Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

LEPERCQ Gaston (1860-1920)

par Gérard Pajonk.

 Gaston Paul Jules Lepercq est né à Lille, 1 rue des Meuniers, le 27 février 1860, fils de Paul Jules Étienne Lepercq (Lille 1836-Paris 1906), filateur de soie, et d’Héléna Julie Mourmant (Wazemmes [Nord] 1838-Lille 1916). Présent à la déclaration : Casimir Edmond Mourmant (Lille, 1er juin 1813-20 décembre 1875), négociant, chevalier de l’Ordre Impérial de la Légion d’honneur, membre du conseil général du Nord, adjoint au maire de Lille (auparavant maire de Wazemmes), aïeul de l’enfant, et Julie Leclerc employée à la mairie. Il épouse à Lyon 5e, le 19 septembre 1888, Claudine Fichet (Lyon 5e 29 décembre 1863-Lyon 2e 13 janvier 1967), qui lui survivra centenaire ; c’est la fille d’Aimé Fichet (Lyon, 1837-1919), fabricant de dorures, et d’Anna Chassagny (Lyon, 1839-1909). Gaston habite alors 9 rue Sala. De cette union naissent : Aimé Marie Antoine (Collonges-au-Mont-d’Or [Rhône], 2 septembre 1889-Lille 9 novembre 1944) – polytechnicien, ingénieur du corps des Mines, chef de l’Organisation civile et militaire, arrêté par la Gestapo, libéré pendant les combats de la libération de Paris, commandant des FFI à l’Hôtel-de-ville de Paris le 19 août 1944, ministre des Finances le 4 septembre, mort en fonction (accident de voiture) deux mois plus tard, compagnon de la Libération à titre posthume ; c’est le père de Paul-Adolphe Lepercq (Douai 1922-Paris 1999], banquier et mécène) – ; Hélène (1890-1945), épouse de Georges Plantevin ; Georges Jean Marie (né à Lyon en 1894), clerc tonsuré tué au Bois de Mortemare le 24 mai 1915 ; Joseph* (1891-1978), académicien comme son père ; Marie-Aimée (1895-Reims 1934) petite sœur de l’Assomption à Reims ; Henri (1897-1963), industriel ; Michelle (1900-1993) épouse d’Alexis Desjuzeur ; Amédée (1903-1992), ingénieur civil des Mines ; et Maurice, né en 1905, prêtre du diocèse de Lyon, tué le 13 juin 1940 comme maréchal des logis au 58e RA à Villeneuve-la-Lionne (Marne).

 Après de brillantes études en sciences et en médecine aux facultés catholiques de Lille, Gaston Lepercq est appelé en sa qualité de jeune professeur à remplacer le professeur Edme Jules Maumené qui occupait la chaire de chimie des facultés catholiques de Lyon. Quand il arrive à Lyon, Gaston Lepercq est déjà licencié ès physiques de la faculté des sciences de Paris en 1881, 1re médaille d’argent, 1er prix de la faculté catholique de médecine de Lille en 1883, il sera encore distingué de la même manière l’année suivante. Il est externe des hôpitaux de Lille et classé premier au concours de 1883, diplômé en anatomie et physiologie de la faculté d’état de médecine de Lille en 1884. Il publie un mémoire intitulé : Sur un cas de l’enfoncement de l’os malaire sous la direction du professeur Guermonprez de Lille. Il achèvera son cursus de formation universitaire en 1896 par une soutenance de thèse de doctorat préparée à la Sorbonne le 30 janvier.

 Il a fait de la chimie organique sa spécialité et acquis rapidement la reconnaissance de ses pairs pour ses travaux sur la synthèse des composés organo-bromés, composés utilisés en synthèse organique et, pour certains, appliqués à la lutte contre les feux par leurs effets retardant. Gaston Lepercq se fit particulièrement remarquer en créant en 1919, l’Institut de Chimie et Physique Industrielles (connu sous le sigle : ICPI) à la faculté catholique des sciences de Lyon. Ce faisant, Lepercq contribuait au très vigoureux essor de l’industrie chimique française. Cet institut procurait une formation solide en mathématiques et en physique industrielle. La commission des titres de 1934 accordait le diplôme d’ingénieur-chimiste aux élèves sortants. En parallèle à sa mission de formation, l’ICPI développait des laboratoires de recherches en chimie industrielle, en chimie physique et en spectrographie. En 1994, l’ICPI fusionnera avec l’École Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon (ESCIL, fondée en 1883) pour créer l’École Supérieure de Chimie, Physique, Électronique de Lyon ou ESCPE-Lyon, mieux connue par le sigle abrégé CPE-Lyon. Promu par le Vatican début juin 1920 commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, dans la même promotion que son collègue René Mouterde*, il n’eut pas le temps de recevoir sa décoration, car il est mort de congestion cérébrale à Lyon 2e, à son domicile 3 rue Martin, le 6 juin 1920. Il est inhumé à Loyasse dans la concession Fichet (Hours, 164).


Académie

Sur le rapport de Claudius Limb*, Gaston Lepercq est élu le 1er juin 1909 au fauteuil 6, section 1 Sciences, où il succède à Joseph Jeancard*. Il prononce son discours de réception le 15 mars 1910, intitulé : Essai sur la constitution de la matière, qui fait une large place aux plus récentes découvertes en science de la radioactivité (MEM 11, 1911). Le 5 juillet 1910, il fait une communication sur Le saphir et sa synthèse, puis, le 14 mai 1912, sur Le manganèse dans les organismes vivants et ses applications agricoles (MEM 13, 1913). Gaston Lepercq fait également partie de multiples jurys de prix décernés par l’académie : prix Lebrun (1914-1917), prix Herpin (1915-1918), prix de la fondation Barnoud et de Philippe Isaac (1917-1920).

Ennemond Morel* lit le 15 juin l’éloge funèbre qu’il a prononcé le 9 juin 1920 au nom de l’Académie aux funérailles de Gaston Lepercq (MEM 1924 Rapports 1919-1923). Le comte de Sparre* a également prononcé un discours sur sa tombe (Bull. des facultés catholiques de Lyon, 1920, A 42, p. 31-34).

Bibliographie

A. Lévy et B. Wattel, notices d’Aimé et de Paul-Adolphe Lepercq, DBF. – Yvert.