Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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DUGAS DE QUINSONAS François (1719-1768)

par Michel Dürr.

 François Dugas est né à Lyon le 10 mai 1719 et a été baptisé le lendemain dans l’église paroissiale de Sainte Croix. Il est le fils de Laurent Dugas* et de sa seconde épouse Marianne Basset, et demi-frère de Pierre Dugas*. Parrain : François Bottu de la Barmondière* (Villefranche-sur-Saône 1675-Lyon 1739), écuyer seigneur de Saint Fonds ; marraine : Anne Dugas, demoiselle. Dès son enfance, ses parents le désignent sous le nom de Quinsonas, terre appartenant à sa famille sur la paroisse de Messimy, le fief de cette famille, appelé la Tour du Champt se trouvant dans la paroisse de Thurins en Lyonnais (voir lettre du 24 octobre 1730 du Président Dugas à Monsieur de Saint Fonds, Correspondance, II, p.48). François Dugas de Quinsonas « fit ses études chez les jésuites et, en sortant de leur collège, embrassa la profession des armes. Il fit plusieurs campagnes en Italie pendant la guerre de 1744 et servit sous plusieurs drapeaux en qualité d’aide de camp de M. de Sennecterre, de lieutenant au régiment de Conti (infanterie), et ensuite dans celui de la reine. La conclusion de la paix en 1748 occasionna une réforme militaire dont il ne fut pas excepté. Alors, désespérant de son avancement, il quitta le service et revint à Lyon pour se livrer à la culture des lettres dans le sein de sa famille » [Michaud, Biographie universelle].

 Il meurt à Lyon le 31 juillet 1768 ; « le 1er août 1768 a été inhumé dans le tombeau de la chapelle de Notre-Dame-des-Anges [église d’Ainay], à la petite procession, le corps de Mr François Dugas de Quinsonas, chevalier, ancien officier au régiment de Conti infanterie, âgé d’environ 49 ans ».


Académie

Le 26 mars 1754, l’académie des sciences et belles-lettres prend acte de la candidature de Dugas de Quinsonas pour la place de Pierre de Billy* passé à l’honorariat. Il est élu le 5 août 1755 à la place laissée vacante par le décès de Gabriel de Glatigny* et prononce son discours de réception le 25 novembre, lors de l’assemblée publique. Le 14 décembre 1756, il lit des observations critiques sur le 1er volume du Mémoires sur la langue celtique de l’abbé Bullet et s’oppose à la succession continue que cet auteur veut établir pour l’origine des langues. Le 20 décembre 1757, il lit une dissertation sur le sens à donner au 13e vers de la 3e satire de Juvénal : Nunc sacri fontis nemus… arbor. Le 5 septembre 1758, il lit des observations sur une note de Casaubon relative à la division du jour en heures. Le 9 décembre 1762, « l’académie ayant été informée qu’on avait sans aucun fondement voulu faire entendre aux magistrats de cette ville qu’elle refuserait de concourir aux vues qu’ils pourraient avoir sur l’établissement des nouveaux collèges, a député Mrs de Bory et Quinsonas à Mr le lieutenant général et à Mr le prévôt des marchands pour désavouer un pareil propos, et les assurer qu’elle se prêtera au contraire avec autant de zèle que d’empressement à tout ce qui peut être relatif au bien public et à l’avantage des citoyens ». Le 14 décembre, « MM. De Bory et Quinsonas… ont rapporté que Mr le lieutenant général et Mr le prévôt des marchands leur avaient témoigné beaucoup de satisfaction des sentiments et du zèle de l’académie pour le bien public ». Le 11 janvier 1763, Quinsonas lit un mémoire « contenant le plan d’un nouvel établissement pour les collèges de la ville. Il propose différents moyens pour perfectionner la forme des écoles publiques, et pour rendre l’éducation plus utile à la jeunesse. » Bollioud* prononce son éloge lors de la séance publique à l’académie réunie du 6 décembre 1768.

Bibliographie

Dumas. – Michaud. – Bollioud, Éloge de Quinsonas, 6 décembre 1768, Ac.Ms124 f°172. – W. Poidebard, correspondance Saint Fonds et Dugas.

Manuscrits

Discours sur le plan et l’organisation d’un nouveau collège, 9 décembre 1762, Ac.Ms123bis f°37. – Discours de réception, Ac.Ms263 f°16.

Publications

Il ne semble pas avoir existé d’ouvrage publié par Dugas de Quinsonas. C’est par erreur que, à la suite d’Antoine Péricaud* qui rédige la notice Quinsonas dans la Biographie universelle de Michaud, divers catalogues ou répertoires de bibliothèques attribuent à Dugas de Quinsonas : « La capilotade, poème ou tout ce que l’on voudra, 77ème édition, revue et augmentée de deux syllabes et de trois notes prises sous l’arbre de Cracovie, par Momus, à Fontenoy, 1745 ». Ce poème est une parodie de « La bataille de Fontenoy » de Voltaire. Comme l’indique Quérard, Momus est le pseudonyme de François Zacharie Pourroy de l’Auberivière de Quinsonas, officier de Royal-Vaisseau, chevalier de Malte, d’une famille parlementaire du Dauphiné sans lien avec la famille Dugas.