Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

CORNELOUP Marcel (1928-2010)

par Jean-François Duchamp.

 Jean Marcel Maurice Corneloup est né le 2 février 1928 à Montchanin (Saône-et-Loire). Son père François Corneloup, né à Ecuisses (même département), est conducteur de train. Sa mère Alice Ponzot est employée à la gare de Montchanin pendant la Grande Guerre. Il est élève à l’école primaire de Montchanin, puis suit le cours complémentaire au Creusot. Désirant apprendre le violon, que son instituteur monsieur Dubreuil utilisait en classe, Marcel Corneloup prend quelques cours avec une voisine, puis il entre à l’école normale de Mâcon où le professeur de musique sera son premier maître marquant pour cette discipline. À sa sortie, il est nommé instituteur à Chanzy près de Charolles où il donne ses premiers cours de chant choral. Au cours d’une répétition d’une chorale universitaire, il rencontre César Geoffray (1901-1972), créateur du mouvement « À cœur Joie » et professeur d’harmonie et de composition au conservatoire de Lyon. Il lui fait part de ses essais laborieux pour harmoniser des chants destinés à la chorale de l’école normale. César Geoffray lui propose de lui donner des cours d’harmonie par correspondance, qu’il complétera ultérieurement par une étude personnelle des traités d’harmonie. « J’ai su que je suivrais cet apôtre du chant choral et que ma vie serait À Cœur Joie ». Il rencontre également le père Pierre Calvet (1912-1950, oncle de Marguerite Yon*), supérieur de l’institution Ozanam à Mâcon, qui allait donner un sens spirituel à sa vie.

 En 1948, lors de son séjour au Maroc, pour son service militaire à Meknès, ville importante de garnison, il crée sa première chorale. Il s’attache à ce pays où il restera quatorze années, y rencontrant sa future femme Jacqueline Roesch. Ils se marient le 31 janvier 1953 et auront quatre enfants, dont leur fille Claire, qui deviendra claveciniste professionnelle.

 Après une année d’enseignement à l’école européenne de la médina, il est recruté comme professeur de musique au Lycée Poëymirau à Meknès. C’est alors que, parallèlement à son action chorale, il se passionne pour la pédagogie musicale nouvelle et fait paraître son premier livre L’orchestre et ses instruments, prémices de la série de quatre ouvrages pour les classes de collège L’Heure de Musique, qui est une nouveauté dans l’enseignement du solfège et l’écoute d’œuvres des grands compositeurs. D’autres ouvrages suivront. Ayant acquis une grande expérience, il est appelé pour enseigner la pédagogie dans les universités du Québec, du Liban, de Belgique, de Roumanie et bien sûr du Maroc.

 Lors de son retour en France en 1962, César Geoffray l’appelle à Lyon pour assurer à ses côtés la direction du Mouvement À cœur joie. Détaché par l’Éducation Nationale, il en devient le secrétaire général. Les chorales se multiplient. Il faut créer des rassemblements : ainsi naissent les Choralies de Vaison-la-Romaine qui regroupent tous les trois ans des milliers de choristes. Son installation à Saint-Léger-sous-Beuvray est liée à ses grandes vacances pendant son séjour au Maroc : avoir un pied à terre non loin du berceau familial de Montchanin pour des séjours de trois mois. Les relations internationales se développent. À la suite de César Geoffray, Marcel Corneloup devient le président d’À Cœur Joie international de 1973 à 2003. Il sera aussi le créateur de Musique en Morvan à Autun. Puis il devient le président d’Europa Cantat de 1982 à 1999. À Cœur Joie étant membre fondateur de la Fédération Internationale de Musique Chorale, il en devient alors le président. Il se passionne aussi pour l’éducation musicale à l’École et souhaite le développement des Maîtrises.

 En 1977, il s’investit dans la bourgade de Saint-Léger-sous-Beuvray dont il sera le maire pendant 18 ans. Voulant donner un essor à cette commune, il crée la Maison du Beuvray pour accueillir des stages, en particulier musicaux. Jusqu’à sa mort, il se dépense sans compter pour le développement du chant choral, pensant que c’était une excellente pédagogie pour les enfants et les jeunes. Il a dirigé de nombreuses chorales soit scolaires, soit dans le mouvement À Cœur Joie, en particulier A Capella à Lyon. De plus, il a assuré la direction musicale des grands rassemblements À Cœur Joie.

 Marcel Corneloup s’éteint le 30 juin 2010.

 Médaille d’or de la Jeunesse et des Sports. Médaille de la Ville de Lyon. Chevalier dans l’ordre national du Mérite. Chevalier (1979), puis officier (1996) de la Légion d’honneur.

 Une avenue inaugurée le 30 juillet 2011 porte son nom à Vaison-la-Romaine.


