François-Régis Cottin, né à Lyon 1er, le 27 mars 1920, fils de Louis Marie Joseph, dit Louis-Régis, Cottin (Sainte-Foy-lès-Lyon, 1879-1966), associé d’agent de change, puis fondé de pouvoirs à la Bourse de Lyon, et de Marie Louise Gabrielle Gerin (Lyon 1er 1885-Sainte-Foy-lès-Lyon 1975). Par les Prénat (sa grand-mère maternelle est née Prenat), de Saint-Chamond (Loire), il est apparenté au cinquième degré à Jean-Baptiste d’Aigueperse*.
Études à l’institution des Chartreux, en classe préparatoire à l’école régionale d’architecture de Lyon en 1937, dans l’atelier Tony Garnier dirigé par Pierre Bourdeix en 1939, diplôme DPLG en 1949 avec un projet de prieuré en Dombes. Avec Henri Mayoussier, il construit la chapelle de la Giraudière, à Brussieu, Rhône (1950-1952). Il est professeur adjoint, chef d’atelier René Gagès*-Cottin en 1950 rue de Savoie, et professeur de construction de 1957 à 1964. Influencé par Emmanuel Cateland et le modernisme, partisan de l’industrialisation et la préfabrication d’une construction modulaire, il est associé à l’équipe Gagès, Franck Grimal et Bourdeix dans le projet Bron-Parilly, de 2 600 logements (1951-1960). Il crée sa propre agence en 1958, au 5 place Antonin-Poncet principales constructions : immeuble Les Cèdres à Lyon 5e (1962) ; villas Mouchet à Saint-Didier-au-Mont-d’Or (1955), Bonnevay à Lyon 5e (1958), Erlo à Dardilly (1965) ; chapelles des Clarisses à Tassin (1960), et Saint-Hugon à Chatonnay, Isère (1961). Avec Gagès et Grimal, dans les années 1950-1970, le projet urbain de la Duchère, par son ampleur (5 000 logements sur 150 hectares), constitue, dans son ensemble et pour plusieurs édifices, l’œuvre majeure de Cottin. La tour panoramique de 25 étages, au plan en étoile, l’élégant château d’eau haut de 40 mètres, l’église Notre-Dame-du-Monde-entier, sont des réalisations marquantes qui ont reçu le label Patrimoine du xxe siècle, ainsi que Les Cèdres. Toutes ces réalisations sont abondamment illustrées dans les Bulletins de la Société académique d’architecture de Lyon (BSAAL). Dès l’enfance, influencé par des souvenirs de famille, il s’intéresse à l’histoire. Il fréquente les Archives municipales, où il rencontre Jean Tricou* et Henri Hours*. Il réduit son activité d’architecte en 1973 pour se consacrer à la recherche historique. Il s’inscrit à Paris à l’École de Chaillot qui prépare les architectes des monuments historiques.
Admis à la Société littéraire, historique et archéologique en 1955, vice-président 1970-1973, président 1974-1976, il y présente sept communications. Il participe en 1975 à la refondation de la Société académique d’architecture de Lyon dont il devient le conservateur-archiviste.
Outre la soixantaine d’articles consacrés à l’architecture et à l’urbanisme lyonnais, en majorité sous l’Ancien régime, le grand œuvre historique de Cottin, resté manuscrit, est le plan général parcellaire de Lyon au milieu du xviiie siècle : entrepris en 1956, il est terminé en 1996, avec l’aide de Francisque Loisy (ancien directeur de la Semirely, il a été président de la RVL et membre de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon [1981-1998]).
De son mariage avec Janine Porte sont nés cinq fils et deux filles. Après avoir habité 8 rue Auguste-Comte, Lyon 2e (1955), il s’est installé définitivement en 1961 au Grépon, 47 avenue Valioud, à Sainte-Foy-lès-Lyon.
Il meurt le 14 février 2013 à l’hôpital de Francheville ; après une messe d’obsèques à Saint-Bruno des Chartreux, il est inhumé le 18 février à Saint-Chamond dans le caveau Prénat.
Henri Hours* présente Cottin à l’Académie le 11 mai 1976 : parmi « les érudits amateurs qui ont presque tous disparu dans les études d’histoire locale […] M. Cottin est le seul de sa génération (je dis bien le seul) à poursuivre de façon méthodique, scientifique, des travaux dans les archives et les bibliothèques ». Élu le 1er juin au fauteuil 5, section 2 Lettres, succédant à Jean Tricou*, il prononce son discours de réception le 22 mars 1977, titré Les architectes et l’Académie de Lyon au xviiie siècle, MEM 32, 1978, p. 61-71, et RLY 1, 1977, p. 41-54. Il présente une communication le 10 juin 1980 sur Soufflot (MEM 35, 1981) ; une autre avec J. G. Mortamet*, le 29 janvier 1985, sur la restauration en cours des monuments historiques (MEM 40, 1986) ; une encore le 21 mars 1995 sur le Palais Saint-Jean (MEM, 54, 1996).
