Né le 1er janvier 1863 à Montmelard (Saône-et-Loire), lieu dit de Vauzelle, il est le fils de Jean Claude, 25 ans, propriétaire cultivateur, et de Marie Pierrette Vouillon, 19 ans. Il épouse à Saint-Étienne (Loire) le 9 avril 1894 Gabrielle Paillon (née à Saint-Étienne le 10 septembre 1877), fille de Jean Baptiste Camille Paillon (1837-1879) et de Sarah Claude Valérie Germain de Montauzan (1840-1908) – tante de l’académicien archéologue Camille Germain de Montauzan*.
Études secondaires au petit séminaire de Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire). Médaille d’argent de fin de première année d’études médicales à la faculté de médecine de Lyon, externe, puis interne des hôpitaux de Lyon en 1885 (prix Bonnet). Il est reçu docteur en médecine en mars 1889 en soutenant sa thèse sur Une nouvelle méthode de traitement des fractures du col du fémur chez les enfants. Chef de clinique chirurgicale dans le service du professeur Ollier*, il fait paraître plusieurs travaux sur les résections osseuses dans la Revue de chirurgie.
Intéressé par l’archéologie, membre de la Société française d’archéologie depuis 1907, il lui fournit de très nombreux clichés photographiques pour illustrer les volumes de ses congrès, et devient son inspecteur divisionnaire pour les six départements correspondants à la région Rhône-Alpes. En 1929 il est président de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon. Le 4 mai il succède à L. Bégule*, démissionnaire, comme conservateur des antiquités et ouvrages d’art du Rhône.
Médecin du Dispensaire général. Pendant la Grande guerre, il est médecin-chef responsable de trois hôpitaux auxiliaires lyonnais (nos 52, 55 et 64) et chirurgien dans un quatrième, le n° 49 (hôpital de la Soie), il assure en outre des services de chirurgie lorsqu’il est appelé par ses collègues des hôpitaux nos 1 (les Minimes), 54 (Gerson), 56 (Villeurbanne). Il ne réserve qu’une heure par jour (de 2 h à 3 h) à sa clientèle privée et consacre tout son temps aux blessés. « Il n’a cessé son service que pendant quatre jours à la suite d’un coup de couteau d’un apache à la jambe droite, blessure reçue en allant pendant la nuit recevoir un arrivage de blessés à l’hôpital 55 ». Pour ces services, qui ont duré du commencement de la guerre à la fermeture de ces hôpitaux (l’hôpital 55 n’a fermé que le 1er mai 1919), il reçoit la croix de chevalier de la légion d’honneur le 23 février 1921 (19800035/552/63095).
Il est mort le 20 mars 1936 à son domicile à Lyon, 9 rue du Plat, et inhumé dans le cimetière de Montmelard (Saône-et-Loire). M. Varille* a fait son éloge le dimanche 22 sous le porche de l’église d’Ainay.
Recommandé par M. Varille et L. de Longevialle*, Loison envoie une lettre de candidature le 27 février 1929. Après avoir retiré cette candidature, il envoie une nouvelle lettre le 5 juin, avec les recommandations de son cousin Germain de Montauzan et de L. Bégule, pour la place vacante laissée par la mort de M. Beyssac*. Georges Tricou*, chargé du rapport de présentation, insiste sur l’intérêt de la photographie pour l’histoire et l’apport des milliers de clichés rapportés par E. Loison de ses multiples voyages à travers toute l’Europe et au-delà. La vocation archéologique et historique de Loison vient de la découverte de l’exceptionnel autel de l’église d’Avenas en Beaujolais. Son étude a conduit à celle de l’abbaye de Saint-Chef (Isère) et, comme conclut le rapporteur, le candidat « ne s’intitule archéologue qu’avec la modestie et la circonspection du savant qui sait par expérience que la science est parfois aux abois [a] le mérite d’oser, d’avoir le feu sacré ». Il est élu le 3 décembre 1929 au fauteuil 3, section 3 Lettres. Le 21 janvier 1930, il présente une communication illustrée de photographies : Églises romanes, des bords du Rhin à la région de Toulouse, de Spire, Bonn, Worms et Cologne, à Serrabona et Saint-Guilhem-le-Désert. Il prononce son discours de réception à la séance publique du 16 décembre 1930 : De Moscou à Lyon en août 1914. Le 24 février 1931, communication sur L’abbaye et les œuvres d’art de Beaume-les-Moines ; 12 avril 1932, Les tombeaux romains d’Afrique du Nord ; 21 février 1933, Les fresques de Berzé-la-Ville et de Saint-Chef. Le 23 mai, des photographies de Vaison-la-Romaine accompagnent son rapport sur l’abbé Sautel au titre de correspondant. Le 13 juin, il intervient à Lyon sur l’hôpital de la Charité, qui va être démoli. Ses dernières joies d’archéologue sont les fouilles du chœur de la cathédrale Saint-Jean.
Il a été reçu membre associé de l’Académie de Mâcon en 1907, à la même séance que le préhistorien l’abbé Henri Breuil (1877-1961).
M. Varille, Discours prononcé aux funérailles de M. le docteur Eugène Loison le 22 mars 1936, MEM 23, p.31-36, et Lyon : Rey, 1936.
« L’autel d’Avenas », Bull. Soc. Litt. Lyon, 1926. – Avec M. Varille, L’abbaye de Saint-Chef en Dauphiné, Lyon : Masson, 1929. – « De Moscou à Lyon en août 1914 », MEM 21, p. 55-74 (avec photos). – « La démolition de l’hôpital des Chazeaux », RLY, mars 1932. – « L’hospice de la Charité », Crocodile, 1934. – « La pratique des accouchements chez les Hébreux », Chronique médicale, 1934, et Bull. Soc. Hist. Médecine, 1935. – « L’hospice des Chazeaux », Crocodile, 1935. –« Souvenirs sur Dr Poncet et Dr Renaut », Crocodile, 1935-1936.