Ambroise Marie est né le 7 mai 1786 à Saint-Symphorien[-sur-Coise] (Rhône), fils de Claude Antoine Comarmond (Lyon Saint-Pierre 9 novembre 1753), avocat en parlement, subdélégué de l’intendance du Forez et du Lyonnais à Saint-Symphorien, et d’Antoinette Élisabeth Baroud (Lyon 22 juin 1761-Grange Neuve, Larajasse, 1806), fille de Louis Joseph Baroud (Saint-Nizier, 29 septembre 1714), avocat en parlement, conseiller du roi, notaire à Lyon, conseiller de ladite ville, trésorier de l’hôpital général de la Charité et de l’aumône générale de Lyon. Baptisé le 30 par son oncle Clément Marie François Comarmond, prêtre bénéficiaire à Saint-Symphorien. Parrain : Ambroise Comarmond (Lyon 1736-La Motonnière, Villette-sur-Ain, an IV), négociant, oncle paternel ; marraine : Marie Anne Decrenice, tante maternelle, épouse de noble [Claude] Joseph Odile Baroud (Lyon Saint-Nizier 1755-Paris 1824), écuyer, avocat en parlement (1755), conseiller du roi, notaire royal à Saint-Nizier (1775-1784), échevin de Lyon, plus tard banquier et publiciste à partir de 1798.
Son enfance se passe à l’intendance de Lyon et à Saint-Symphorien, ses études sont suivies par un précepteur, puis au pensionnat de l’Enfance à la Croix-Rousse où Lamartine est son ami. Après deux ans de préparation à l’École polytechnique, à la demande de sa mère il abandonne et se tourne vers la médecine. Après l’internat à l’Hôtel-Dieu et trois ans à l’École de médecine de Paris, il présente une thèse remarquée sur les Probabilités de la vie humaine. Revenu à Lyon, il est chargé d’accompagner le préfet de Bondy dans ses tournées pour la conscription. En 1812, domicilié rue Saint-Dominique, il épouse (cérémonie toujours présidée par son oncle prêtre) le 3 novembre Jeanne Marie Augustine Chirat, née à Lyon le 11 juillet 1791, fille de Charles Bernardin Chirat (Lyon 7 septembre 1761), négociant, président du tribunal de commerce de Lyon et membre du Corps législatif de 1810 à 1814 (frère de Jean Pierre Antoine Chirat, 1757-1838, député de Rhône-et-Loire à la Législative en 1791), et de Jeanne Marie Berlié, en présence de cousins et oncles de l’épouse, négociants, propriétaire et ingénieur-vérificateur du cadastre. Se partageant entre l’Hôtel-Dieu et son cabinet, il participe à la fondation du Dispensaire général de la ville, en a la direction et se consacre aux pauvres avec désintéressement.
Très intéressé par l’histoire naturelle (il est membre de la Société linnéenne) et les antiquités, il constitue une belle collection, qui malheureusement a été dispersée après l’abandon d’un projet d’achat par la ville. Il est nommé en 1837 conservateur de la bibliothèque du Palais-des Arts, et il en dresse le catalogue après avoir renoncé à son métier. En 1840 le maire Jean-François Terme* le nomme conservateur des musées archéologiques. Il se consacre alors entièrement à eux, et ne cesse de les enrichir par les découvertes des fouilles (Vaise, pont du Change, etc.), par des dons (legs Lambert) et des achats. Il réussit à quadrupler la collection épigraphique. La Description du musée lapidaire de Lyon et la Description des antiquités et objets d’art [au] Palais des arts, publiées de 1846 à 1857 lui valent la renommée et d’être membre de l’Institut des provinces, de l’Académie de Rome, de la Société archéologique d’Athènes, de la Société archéologique d’Autun, de la Société d’agriculture et arts de la Moselle, etc. Inspecteur des monuments historiques du Rhône et de l’Ardèche, il insiste sur l’importance des églises d’Ainay, de Champagne, de Cruas. Il est membre correspondant du ministère de l’intérieur et de l’instruction publique pour les travaux historiques.
Il meurt à Lyon le 6 décembre 1857.
Le 28 mars 1841 il écrit à l’Académie que, nommé secrétaire général du Congrès scientifique de France et chargé de la préparation de sa 9e session à Lyon, il sollicite de sa part aide et collaboration ; une commission ad-hoc est nommée le 30.
Le 3 juin 1845, Boullée* présente la candidature de Comarmond, avec le soutien de Grand-perret* : il est élu dans la section des sciences. Il communique le 5 août son discours de réception, « L’importance [ou l’utilité] des études archéologiques » et le prononce en séance publique le 26. En 1848, avec la création de fauteuils, il passe au fauteuil 5, section 2 Lettres.