François-Régis Cottin, l’architecte-historien, 2013 (Publications, ci-dessus). – François-Régis Cottin, architecte et historien, Exposition et catalogue, AML, 15 octobre 2013-31 janvier 2014, 13 p. – Michel Paulin, Jacques Rey, Benoît Faure-Jarrosson et alii, François-Régis Cottin, Architecte, BSAAL 21, 2013, 54 p., avec une biographie professionnelle résumée, un catalogue des œuvres et plusieurs portraits. – Archives et architecture. Mélanges en mémoire de François-Régis Cottin, Lyon, Société d’histoire de Lyon, 2015, 540 p. – Michel Paulin, « François-Régis Cottin, architecte, enseignant, historien », BMO 6095, 16 février 2015 (portrait).
François-Régis Cottin et Francisque Loisy, Lyon 1750 : restitution de l’état topographique de la ville. Sols et constructions. : 63 feuilles, dont 9 pour Lyon 1790, format 50 x 70 cm, à l’échelle du 1/500e ; l’un des trois seuls exemplaires se trouve à la Société d’architecture (SAAL), avec d’abondantes archives de Cottin. – À l’Académie : Remise des « Mélanges » offerts à Henri Hours, à sa retraite, le 26 septembre 1990, 12 p.
François-Régis Cottin, l’architecte-historien, ouvrage publié par la Société d’histoire de Lyon en 2013, rassemble, en 471 p., 37 textes de Cottin, présentés par Philippe Dufieux, regroupés en trois thèmes (Maîtres d’œuvre, Architecture, Lyon) ; suit une bibliographie de 63 numéros, de 1959 à 2012, établie par G. Bruyère*. Les articles de Cottin se retrouvent dans diverses publications, en particulier dans six Bulletins de la Société, historique, archéologique et littéraire de Lyon (BSHALL, 1993-2003), et dans les BSAAL 5-19, 2003-2012. Retenons : « La fenêtre et le verre à Lyon aux xviie et xviiie siècles », Mélanges de travaux offerts à maître Jean Tricou*, Lyon, Audin, 1972. – « L’architecte à Lyon au xviiie siècle », Soufflot et l’architecture des Lumières, Paris : CNRS, 1980. – Des maîtres jurés et faiseurs d’images à l’architecte : la pratique architecturale à Lyon avant la création de la société académique d’architecture de Lyon, Paris : Institut français d’architecture, 1982. – « La société académique d’architecture de Lyon », Monuments historiques 157, Paris, 1988. – « Le carrefour de Lyon à la fin de l’Ancien Régime », in Le Rhône, naissance d’un département, Exposition aux Archives départementales, 1990. – « L’amphithéâtre des Trois-Gaules et le couvent de la Déserte », Mélanges d’archéologie offerts par ses amis à Amable Audin*, Lyon : Audin, 1990. – « Les Bertaud, leur hôtel, et le nouveau Gouvernement », Mélanges d’histoire lyonnaise travaux offerts par ses amis à M. Henri Hours*, Lyon : ELAH, 1990. – « Le Palais archiépiscopal de ses origines à la révolution », Le palais Saint-Jean, Exposition aux Archives de Lyon, 27.11.1992-31.01.1993. – « L’abbé Duret témoin des grands travaux à Lyon (1761-1782) », BSHALL 24, 1994. – « Les plans de la ville de Lyon et la restitution de ses états parcellaires passés », Forma urbis, Lyon, Archives municipales, 1997. – « De la Neva au Rhône : Michel Vallin de la Mothe », BSHALL 28, 1998. – « Les architectes à l’Académie », L’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, 1700-2000, Lyon : ELAH, 2000. – « La protection contre l’incendie à Lyon sous l’Ancien Régime », BSHALL, 30, 2000. – « Le chantier du nouvel Hôtel-Dieu de Lyon au xviiie siècle », BSHALL 31, 2001. – « La construction de la nouvelle église de l’Hôtel-Dieu au xviie siècle » (avec J. Joubert), BSHALL, 33, 2005. – « La Duchère […] », trois articles, BSAAL 17-18, octobre 2009, 76 p. – « Sainte-Blandine, de Dardel à Malaval », BSAAL 19, 2010. – « Histoire de la construction de l’Hôtel-Dieu depuis son origine jusqu’à la fin de l’Ancien Régime », BSAAL, L’Hôtel-Dieu de Lyon, hors-série, 2012, p. 5-89.