Jean Aimé Ange Régny est né à Lyon, paroisse Saint-Pierre Saint-Saturnin, le 15 septembre 1772, fils aîné d’Alexis Antoine Régny et de Jeanne Clavière (1751-1781). Parrain : son grand-père Aimé Régny, représenté par Angélique Élisabeth Duverney trésorier de France au bureau des finances de Lyon ; marraine : Jeanne Barbe Ravel Clavière, son aïeule.
Son parcours ne peut être compris que par celui de sa famille, à cheval sur la France et l’Italie. Son arrière-grand-père François Régny, originaire de la Dombes, né à Lyon, est directeur du bureau de la poste à Gênes (directeur des dépêches du Roy) ; de son mariage à Lyon avec Éléonore Aurey en 1702, il a eu au moins deux enfants : François Régny (Lyon 1706-Gênes 1779), qui reprend le bureau de poste de son père et devient consul à Gênes le 8 septembre 1756 ; et Aimé Régny (Lyon, 1709-1786), spécialisé dans le négoce des soies grèges et moulinées, qui installe son commerce rue Puits-Gaillot.
Par provisions du 11 octobre 1776, Aimé est nommé secrétaire du roi, reçu à Besançon le 12 novembre. Il avait épousé en 1746 à Lyon Marie Anne Moyroud, fille de François Moyroud, négociant à Lyon, et de Jeanne Marie Guérin (ou Gerin) dit Roze. Elle lui donne trois enfants : François Aimé, né en 1747 ; Marie Anne, épouse en 1771 de Duverney (cité plus haut), né en 1740, trésorier de France, guillotiné le 13 décembre 1793 ; et Alexis Antoine, né à Gênes le 18 octobre 1749.
Alexis Antoine reprend le commerce de son père, y ajoutant une fabrique de draps. Conseiller rapporteur du point d’honneur cité en 1772, recteur de l’Hôtel-Dieu de 1779 à 1782, trésorier et receveur général des deniers communs, dons et octrois de la ville de 1784 à 1793, il devient juge de paix en 1790 du canton du Nord-Est. Il participe à la défense de Lyon en 1793, en donnant trois millions aux administrateurs. Devant le manque de numéraire, il crée un papier de commerce obsidional jusqu’à concurrence d’un million cinq cent mille livres, mais le procédé échoue car certains billets comportaient une fleur de lys et on dut arrêter l’opération. Il émigre à Gênes et consacre une partie de son énorme fortune à abonder à l’emprunt ouvert au bénéfice du comte de Provence. De retour à Lyon vers 1796, il se rallie à Bonaparte qui le fait nommer membre du conseil général du Rhône le 1er juin 1800, qu’il présidera en 1812 et 1813. De nouveau receveur de la ville, il préside la chambre de commerce en 1808, soutient les Cent-Jours, mais se rallie à Louis XVIII, qui l’aurait décoré de la Légion d’honneur en 1815. Il est anobli par ordonnance du 31 janvier 1815. Il est mort à Caluire-et-Cuire le 17 septembre 1816, chez son gendre Joseph Barthélemy Claude de Monicault (1767-1824, époux en 1801 de Félicité Régny, 1799-1835) dans le domaine du Vernay (devenu Ombrosa), qu’il avait possédé, mis en vente en 1806, probablement vendu à son gendre. Il occupait 2 rue Puits-Gaillot, au 1er étage, un appartement de 700 m• (Garden, p. 208). Son buste en terre cuite, par Chinard, est au musée des beaux-arts de Lyon.
Jean Aimé Régny participe activement à la défense de Lyon en 1793 comme capitaine de grenadiers ; il se distingue le 29 septembre dans le combat de Perrache et émigre jusqu’en 1796, semble-t-il en Suisse. Il épouse à Lyon, le 29 nivôse an IX [19 janvier 1801], Claudine Adélaïde Piron (Lyon 25 avril 1783-1850), fille d’Antoine Piron (Lyon 1743-fusillé à Lyon le 22 janvier 1794), marchand drapier, et de Jeanne Bœuf (Lyon, 1750-1837). Elle est la petite-nièce de l’académicien Jean Baptiste Greppo*, dont le fils, Antoine (1736-1814) a épousé Pierrette Bœuf (1753-1801), sœur de Jeanne.
Président du tribunal de commerce de Lyon, président de la chambre de commerce en 1803, conseiller municipal de Lyon, adjoint au maire de 1805 à 1808, Jean Aimé est désigné trésorier de la ville le 15 décembre 1807, jusqu’en 1815. En 1820, il est trésorier de la Société de charité maternelle, administrateur puis président du Mont de piété, cofondateur du dispensaire de Lyon et de la Caisse d’épargne.
Il est mort à Vérone le 9 ou le 19 mai 1835. Il n’avait alors plus aucune fortune. Adélaïde Piron avait entamé le 23 juin 1830 une procédure de séparation de biens à l’encontre de son mari. Ils demeuraient alors place des Terreaux (Journal des annonces judiciaires du 8 juillet 1830).