Dès son admission, son activité académique est soutenue, et elle le restera jusqu’à la veille de sa mort. Il intervient sur les découvertes de pierres antiques provenant de la démolition du pont du Change, sur une colonne antique sous l’église de l’Observance ; il lit une notice sur les traces de l’incendie de Lugdunum sous Néron ; il montre des fragments antiques trouvés dans la Saône et demande l’appui de l’Académie pour la poursuite des recherches. Annonces, communications, mémoires se succèdent au rythme de quatre par an, en rapport avec l’archéologique lyonnaise : musées archéologiques de la ville, collections cédées par M. Lambert, acquisition de deux mosaïques découvertes à Vienne en 1841, monument gallo-romain au Jardin des plantes, ancien canal des Terreaux, découverte d’objets divers à l’emplacement de l’ancienne naumachie, du cippe d’un signifer de la 35e légion devant le palais de l’archevêché, d’un hercule enfant en bronze aux Massues, d’un monument à Mercure, de trois inscriptions à Saint-Irénée, d’un anneau antique à Vaise, d’un aqueduc romain à Sainte-Foy-lès-Lyon. Hors de Lyon aussi avec une ruine romaine de bains à Feyzin, la découverte de jetons par M. de Fontenay à Autun, et d’objets en bronze à Montrond (Savoie). Il traite de questions plus générales, telles le choix et la durée relative des pierres employées comme matériaux de construction, les contrepoids de lance considérés jusqu’à présent comme des haches gauloises, le tissage chez les anciens Égyptiens, et même la pisciculture de la truite. Il est chargé de rapports sur les candidatures de Boucher de Perthes (correspondant), Guillard*, Martin-Dausssigny*, Poncelet, d’Aigueperse*, Desjardins,* et sur les ouvrages de Bailly (ornithologie), Morin (numismatique), Mignard (villa gallo-romaine), Boucher de Perthes, Chenavard* (plan de Lyon antique), de la Société archéologique de l’Orléanais. Toutes ces interventions sont consignées dans les procès-verbaux des séances, Ac.Ms266, et la plupart dans les Ac.Ms279-III et 285.
Le 8 décembre 1858, le président annonce son décès, d’Aigueperse lui rend hommage le 24 mai 1859. Martin-Dausssigny lui succède en décembre 1857 à la direction des musées archéologiques.
D’Aigueperse, Notice biographique sur Ambroise Comarmond, MEM L, 8, 1859, p. 1-8, et RLY 19, 1859, p. 7-15. – Martin-Dausssigny, Notice sur le docteur A. Comarmond, dans Comarmond, Description des antiquités et objets d’art, 1855-1857, p. 5-7. – CAG 69/2 Lyon, p. 32 et 115-116 (portrait gravé par Déchaud, 1854, d’après photographie).
Le choléra-morbus, Lyon : Perrin, 1832, 31 p. – Note sur des antiquités nouvellement découvertes au bas du rocher de Pierre-Scize à Lyon, 1839. – Antiquités de Lyon, Dissertation sur trois fragments en bronze…, Lyon : Boitel, 1840, 71 p., 1 pl. – Description de l’écrin d’une dame romaine trouvé à Lyon en 1841, Paris : Drach, 1844, 48 p., 5 pl. – Lettre à Messieurs les Ministres de l’intérieur et de l’instruction publique, relative à quelques monuments découverts sur le sol lyonnais depuis 1841 jusqu’à nos jours, Lyon : Dumoulin, 1846, 20 p. – Extrait du rapport sur les musées archéologiques de la ville de Lyon, MEM L 1, 1851, p. 223-226. – Notice sur un hercule enfant en bronze découvert en 1848 aux Massues…, MEM L 2, 1853, p.72-83. – De la pisciculture de la truite…, Lyon : Dumoulin, 1853, 53 p. – Des moyens à employer pour engraisser l’oie et le canard, Lyon : Dumoulin, 1855, 47 p. – Description du musée lapidaire de Lyon ; épigraphie antique du département du Rhône, Lyon, 1846-1854, 512 p., 19 pl. – Notice du musée lapidaire de la ville de Lyon, Lyon : Palais des arts, 1855, XX + 148 p. – Description des antiquités et objets d’art [au] Palais des arts, Lyon : Dumoulin, 1855-1857, XV + 851 p., 28 pl. – Notice sur les ruines d’un monument gallo-romain qui a existé au jardin des plantes de Lyon, MEM L 6, 1857, p.167-183 et RLY 16, 1858, p. 21-37. – La mosaïque des jeux du cirque au Musée de Lyon, Bulletin monumental, Orléans, 1861, p.115-120. – Catalogue d’une collection d’antiquités…du cabinet de M. Comarmond, en vente aux enchères les 9 et 10 avril 1857, rue Drouot, Paris, 23 p. (307 numéros).