Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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ROUX DE SAINT-CÉRAN Léonard (1725-1793)

par Maryannick Lavigne-Louis.

 Léonard Roux, né rue de L’Arbre-Sec à Lyon le 19 février 1725, est baptisé le 21 dans l’église Saint-Pierre Saint-Saturnin. Parrain : Léonard Mandiot, marchand ; marraine Jeanne Rondet, épouse de Jean Péroux, marchand. Son père André Roux, « maître masson », ne sait pas signer ; né en 1697, orphelin de père, André Roux a épousé à l’âge de 22 ans, le 24 janvier 1719 dans l’église Saint-Pierre Saint-Saturnin, une orpheline de huit ans son aînée, Catherine Rondet qui, elle, était capable d’apposer sa signature ; il est déclaré « architecte » lors de son inhumation dans l’église Saint-Pierre le 5 mars 1755, le lendemain de son décès rue du Bât-d’Argent. Sont alors présents son fils Léonard, et son neveu Jean Chaland qui est aumônier de l’abbaye royale de Saint-Pierre.

 Léonard a dû être formé par son père; cependant en 1746, il est à Paris dans l’atelier de l’architecte décorateur Germain Boffrand (Nantes 16 mai 1667-Paris 19 mars 1754) et il réside rue du Bouloi (Procès-verbaux de l’Académie royale d’architecture, 1671-1793, vol. 7, introduction p. XXIV). Revenu à Lyon, il est chargé de dresser les plans de la nouvelle église des Augustins (devenue église Saint-Vincent et terminée seulement en 1789), dont la première pierre est posée en grande pompe par le futur roi Louis XVI le 6 octobre 1759 en présence de l’architecte (cérémonie rappelée par une plaque de cuivre gravée en latin placée dans l’église, BML, Coste, 262, f°4). La même année, le Consulat lui passe commande des « projets, plans de décorations, dessins et mémoire […] pour recevoir le roy, sur la nouvelle de son arrivée en cette ville, et luy donner des fêtes pendant son séjour » (et il en reçoit 1 200 livres, AML BB 329). Le 31 juillet précédent, il s’est marié avec Julienne Deschamps (Lyon 12 février 1738-entre 1771 et 1783) ; elle est la fille de Thomas Deschamps – marchand-fabricant d’étoffes de soie, homme du roi à la conservation des privilèges royaux des foires de Lyon, qui sera échevin en 1761-1962 – et de défunte Élisabeth Charrier (décédée le 14 septembre 1740), fille de Jacques Charrier, entrepreneur des fournitures des chanvres de la marine. La bénédiction nuptiale leur a été donnée par messire Jean Chaland, le cousin de Léonard, dans la chapelle de Thomas Deschamps « située hors les portes de Serain ». De cette union naîtront quatre enfants ; les trois premiers voient le jour rue du Bât-d’Argent : Thomas André, le 22 mars 1761, filleul de son grand-père paternel et de sa grand-mère maternelle ; Victoire Julie, le 22 avril 1762 ; Céran Jacques, le 21 janvier 1764, officier de cavalerie. Dès le premier acte de baptême (1761), Léonard se déclare « écuyer conseiller secrétaire du roy maison et couronne de France ». Le prénom de Céran donné au troisième enfant en 1764 annonce la particule que Léonard va ajouter à son nom, Léonard Roux de Saint-Céran (signature apposée sur l’acte de mariage de sa fille Victoire Julie avec Gabriel de Roche de Longchamp le 11 janvier 1783). Le quatrième enfant, André Valéry, naît le 10 juillet 1765 25 rue Royale où Léonard vient de construire un bel immeuble dans le cadre de l’opération immobilière spéculative du quartier Saint-Clair menée à partir de 1760 par Soufflot*, Millanois* et Munet*. Léonard Roux est recteur de l’hôpital de la Charité avec Benoît Valous en 1762, et il en est l’architecte. En 1786, ayant acquis le château de Cruzol (Lentilly), c’est sous le nom de Léonard Roux de Cruzol qu’il paraît à l’assemblée de la noblesse en 1789. Arrêté comme « contre-révolutionnaire [pour avoir] donné 6 000 livres pour les frais du siège », il est guillotiné le 22 frimaire an II [13 décembre 1793] place des Terreaux, à l’âge de 68 ans.


Académie

Admis le 16 mars 1762, il prononce le 27 avril 1762 son discours de réception : Sur la nécessité des mathématiques dans l’architecture (Ac.Ms190 f°79). En 1776, il présente la Description d’une mosaïque trouvée dans une excavation. En 1779, il expose le mémoire Hydropneumatique de M. Lanoix me en pharmacie à Lyon pour extraire et recevoir le principe gazeux des eaux minérales (Ms PA 206, f°1, non retrouvé). En 1778 et 1779, l’Académie ayant mis au concours un sujet sur les écluses, Roux lit des extraits des mémoires et en fait un rapport (Ac.Ms173 f°31 et 40).

Par ailleurs, en 1760 il, a sollicité auprès de l’Académie royale d’architecture son admission comme correspondant, ce qu’il n’obtient que le 23 juillet 1763, grâce au témoignage favorable de Soufflot*, Rousset et Franque « commissaires pour rendre compte des mœurs et capacité de M. Roux, architecte de Lion, connu par ses ouvrages à l’Académie. »

Bibliographie

Dumas. – Audin et Vial. – Charvet. – Gérard Corneloup, DHL.

Iconographie

Portrait (profil droit) de Léonard Le Roux, architecte du roi, dessiné par Nicolas Cochin, gravé par Saint-Aubin, 1782.

Travaux

Plan, coupe, élévations géométrales et vue de l’intérieur de l’église des religieux Augustins de la ville de Lyon, dédiés au Roy, inventé par L. Roux, gravé par Neufforge, 1759. – Décorations pour la venue du roi (représenté par le dauphin, futur Louis XVI), à l’occasion de la pose de la première pierre de l’église des Augustins, 1759. – Avec l’architecte Cyr Decrénice (Lyon 1731-1794), Digue de la Tête d’Or, 1762. – Avec l’architecte Jean Louis Dubost (Lyon 1745-1828), Plans pour le collège de Tournon (act. lycée Gabriel-Faure), à la demande du Père d’Anglade, supérieur des oratoriens, 1777. – Léonard Roux a été inspecteur des ponts de la ville : il est mandaté en 1775 avec l’agent-voyer François Grand, pour le pont d’Halincourt, sur la Saône quartier de Serin, et en 1784 pour le pont de l’Archevêché avec Pierre Gabriel Bugniet.