Il est élu le 5 mai 1818. Son discours de réception le 26 mai 1818 inclut l’éloge du comte de Fargues. Il se montre très actif au vu de ses manuscrits. Président en 1824. En 1816, il se rendit à Londres avec Camille Jordan* pour recueillir le legs du Major-Général Martin. En 1828, il proposa de former une commission permanente, composée des membres de l’Académie qui avaient pris part au siège de Lyon, ou qui en avaient été témoins.
Dumas (qui croit devoir le prénommer Louis Aimé Ange). – Garden. – J. F. Solnon, 215 bourgeois gentilshommes au xviiie siècle. Les secrétaires du roi à Besançon, Paris : Belles Lettres, 1980, p. 381. – Anne Mézin, Les consuls de France au siècle des Lumières (1715-1792), Paris : Ministère des Affaires étrangères, 1998, p. 513. – Jean-Philippe Rey, Grands notables du Rhône, éd. Guenegaud, 2011.
Ac.Ms123 f°338, Sommaire d’un rapport sur les travaux de l’Académie. – Ac.Ms123 f°298, Rapport sur la traduction d’un discours de Cicéron par M. Péricaud*, 15 juin 1818. – Ac.Ms123ter f°393 Discours sur la question de la liberté de la presse, 29 novembre 1827. – Ac.Ms139 f°208, Analyse du rapport sur le manuscrit de M. Puy intitulé « Quelques épisodes de la Révolution ». – Ac.Ms139 f°310, Rapport pour la formation d’une commission d’histoire du siège de Lyon, 18 juin 1828. – Ac.Ms140-II f°172, Discours et notice sur le comte de Fargues, maire de Lyon, 26 mai 1818. – Ac.Ms140-II f°219, Éloge de M. Émile Perret*, 17 août 1823. – Ac.Ms140-II f°251, Éloge de M. Mottet-Gerando*, 10 juillet 1828. – Ac.Ms159 f°277, Quelques réflexions sur les inconvénients et les avantages du système de prohibition, 1818. – Ac.Ms159 f°353, Rapport sur “Histoire critique et raisonnée de la situation de l’Angleterre” par M. Fournachon de Montverrand, 24 août 1819. – Ac.Ms159 f°381, Rapport sur les œuvres de M. Bernardy de Valernes, 31 juillet 1825. – Ac.Ms159 f°500, Rapport sur les questions commerciales de M. Rodet. – Ac.Ms219 f°298, Rapport sur la théorie des couleurs par M. Gaspard Grégoire. – Ac.Ms248 f°447, Prix du prince Lebrun pour les artistes qui ont inventé quelques perfectionnements dans les manufactures de Lyon, 31 août 1819. – Ac.Ms248 f°455, Prix du prince Lebrun pour les artistes qui ont inventé quelques perfectionnements dans les manufactures de Lyon, 21 août 1821. – Ac.Ms248 f°475, Rapport sur les médailles d’encouragement. Prix du prince Lebrun pour les artistes qui ont inventé quelques perfectionnements dans les manufactures de Lyon. – Ac.Ms248 f°493, Rapport sur le Concours relatif aux moyens d’assainir la presqu’île Perrache, 30 janvier 1826. – Ac.Ms254 f°3, Rapport sur le Concours de 1818 : Quels sont ceux qui ont droit aux bienfaits de la commisération publique et par quels moyens peut-on rendre l’aumône profitable à ceux qui la donnent comme à ceux qui la reçoivent. – Ac.Ms270 f°71, Document relatif à l’Histoire de l’Académie de Dumas, 31 janvier 1827. Dumas ajoute : Notice sur la translation des restes mortels du général Précy dans le monument religieux des Brotteaux, 1818 ; et Mémoire sur la fabrique des étoffes de soie, 1818 (qui se trouve aux archives de la Chambre de commerce).
Souvenirs d’un grenadier de la compagnie du Griffon sur la journée du 29 septembre 1793, pendant le siège de Lyon, AHSD, vol. 12, 1830, 338-355. – Notice nécrologique sur M. le comte de Fargues, maire de Lyon, lue dans la séance publique de l’Académie de Lyon le 26 mai 1818, Lyon : Ballanche, 1818, 32 p. – Éloge de M. Émile Perret, ancien capitaine d’artillerie de la garde…lu en séance publique de l’Académie le 27 août 1823, Lyon : Durand et Perrin, 1824, 26 p. – CR des travaux de l’Académie royale… pendant le premier semestre 1824, dans la séance publique du 10 juin 1824, Lyon : Rusand, 1825, 54 p. – Éloge de M. Mottet de Gérando… lu par M. Régny dans la séance publique du 10 juillet 1828, Lyon : Barret, 1828, 15 p. (la grand-mère maternelle de l’épouse de Régny, Adélaïde Piron, était Jeanne Marguerite de Gérando, cousine germaine de la mère de Marie Louise de Gérando [1780-1841], épouse de Dominique Mottet, dit Mottet de Gérando*). Dans le Bulletin de Lyon (date inconnue, probablement le 12 juillet 1809) Notice nécrologique sur Jambon*, décédé le 10 juin 1809. Dumas fait remarquer que cette notice n’a pas été lue à l’Académie car Régny n’en faisait pas encore partie.