Académie

Il est élu le 4 décembre 1990, au fauteuil 1, section 4 Lettres. Son discours de réception, le 1er octobre 1991, est intitulé Polyphonie et civilisations. Président en 2003. Communications : 1991, Mozart 1791 : l’ultime année ; 1996, La musique est-elle un langage ? ; 2000, Jean-Sébastien Bach, le musicien de Dieu.

Son éloge funèbre a été prononcé par Jean-François Duchamp le 22 mai 2011.

Compositions et publications

Pour l’enseignement : L’heure de musique, 4 ouvrages de la 6e à la 3e, Tours : Van de Velde, 1965. – La musique à l’ École, Tours : Van de Velde, 1966 ; plusieurs éd. suivant les classes, et nombreuses rééd. – Initiation Musicale à travers les Grandes œuvres (livre musique) 1970. – « Prélude pour eux », coffrets pédagogiques pour la découverte des instruments au moyen d’enregistrements et de diapositives, Tours : Van de Velde, 1972. – Jeux musicaux des maternelles. 1, Tours : Van de Velde, 1972. – L’orchestre et ses instruments. L’Atelier Musical, Tours : Van de Velde, 1974, 191 p. – Guide du chant choral. Van de Velde 1979. – La musique à l’École Préparatoire, Éd. Van de Velde. – Voulez-vous jouer au chef d’orchestre (5 jeux en un seul), Éd. Van de Velde/Erato pour l’enregistrement.

Pièces musicales : il a dirigé avec César Geoffray la collection À Cœur Joie, dans laquelle nous retenons, publiés aux Presses d’Ile-de-France, Paris : Série Noël [puis : Noëls], 1961 ; Série Musique ancienne [puis : Série ancienne], 1961 ; Musiques religieuses [puis : Musique religieuse], 1966 ; Série Renaissance [puis : Série chants Renaissance ou Collection Renaissance], 1966 ; Présence de la chanson, 1966. – Ensuite : Chansons d’aujourd’hui, 1967 ; Flûte à bec et guitare, 1967 ; Programme commun, 1967 ; Lundis qui chantent, 1967 ; À voix égales, 1968 ; Cantilènes, 1968 ; Fantaisies, 1968, réédité en 1985 Lyon : À Cœur Joie ; Contemporains, Paris : s.n., 1968 ; Le chant sacré, 1968 ; Tous pays, Paris : les Presses d’Ile-de-France, 1968 ; Romantiques, 1970 ; Chants et instruments, Lyon : À Cœur Joie, 1979 ; Chœurs accompagnés, Lyon : À Cœur Joie, 1984.

Autres compositions : Falala. 50 canons de tous les temps rassemblés, par César Geoffray et Stéphane Caillat, Paris : Presses d’Ile-de-France, 1958, VIII + 69 p. – Ma Chanterie, vol. 1, Paris : Presses d’Ile de France, 1961, 46 p. Europa Cantat II, Paris : Presses d’Ile-de-France, 1964, 24 p. – Les Japonaises, Paris : Presses d’Ile-de-France ; 1966, rééd. Lyon : À Cœur Joie, 1976. – Chants et carillons, Tours : Van de Velde, 1967, 16 p. – Sur six notes. Vagabondages, Paris : Presses d’Ile-de-France, 1969. – Who did, Paris : Presses d’Ile de France, 1969. – Les Cavaliers du ciel, parolier Maurice Carême, Paris : Presses d’Ile de France, 1970. – L’Aube de Mai [sur des poèmes de Maurice Carême], 18 chants, Tours : Van de Velde, 1971, 48 p. – Avec Mihel Burgard, César Geoffray par ses textes, Lyon : À Cœur Joie, impr. Audin, [1975], 838 p. – Vagabondages, [chœur à 4 voix mixtes], Lyon : À Cœur Joie, 1976. – Le Zodiaque, suite chorale pour 3 voix mixtes, Lyon : À Cœur Joie, 1976. – Je sens sur mon âme plouvoir, paroles de Louis Aragon, Lyon : À Cœur Joie, 1977. – Florilège, Renaissance française, [recueil d’œuvres pour chœur à 4 voix], Lyon : À Cœur Joie, 1979, 67 p., fait suite aux Florilèges édités dans la collection À Cœur Joie ; rééd. 1994. – Zur michelo akhalnu, mélodie des juifs turcs, Lyon : À Cœur Joie, 1980. – La Peine, Lyon : À Cœur Joie, 1983. – La Vierge à la fontaine, Lyon : À Cœur Joie, [1983] La Tarara, Lyon : À Cœur Joie, 1984. – Les Plaisirs sont doux, chant du Pays basque, Lyon : À Cœur Joie, 1985. – Angelus, [chœur à 3 voix mixtes], Lyon : À Cœur Joie, 1992, 4 p. – Élévation, parolier Charles Baudelaire, Lyon : À Cœur Joie, 1994, 4 p.