Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

CHARRAT Louis (1903-1971)

par Dominique Saint-Pierre.

 Louis Marie Jean Charrat est né à Fontaines-sur-Saône le 19 octobre 1903, cinquième enfant et cadet de Marie Charles Charrat (Belleville 17 juin 1864-Curis-au-Mont-d’Or 15 septembre 1945), notaire à Fontaines, et de Marie Élisabeth Pérouse (Lyon 2e 29 mai 1869-Lyon 28 juin 1934), tante de Gabriel André Pérouse*.

 Études aux Minimes, leçons particulières de dessin de Régis Deygas, élève de l’école des beaux-arts de Lyon en 1920, d’emblée premiers prix de dessin et de peinture, où il a été l’élève de Georges Décôte. Il reçoit le prix de Paris, soit une bourse d’études de trois ans pour séjourner dans la capitale. De 1926 à 1929, une infection tuberculeuse l’envoie en sanatorium à Briançon. Logeant à Ainay dans l’appartement familial, il soigne son père, de santé fragile. Membre de la société lyonnaise des beaux-arts depuis 1928, où il obtient la médaille d’honneur en 1931, il est l’élève de Régis Deygas. Il reçoit en 1934 le prix de Paris – soit une bourse d’études de trois ans pour séjourner dans la capitale – et le prix Paul Chenavard ; il réside à Paris jusqu’en 1936. Il expose au Salon des artistes français où il obtient une médaille d’argent. En 1941, il est nommé professeur à un cours de la ville au Petit Collège. En 1943, il obtient une médaille d’honneur hors-concours à la Société lyonnaise des beaux-arts. Il expose par la suite à la Société nationale indépendante et au Salon d’Automne. Prix de la Villa d’Este en 1954 qui lui permet de séjourner pendant six mois à Tivoli, d’où il ramène des dessins, après avoir exposé au Centre culturel français de Rome. Toujours en 1954, il est sollicité par l’abbé Panel pour l’exécution des grandes verrières latérales de l’église Saint-Bonaventure. Il a fait également des expositions particulières en 1949-1958 à Paris. En 1968, il remplace Antoine Chartres, décédé, à l’école des beaux-arts de Lyon. En 1969, il est nommé vice-président de la Société lyonnaise des beaux-arts.

 Pour le critique d’art Jean-Jacques Lerrant : « Charrat était un peintre exquis et plus que cela : un être précieux, puisqu’il savait donner aux autres cet essentiel qui l’animait. Pas de préciosité dans son art, seulement le charme discret des formes relevées autour de soi, arrangées juste pour que l’harmonie puisse être toujours heureuse. Il y avait chez lui, la permanence de ce bonheur conquis à grand renfort de couleur et de lumière. Une peinture sans bruit, sans tapage, pleine d’une vibrante intériorité qui prenait à Bonnard - certes, mais aussi à Chardin - le meilleur des choses entrevues ». Il a réalisé quelques cuivres.

 Il est mort célibataire chez ses amis Roux à Ney (Jura) le 12 août 1971.


Académie

Sur un rapport de Joanny Drevet*, Louis Charrat est élu le 2 juin 1964 au fauteuil 3, section 4 Lettres – libéré par le passage de Drevet à l’éméritat –, cela après un premier vote négatif, car il avait commencé ses visites avant la présentation du rapport de Drevet. Il est reçu en séance privée le 9 juin 1964 par le président Louis Pize (discours dans son dossier). Il aurait fait un discours de réception sur Pierre Poivre, auquel il était apparenté par sa mère Élisabeth Pérouse (discours non retrouvé sur les registres). Communication : La peinture française au xviiie siècle (MEM 27, 1971).

Le général Laurent* a prononcé son éloge funèbre à l’issue de la cérémonie religieuse célébrée à la Primatiale Saint-Jean de Lyon.

Bibliographie

Éloge de Louis Charrat par Jean Dulac, 19 octobre 1971 (dossier acad.). – J.-J. Lerrant, Gabriel-André Pérouse, Paul Gravillon, Jean Claverie, Claude Grand, Louis Charrat, Cercle d’étude et de recherche concernant l’œuvre du peintre Louis Charrat, Roanne : Thoba’s éditions, 2005, 70 p.