Nicolas André Constantin est né à Nancy (Meurthe-et-Moselle) le 6 février 1868. Du côté de son père, Jules André Eugène Constantin (1832-1889), architecte, il est d’une famille auvergnate, originaire du Mont-Dore (Puy-de-Dôme) et fixée depuis un siècle en Lorraine ; sa mère, Marie Caroline Meyer, née à Reichshoffen (Bas-Rhin), est d’une famille alsacienne. Il épouse à Nancy, le 12 mai 1900, Anne Marie Aline Adam (Nancy 17 août 1879- Lyon 14 décembre 1925), fille de Nicolas Émile Adam (1828-1899), propriétaire et directeur de l’école de dressage de Nancy, maire de cette ville de 1888 à 1892. Elle lui donne quatre enfants : un fils (mort à 25 ans), et trois filles ; deux seront religieuses, la troisième, Nicole (1901-1991), épouse à Villeurbanne le 4 janvier 1921 Henri Daum (Nancy 1889-Paris 1965), maître verrier d’Art de Nancy. André Constantin est mort subitement à Grenoble le 1er août 1934, alors qu’il se rendait à Orange où il devait présider le Congrès de Rhodania. Il a été inhumé au cimetière de Préville, en Meurthe-et-Moselle.
Après des études secondaires au lycée de Nancy, il est admis le 24 octobre 1888 à Saint-Cyr ; à la sortie, il choisit la cavalerie. Sous-lieutenant le 1er octobre 1890, il est élève à l’École spéciale de cavalerie de Saumur, puis affecté au 12e régiment de cuirassiers à Lunéville. Promu capitaine le 26 décembre 1905, il rejoint le 6e cuirassiers, puis le 24 mars 1908 le 7e cuirassiers. Passé à l’état-major de la 5e brigade de cuirassiers le 23 juillet 1914, il est nommé provisoirement au commandement d’un demi-régiment au 7e cuirassiers le 1er avril 1915. Chef d’escadrons par décret du 26 décembre 1915, il est affecté le 22 mars 1916 comme adjoint au colonel du 359e RI, puis le 29 août 1918 au 104e RI et le 17 septembre 1918 au 102e RI. Il réintègre la cavalerie comme chef d’escadrons au 14e dragons le 11 février 1919, puis au 7e cuirassiers le 4 avril de la même année. Promu lieutenant-colonel le 26 juin 1919, il passe au 4e cuirassiers le 5 juillet 1919, pour être affecté le 23 du même mois au 9e régiment de cuirassiers à Lyon, jusqu’à sa retraite, comme colonel, le 6 février 1926.
Tout en poursuivant sa carrière militaire, il s’est intéressé à des sujets très divers : de la philosophie et de la psychologie militaire (à laquelle il a consacré un ouvrage en 1908) à l’histoire militaire, de l’économie politique à la sociologie, de l’anthropologie à l’ethnographie et au folklore. Il a publié en 1910 deux articles sous le pseudonyme de Centurio. Après 1926, il occupe sa retraite par une grande activité intellectuelle, qui se manifeste par l’appartenance à diverses sociétés savantes, en particulier : Association française pour l’avancement des Sciences, Société préhistorique française, Institut international d’Anthropologie, Association lorraine d’Anthropologie, « Rhodania » (association des préhistoriens, numismates et classiques du Bassin du Rhône), Association des Amis de l’Université de Lyon, Société linnéenne… Il en a présidé certaines : Société de Géographie de Lyon, Société de Biologie et d’Anthropologie. Il a publié de nombreuses études ; il collabore notamment à l’édition de la revue « Les Alpes militaires », éditée par l’état-major de la XIVe région militaire. Il a participé en 1923-1924 aux fouilles préhistoriques de Solutré (Saône-et-Loire).
Chevalier de la Légion d’honneur en 1915, officier en 1920 (19800035/1465/69480), Croix de Guerre 1914-1918, croix du Distinguished Service Order britannique, croix de l’Ordre hellénique du Sauveur.
Sur rapport de Charles Soulier* en novembre 1931, il est élu le 1er décembre 1931, au fauteuil 2, section 3 Lettres. « M. Claudius Roux constate que c’est la première fois, depuis 1800, que l’Académie par l’élection de M. le colonel Constantin est au complet de ses 52 membres, tous grâce à Dieu, bien portants ». Son discours de réception, le 28 juin 1932, est intitulé De la guerre, de l’État et de l’armée». Louis de Longevialle*, président de l’Académie, prononce son éloge funèbre le 6 novembre 1934
Lucien Mayet, « André Constantin (6 février 1868-1er août 1934) ». – Titres et travaux du colonel André Constantin », Ann. Soc. linn. Lyon, 78, 1934 p. 22-32. – Anonyme, 1934. « Nécrologie : Colonel Constantin », BSLL 3 (6), 1934, p. 101. – L. Mayet, « André Constantin, 1868-1934 », Bull. Ass. régionale Paléontologie-Préhistoire 5, 1935, 15 p. – L. de Longevialle, « Éloge funèbre de M. le colonel André Constantin », MEM 22, 1936, p. 17. – J.-C. Didier, DBF.
On trouvera dans l’article de L. de Longevialle (MEM 1934, p. 4-7) la liste de ses publications de plus de 60 numéros ; elle comporte plusieurs ouvrages, et des articles parus notamment dans le Journal des Sciences militaires, la Revue philosophique, les Alpes militaires, le Bulletin de la Science nationale, le Bulletin de la Société d’Anthropologie, le Bulletin de la Société de Géographie de Lyon, etc. On signalera en particulier : Le Rôle sociologique de la guerre et le sentiment national, Paris : Alcan, 1907. – La Confiance. Essai de psychologie militaire, Paris : Chapelot, 1908, 76 p. – « Pour la plus grande force de l’armée et la meilleure santé de la nation » [sous le pseudonyme de Centurio], Journ. Sci. Milit., 1910. – Étude généalogique d’ordre biologique et sociologique, s.d., 26 p. – L’âme des armées, traduction avec commentaire de l’ouvrage du général Freytag von Loringhoven, Die Psyche der Heere, in Alpes milit., 1925 à 1927. – « À propos du calendrier de Coligny », Rhodania 1926. – Guerre et démographie, Lyon : Desvigne et fils, 1929, 95 p. – « Notes d’Anthropologie guerrière », Bull. Soc. Anthrop. Biol. Lyon, 34, 1922. – « Actes de criminologie de guerre », Bull. Soc. Anthrop. Biol. Lyon, 34, 1923. – Guerre et Démographie, Lyon : Desvignes, 1929. – « De l’influence de la guerre sur la criminalité juvénile », CR congrès internat. Anthrop., 1930. – Le Peuplement du bassin du Rhône, Vienne : Martin et Ternet, 1930, 11 p. – De la guerre, de l’État et de l’armée. Discours de réception à l’académie de Lyon, Lyon : Rey, 1932.