Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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HÉNON Jacques Marie (1749-1809)

par Georges Barale.

 Né en Picardie à Surques, bailliage de Saint-Omer (Pas-de-Calais) le 14 janvier 1749, il est le fils de Pierre Hénon (Fiennes [Pas-de-Calais] 1708-Surques 1783), berger, et de Marie Josèphe Evrard (Surques 1713-Surques 1794). Parrain : Antoine Houzet ; marraine : Marie Magdelaine Retaux.

 Il a épousé le 19 thermidor an IX (7 août 1801), Marguerite Rosalie Huzard (14 février 1779-Lyon 24 août 1826), fille de Jean Baptiste Huzard (Paris 1755-Paris 1838), vétérinaire et président en 1815 de l’Académie des sciences, et membre de l’Académie de médecine en 1820, et de sa première épouse Rosalie Barthélemy. Elle est la demi-sœur de Jean Baptiste Huzard (1793-1878) (né de Rosalie Vallat-La Chapelle, 1767-1849, libraire et éditrice spécialisée dans l’agriculture), également vétérinaire et membre de l’Académie de médecine en 1841, auteur de plusieurs ouvrages vétérinaires, mais moins importants que ceux de son père. Jacques Marie Hénon est le père de Jacques Louis Hénon*.

 Après avoir reçu l’enseignement d’un de ses parents, curé de campagne dans son pays natal, Il entre à l’école vétérinaire d’Alfort en 1768. Le corps de la ville d’Ardres, dans une délibération du 15 juin 1767, avait « décidé d’envoyer à ses frais Charles François Nicolas Guillaume Garnier-Delongschamps, natif d’Ardres, et Jacques Marie Hénon, natif de Surques, à l’école vétérinaire, à la charge pour ceux-ci de venir s’établir l’un à Ardres, l’autre à Licques à la fin de leurs études » (Archives de la Somme, série Ct2, liasse 60).

 Hénon est professeur dans cet établissement, puis à l’école de Lyon (1780-1809) où il devient adjoint au directeur Louis Bredin*. Il enseigne dans cette école pendant 29 ans comme professeur d’anatomie, il est considéré comme un « anatomiste profond, opérateur habile, bon naturaliste ». Hénon remplit les fonctions d’inspecteur vétérinaire de l’armée républicaine et use de tous les moyens pour soustraire de l’échafaud bon nombre de citoyens lors du siège de Lyon. Il a publié en 1802 avec Marie Jacques Philippe Mouton-Fontenille un manuel de taxidermie des oiseaux l’Art d’empailler les oiseaux. Dans l’introduction du livre (1802, 2e édit.) on peut lire : « C’est après avoir préparé plus de trois mille oiseaux selon toutes les méthodes et les avoir observés à diverses époques et en différent temps, soit dans nos courses botaniques, soit à la chasse, un de nos exercices favoris, depuis le sommet des Alpes jusqu’aux bords de la mer, dans les forêts, les taillis, les buissons, les prés, les champs, les marais, en un mot sur le théâtre de la Nature, que nous avons pu acquérir sur leurs attitudes, les lumières que nous nous empressons de communiquer aux Ornithologistes, et qui sont le fruit de plus de vingt-cinq ans d’études et d’observations ». Le Musée départemental des Hautes-Alpes de Gap possède une collection de 69 spécimens d’oiseaux, surtout des passeriformes, reste de la collection de ces deux auteurs. Parallèlement, Hénon a enrichi de pièces anatomiques très remarquables la collection de l’école vétérinaire en animaux.

 Il a secondé Jean-Emmanuel Gilibert* dans ses recherches sur la flore lyonnaise. Il a exploré la région lyonnaise, le Mont-d’or, les coteaux du Rhône, les monts du Lyonnais, le Pilat, le Bugey. Il est à l’origine de la première découverte d’espèces de plantes à fleurs dans le Lyonnais, notamment un genêt, Genista erinacea, décrit par Gilibert en 1798, présent dans les carrières de Couzon.

 Il est mort à Lyon à l’école vétérinaire le 7 mai 1809, quai Chauveau, « d’une lésion organique de l’estomac, suite d’un accident éprouvé dans l’exercice de ses fonctions ». Déclarants le 9 mai : Jean Baptiste Gohier (1776-1819), professeur à l’école vétérinaire (il obtiendra la chaire d’Hénon et décèdera de la même maladie) et Louis Deroche, artiste vétérinaire. Sa dépouille mortelle a été déposée en haut du jardin de l’école.


Académie

Désigné par le préfet Verninac*, membre ordinaire sur la liste du 24 messidor an VIII. Titulaire sur la liste du 15 frimaire an XI. Le 13 pluviôse an IX, avec Mouton-Fontenille*, il fait un Discours sur l’art d’empailler les oiseaux (Ac.Ms159-1). Grognier* a prononcé son éloge funèbre le 22 août, puis le 29 en séance publique.

Il a été membre de la Société d’Agriculture et arts utiles de Lyon, du conseil du commerce de Lyon, correspondant de la Société d’économie rurale du département du Vaucluse, du lycée de Grenoble, de la Société de médecine de Montpellier.

Bibliographie

Michaud. – Dumas. – Anonyme, « J.M. Hénon », Compte rendu des travaux de la Société d’agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon, 1809, p. 85-88. – Grognier*, « Notice sur M. Hénon, professeur à l’école vétérinaire de Lyon », Recueil de Médecine vétérinaire 5, 1828, 393-398. – A. Magnin, « Prodrome d’une Histoire des Botanistes lyonnais », Ann. Soc. Bot. Lyon 3133, 1906.

Publications

Avec C. J. Bredin, L’empoisonnement par les feuilles de l’If, in Démonstrations élémentaires de Botanique 3, Lyon : Bruyset, 1796, p. 366. – Avec M.J. P., Mouton-Fontenille, Observations et expériences sur l’art d’empailler et de conserver les oiseaux, Lyon : Bruyset, 1801, VI + 98 p. – Avec M. J. P. Mouton-Fontenille, L’art d’empailler les oiseaux, contenant des principes nouveaux et sûrs pour leur conserver leurs formes et leurs attitudes naturelles, avec la méthode de les classer d’après le système de Linné, Lyon : Bruyset, 2e édit. [considérablement enrichie], 1802, XVI + 283 p.