Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

FRANÇOIS Achille (1809-1859)

par Denis Reynaud.

 François Nicolas Augustin Achille François est né le 12 novembre 1809 à Crécy-en-Ponthieu (Somme), fils de Nicolas François (Prouville 1780-Crécy 1823), officier de santé, et de Françoise Victoire Carpentier (Crécy 1782-Buigny-Saint-Maclou 1875). Il meurt le 23 février 1859, d’une maladie dont il aurait contracté le germe dix ans plus tôt à Lyon.

 Agrégé d’histoire et géographie (1836), docteur ès lettres (31 juillet 1840), après avoir été répétiteur aux collèges de Château-Thierry et de La Fère, régent de seconde à Saint-Omer, chargé de cours d’histoire au collège royal de Strasbourg, Achille François fait partie des enseignants promus professeurs d’Histoire dans les chaires des facultés des Lettres créées à partir de 1838. À Lyon, il est chargé de cours (1838-1839), puis professeur titulaire (29 mai 1840-août 1848). La Gazette spéciale de l’instruction publique fait son éloge le 13 août 1840 : « La Faculté des lettres dont M. Salvandy [ministre de l’instruction publique, 1837-1839] a doté notre ville est un véritable bienfait pour elle. Elle y a déterminé un mouvement intellectuel remarquable pour une ville de province et de manufacture. Parmi les cours de l’année scolaire qui se termine, on a remarqué le cours d’histoire de M. Achille François. Ce jeune professeur, qui ne se distingue pas moins par son talent de parole que par la force de ses études, a obtenu des succès signalés. L’empressement des Lyonnais à suivre ses leçons ne s’est pas ralenti, malgré les chaleurs de l’été. » En octobre 1843, en raison du congé de six mois accordé à Jacques-Auguste Reynaud, « l’intérim du décanat de la Faculté est confié à M. François » (d’autres académiciens lui succèderont dans cette fonction : Francisque Bouillier* en 1849 ; Léo Clédat* en 1892 ; Arthur Kleinclausz* en 1911 ; Charles Dugas* en 1939 ; André Latreille* en 1956). Il poursuit sa carrière loin de Lyon : inspecteur de l’académie de Paris ; recteur des académies de l’Aisne (1850-1852), du Nord (1852-1854) et de Caen en 1854, jusqu’à sa mise en disponibilité, pour raison de santé, le 1er avril 1858.


Académie

Après plusieurs années en tant qu’académicien libre depuis le 7 juin 1842, pendant lesquelles « on l’a vu et entendu souvent », il est élu titulaire le 1er décembre 1846, section lettres et arts. En 1847, il passe au fauteuil 6, section 2 Lettres. Son discours de réception titré Quelle est la cause du goût presque exclusif de notre époque pour l’histoire ? est prononcé le 29 décembre puis en séance publique le 12 janvier 1847. Il lit plusieurs « fragments d’histoires » : La destruction de l’empire d’Orient, 20 avril 1847 ; La conquête de l’Asie par les Arabes, 20 juin 1847 ; La civilisation musulmane, 22 février 1848. Le 30 décembre 1847, il fait un rapport favorable sur M. Tempier qui souhaite être correspondant de l’Académie. Il est membre de la commission de publication le 8 février 1848. Il quitte Lyon et l’Académie au cours de l’année 1848.

Bibliographie

« Coup d’œil général sur les cours de la Faculté des lettres de Lyon : Cours d’Histoire de France – M. François », RLY 18, p.123-129. – Mém. Soc. Antiquaires Normandie 24, avril 1859, p. XLIX.

Manuscrits

Rapport sur la candidature de M. François, par Bouillier* et Gaultier*, 20 août 1846 : « Ce sera un honneur pour la ville de Lyon d’avoir été le théâtre des brillants débuts dans l’enseignement public de deux professeurs tels que M. Quinet et M. François » (Ac.Ms279-II n°64). – Rapport sur les Études historiques sur l’autorité de l’Église et du pouvoir civil de P. J. Tempier : contrairement à Tempier, François pense que le clergé n’a pas sa place à la Chambre (Ac.Ms279-II n°73).

Publications

Examen politique des quatre partis qui divisent la France, ou le carlisme, le bonapartisme, le républicanisme et le libéralisme, Soissons : Barbier, 1830, 21 p. – Précis d’histoire universelle, d’après le programme arrêté par le conseil royal : « Moyen-Âge », 96 p. ; « Histoire moderne », 102 p. » Histoire de France », 113 p., Paris : Maire-Nyon, et Lyon : Giberton et Brun, 1839 ; « Histoire ancienne », éd. augm. par M. Dareste*, Lyon : Brun, 1850, 164 p. – L’Angleterre sous Elisabeth, Lyon : Boitel, 1840. Reliée à la suite de la thèse latine du même : De Philosophiæ historiæ. Les deux thèses sont en copie manuscrite (BML SJ TS 140/5). – « L’Angleterre sous Elisabeth », RLY 11, 1840, p. 211-232 (résumé). – « Bibliographie : Histoire de France par M. Michelet, tome V », RLY 15, février 1842, p. 152-153. – « Le Démembrement de la Pologne », MEM L 2, p. 5-20. – Rapport du Conseil académique du Nord sur l’état général de l’enseignement. Année scolaire 1853-1854, Douai : A. d’Aubers.