Joseph Froget est né à Saint-Étienne le 13 septembre 1923. Son père était greffier de justice au tribunal d’instance de Saint-Chamond. Il fait ses études secondaires au collège des maristes à Saint-Étienne. Il prépare alors au lycée du Parc à Lyon le concours d’entrée aux écoles vétérinaires, mais les circonstances de l’époque, en 1942, ne lui permettent pas de concrétiser sa réussite. Appelé aux Chantiers de jeunesse, il participe comme moniteur d’éducation physique aux activités d’encadrement de la jeunesse à Tarbes jusqu’en 1944. Il s’engage alors dans les corps francs pour être finalement intégré dans la première armée du général de Lattre, avec laquelle il participe à la campagne d’Allemagne. Il est décoré de la croix de guerre avec une citation à l’ordre de la division.
À sa démobilisation, il prépare le concours d’entrée à l’école militaire de Coëtquidan qu’il réussit, mais finalement change d’avis et rejoint l’école nationale vétérinaire de Lyon d’où il sort en 1949. Au cours de ses études vétérinaires, il passe le baccalauréat en droit. Son doctorat en poche, il s’installe d’abord comme vétérinaire praticien à Beaufort (Jura), puis prépare un concours pour entrer dans les services du ministère de l’agriculture où il sera d’abord directeur adjoint des services vétérinaires de la Corrèze, puis directeur des services vétérinaires de Saône-et-Loire.
Mais se rendant compte que son avenir professionnel n’est pas dans l’administration, il se tourne vers une discipline nouvelle à l’époque, la nutrition, grâce au professeur Ferrando, éminent promoteur de cette discipline à Maisons-Alfort, qui le prépare à l’agrégation qu’il passe en 1959. Il complète en même temps sa formation scientifique à la faculté des sciences de Paris par deux certificats : de génétique et de nutrition. En 1961 il est nommé maître de conférences à l’école vétérinaire de Lyon, puis professeur. La chaire qu’il occupe étant nouvelle du fait du dédoublement de l’ancienne chaire de zootechnie, il doit organiser une nouvelle structure, former de jeunes enseignants chercheurs ; il crée une unité de cytogénétique vétérinaire.
Il effectue au cours de sa carrière plusieurs missions à l’étranger – Institut Agronomique Hassan II à Rabat (Maroc), université de Mossoul (Irak)... –, mais la plus importante fut sa mission à Madagascar, qui aboutit à la création de l’école supérieure agronomique de Tananarive dont il sera le directeur fondateur.
En 1967, Joseph Froget est nommé directeur de l’école vétérinaire de Lyon. Peu de temps après, il est évidemment confronté aux événements de mai 1968 qu’il gère avec beaucoup de sagesse et d’efficacité, en préservant le fonctionnement du concours d’entrée et en évitant la désorganisation complète de l’école. Au cours de son second mandat, il a la responsabilité du déménagement de l’ancienne école du quai Chauveau [qui deviendra quelques années plus tard le conservatoire supérieur de musique], vers sa nouvelle localisation à Marcy-l’Étoile. Cette charge fut particulièrement lourde du fait des problèmes épineux liés à la délocalisation du personnel, et surtout des nombreux problèmes de finition et des malfaçons dont il eut à traiter avec les différentes entreprises intervenant sur le chantier.
Il était membre de divers conseils et commissions : Commission nationale d’amélioration génétique, conseil scientifique du centre national d’étude et de recherche sur la nutrition et l’alimentation, conseil scientifique de l’institut technique bovin, du parc des Cévennes). Il était également membre du comité de rédaction de différentes revues: Productions animales, Zootechnia, la Revue française des productions animales.
Chevalier de la Légion d’honneur (1970), commandeur du Mérite agricole, officier des palmes académiques.
Il s’est éteint dans sa maison d’Écully, « l’Aubertane », à la suite d’une longue et douloureuse maladie, le 22 novembre 2007.
Élu membre titulaire le 6 juin 1978, au fauteuil 7, section 2 Sciences. Son discours de réception est intitulé : Productions animales, génétique et humanisme (MEM 34, 1980). Dans l’ouvrage de l’Académie Trois siècles d’histoire lyonnaise, il a rédigé l’article sur les vétérinaires et les sciences vétérinaire (in David 2000, p. 267-270).
Membre correspondant de l’Académie vétérinaire de France, membre correspondant de l’Académie d’agriculture de France (1971).
Quelques monstres dans la légende, la littérature et les arts : essai d’interprétation à la lumière de la tératologie, thèse doctorat vétérinaire, faculté médecine Lyon, 1949. – Avec R. Ferrando, Thon That Ngu et F. Jacques, « Essai sur l’utilisation de la mélasse de betterave dans l’alimentation du porc », Rec. Med. Véter. Alfort 132, 1956, 690 p. – Avec R. Ferrando, L. et D. Dhennin, F. Jacques et J.C. Cauchard, « Vitamine A sérique et vaccination anti-aphteuse ». CRAS 242, 1956, p. 143. – Avec R. Ferrando, P. Lallouette et G. Bourderon, « Influence d’un facteur de croissance du Colibacille extrait d’Aspergillus Flavus sur le gain de poids et la flore intestinale », CRAS 243, 1956, p. 537. – Avec R. Ferrando et G. Theodossiades, « Essai sur l’utilisation de la mélasse de betterave dans l’alimentation du porc (2e note) » Rec. Med. Véter. Alfort 133, 1957, p. 554. – Avec A. Rico, « Cent ans d’élevage en Algérie », Rec. Med. Véter. Alfort 133, 1957, p. 1023. – CR stage au Grassland Research Institute, Rec. Med. Véter. Alfort 134, 1958, p. 747 – CR de mission, enseignement supérieur agricole et élevage au Danemark, Minist. Agric. 1958. – Avec R. Ferrando et N. Henry, « Méthode rapide de détermination des matières minérales dans les farines d’origine animale », Bull. Acad. Véter. France 32, 1959, p. 205. – Avec R. Ferrando et C. J. Van Oss, « Étude des variations des protéines du sérum de lait de truie au début de la lactation par analyse électrophorétique », Bull. Soc. Chim. Biol. 41, 1959, p. 1297. – Avec R. Ferrando, « Les données théoriques de l’allaitement », Centre de documentation des DSV 1959, fiche XXI ; « La pratique de l’allaitement », fiche XXII. – Orientation moderne de la génétique, Rec. Med. Véter. Alfort 136, 1960, p. 637. – Avec R. Ferrando et N.Catsaounis, « C.C. des expériences effectuées avec le complexe fer-dextran », Zootechnia 9, 1960, p. 86. – « Application de la génétique à l’élevage », Rec. Med. Véter. Alfort, 136, 1960, p. 739. – « Quelques aspects de l’influence de l’alimentation sur la qualité du lait », Colloque Alimentation de la vache laitière, février 1961. – Avec R. Ferrando et B. Heude, « Étude du transit alimentaire chez le poulet par la méthode radiologique », Rec. Med. Véter. Alfort 137, 1961, p. 357. – « Quelques considérations sur génétique, nutrition et pathologie », Soc. Sci. Vét. Méd. Comp. Lyon, 1962, p. 281. – Antibiosuplémentation et cholestérolémie animale, Entretiens de Bichat 1962. – Avec J. Ferney et L. Maître, « Sur un nouveau cas d’ectocardie sternale complète chez le veau nouveau-né », Soc. Sci. Vétér. Méd. Comp. Lyon 1962, p. 363. – Sciences et technologie, Rev. Ens. Sup. 2, 1964, p. 104. – Avec R. Ferrando, G. van Haverbeke et L. 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