Albert Chavanne est né à Lyon 2e le 12 mars 1922. Son père, Fleury Chavanne, était oto-rhino-laryngologiste (ses deux frères seront médecins). Sa mère, Marguerite Marie Adèle Terrat, était la fille d’un agrégé de droit, Barthélemy Terrat, (Saint-Genest-Malifaux [Loire] 2 juillet 1845-Lyon 2e 6 novembre 1910), doyen de la faculté libre de droit de Paris.
Après des études secondaires au cours Montalembert et aux Chartreux, il entre à la faculté de droit de Lyon. Docteur en droit en 1947 après la soutenance d’une thèse sur La notion de compte en droit civil, diplômé de l’École libre des sciences politiques, chargé de cours à la faculté de droit de Nancy en 1947, il est reçu au concours d’agrégation de droit privé en 1949, devient professeur à la faculté de droit d’Alger, puis de Beyrouth en 1955. Il devient directeur de Beyrouth, puis retourne à Lyon en 1961, exerce à la faculté de droit ; après la scission de l’université de Lyon, il exerce à l’université Jean-Moulin Lyon-3 jusqu’en 1988, date à laquelle il devient professeur émérite. Fondateur du Centre Paul Roubier (organisme de formation en propriété industrielle créé conjointement par la faculté de droit de l’université de Lyon-3 et la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon), il en sera directeur jusqu’à ce que Jacques Azéma* lui succède. Membre (1973), puis président (1986) du jury d’agrégation de droit privé, ses compétences l’ont appelé à effectuer de nombreuses missions d’enseignement et de conférences à l’étranger.
Il a exercé son activité scientifique dans deux domaines : la propriété industrielle et le droit pénal. Élève du doyen Roubier, un des maîtres contemporains reconnu en propriété industrielle, Albert Chavanne a enseigné cette matière à de nombreuses générations d’étudiants à Lyon, mais aussi à Strasbourg au Centre d’études de la propriété industrielle (CEIPI). Il a parallèlement été professeur de droit pénal et son activité dans ce domaine l’a conduit à la présidence de l’Association française de droit pénal et à des responsabilités éditoriales en la matière. Ses convictions ont conduit Albert Chavanne à exercer d’importantes responsabilités dans le secteur social. Il a été notamment président de plusieurs organismes : l’œuvre de Saint-Léonard (foyer pour débiles profonds), du Prado (établissement pour mineurs en difficulté) et de l’URIOPSS Rhône-Alpes.
Officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite et des Palmes académiques, commandeur du Cèdre libanais et chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand).
Il est mort le 31 juillet 2003 à Collonges, où il a été inhumé.
Il avait épousé en 1951 Édith Flory, fille de Charles Flory (Lure 1890-Paris 1981) – qui fut une figure du christianisme social, fondateur du MRP, sénateur en 1948 –, et d’Élisabeth Blondel (1898-1971), petite-fille du philosophe Maurice Blondel (Dijon 1861-Aix-en-Provence 1949). Ils eurent cinq enfants : Odile, Blandine épouse Francis Yguel, Hélène, Claire, Thérèse épouse Denis Pennin. Il s’est remarié après le décès de son épouse avec Nicole Lassaigne.
Denis-Clair Lambert* a prononcé son éloge funèbre (MEM 3, 2003, photo).
Il a donné deux conférences, le 16 juin 1970, L’aveu, (MEM 28, 1975) et le 8 avril 1975, La reprographie et le droit d’auteur (MEM 30, 1977), avant d’être élu, le 3 mai 1980, au fauteuil 5, section 3 Lettres, sur un rapport de Georges Cohendy* du 13 mars. Discours de réception le 17 février 1981 : Le respect des droits de l’homme et la procédure pénale (MEM 36, 1982). Président en 1995, émérite en 2000. Communications et éloges : 30 mars 1982, Le Liban dans la tourmente (MEM 37, 1983) ; 1985, Éloge funèbre de Georges Cohendy (MEM 40, 1986) ; 1985, Éloge funèbre de Roger Nerson* (Ibidem) ; 16 novembre 1993, Le nouveau code pénal et le nouveau code de procédure pénale (MEM 48, 1994) ; 1994, Éloge funèbre de Pierre Antoine Perrod* (MEM 49, 1995) ; 3 janvier 1995, Le secret de l’instruction (MEM 50, 1996) ; 21 mars 1995, L’académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon : passé, présent et avenir (MEM 50, 1996) ; 1997, Éloge funèbre d’Henri Arminjon* (MEM 52, 1998).
Il serait fastidieux d’énumérer les multiples notes et articles sous sa signature dans les revues juridiques et les mélanges (collaboration au Jurisclasseur, au Dalloz, à la Semaine juridique, à la Revue trimestrielle de droit commercial et à la Revue de science criminelle). Une liste se trouve dans son dossier académique. On retiendra seulement parmi les ouvrages les plus importants, maintes fois réédités : avec Jean-Jacques Burst, Droit de la propriété industrielle, Paris : Dalloz, 1976. – Avec Henri Blin et Roland Drago, Traité de droit de la presse, ancien code de la presse de Barbier, Paris : Librairies techniques, 1969. – Avec Georges Levasseur, Droit pénal général et procédure pénale, Paris : Sirey, 1963, 216 p.