – Réflexions sur les irrigations. – Réflexions sur l’aménagement des bois et sur les divers systèmes d’assolement des terres.
Dumas. – Louis Furcy Grognier*, C R Soc. Agric Hist. Nat. Arts Lyon, 1er mars 1821-1er avril 1822, notice sur M. Perret de la Menue, p. 306-308. – Régny, Éloge de M. Émile Perret, Lyon : Durand et Perrin, 1824.
Mémoire sur l’art militaire et sur l’instruction de l’artillerie en particulier, juillet 1819, Ac.Ms159 f°511. – Réflexions détachées et dissertations sur les pensées et maximes, janvier 1820, Ac.Ms123 f°322. – Régny : Éloge de M. Émile Perret, 17 août 1823, Ac.Ms140 f°219.