Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

DREVON Barthélémy (1907-2005)

par Michel Dürr.

 Barthélémy Alexandre Auguste Drevon est né le 20 avril 1907 à Vinay (Isère), d’un père officier de marine. Il épouse Henriette Joséphine Carrier (Saint-Martin-le-Vinoux [Isère] 17 août 1908-Lyon 3e 18 février 2008), fille de Gustave Henri Carrier (1876-1969) et de Mélanie Léonie Despierre Corporon. Le couple aura 4 enfants : Henri, Marie Claire épouse Siméon, Cécile, Annie épouse Moraux.

 B. Drevon décède le 22 juin 2005 à Lyon 3e.

 Il passe son enfance à Toulon puis, à partir de 1917, à Paris où il obtient le baccalauréat. En 1928, il réussit le concours de l’école du Service de Santé militaire de Lyon, mais passe les deux premières années d’études pharmaceutiques à Paris, revient à Lyon où il obtient son diplôme d’études supérieures de pharmacie en 1931 et après un travail de recherches sur le métabolisme de la morphine, le diplôme de pharmacien supérieur. Il termine sa formation à Paris et sort major de sa promotion de l’école d’application du Service de Santé des armées en 1935. Il poursuit ensuite pendant une dizaine d’années une carrière exclusivement militaire, à l’hôpital Villemin puis au laboratoire de recherche sur les gaz de combat au Bouchet, à l’école du Service de Santé militaire de Lyon. Il participe en 1940 à la campagne des Flandres où sa conduite lui vaut l’attribution de la Croix de guerre.

 Après l’armistice, il est d’abord affecté à Lyon, puis réussit le concours d’agrégation militaire à l’hôpital du Val de Grâce où il est nommé agrégé en janvier 1943. Il revient à Lyon comme chef du laboratoire des subsistances militaires (1947-1959), puis est nommé chef du service de pharmacie et du laboratoire de chimie de l’hôpital Desgenettes à Lyon. Il passe dans la deuxième section en 1966 avec le grade de pharmacien chimiste général. Sa carrière universitaire se déroule à la faculté mixte de médecine et de pharmacie de Lyon comme spécialiste de la chimie thérapeutique. Admis à l’agrégation de pharmacie (octobre 1946), maître de conférences-agrégé titulaire (1949), professeur sans chaire (1952), puis professeur titulaire de la chaire de pharmacie chimique et pharmacologie (mars 1955-1er octobre 1978), professeur honoraire (1er décembre 1978). Il participe à la formation des médecins et pharmaciens à Kaboul au cours de deux séjours en 1967 et 1968. Ses activités de recherche portent sur les arsines et sur le rôle des protéines dans le transport dans l’organisme des toxiques chimiques. Dans le domaine civil, il collabore avec les équipes du professeur Santy*, puis du professeur Dargent*. Il travaille sur les propriétés physico-chimiques, l’identification, les méthodes d’analyse, le métabolisme et le mode d’action de divers médicaments anti-cancéreux et autres, ainsi qu’en biologie clinique. Il est l’auteur de plusieurs centaines de publications scientifiques ainsi que de monographies sur : Claude Bernard (lue à la Société de pharmacie de Lyon le 17 février 1978), le baron Desgenettes, et ses maîtres et collègues les professeurs Morel, Bretin, Leulier. Il est membre correspondant de l’académie de pharmacie. Pendant de nombreuses années, il prend en charge à Lyon la section pharmaceutique du Musée d’histoire de la médecine et de la pharmacie de la faculté.


Académie

Élu le 7 décembre 1982, au fauteuil 3, section 2 Sciences, il choisit le thème de L’homme et la douleur pour son discours de réception le 17 janvier 1984 (MEM 39, 1985). Il est promu à l’éméritat le 6 juin 2000. Communications : le 26 janvier 1988 sur le chimiste Ernest Fourneau, De la firme Poulenc à l’Institut Pasteur (MEM 40 1989), le 19 juin 1990, Le médaillier historique de l’académie de Lyon et son énigme (MEM 45 1991). En 1990, il fait l’éloge funèbre de Jean Dorche* (MEM 45 1991).

Depuis 1968, il est membre non-résident de l’Académie du Var. Il y est reçu solennellement le 31 mars 1971 et prend pour thème de son discours de réception Les rythmes et plus particulièrement la chronobiologie.

Chevalier de la Légion d’honneur en 1946, il est élevé au grade d’officier en 1951.

Bibliographie

André Revol, « Éloge funèbre de Barthélémy Drevon », MEM 5 2006.

Publications

Recherches chimiques, toxicologiques sur l’oxydimorphine, thèse de pharmacie, diplôme supérieur de pharmacien, Lyon : Bosc, 1931, 155 p. – Avec André Pecker, H. Jausion et P. de Lima, « Cholagogues, équilibre protéinique des sérums et séro-réactions résistantes », extr. du Bull. Soc. fr. Dermat. Syphil. 7, juillet 1932, Paris : Masson, 1932, 12 p. – « À propos du dosage de la morphine dans l’opium et ses préparations », extr. Ann. Pharm. fr. 8, mai 1950, p. 397-402. – Avec Jean Enselme, Le Musée d’histoire de la médecine, Impr. de Trévoux, 1969, 126 p. – « Discours de réception solennelle de M. Barthélémy Drevon, pharmacien-général : rythmes et chrono-biologie », Bull. Acad. Var, 1971, p. 56. – « Comment ils enseignaient ! Les Professeurs Albert Morel, Philippe Bretin et Albert Leulier. Souvenirs d’un étudiant », Lyon Pharmaceutique 26-4, 1er juin 1975, p. 359-363. – « La pharmacie dans la faculté mixte de médecine et de pharmacie de Lyon », Cah. Méd. 2, 1977, n° 36, p. 2067-2069. – Cent ans de pharmacie à Lyon et ailleurs, Lyon : ELAH, 1993, 166 p.