Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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MILLEVOYE Jules (1852-1930)

par Michel Dürr.

 Jules Antoine Millevoye est né à Grenoble 6 place du Bœuf, le 14 octobre 1852, fils de Charles Alfred Millevoye (Abbeville [Somme] 9 octobre 1813-Sadroc [Corrèze] 6 juin 1891), premier avocat général à la cour d’appel, et d’Irma Malvina Leclerc (Paris 12e 18 décembre 1825-Le Crotoy [Somme] 16 juillet 1900), mariés le 7 juillet 1845 à Limoges ; témoins à la naissance : Léonce Colaud de Lasalette, substitut du procureur général, et Henry Tournyer, avocat.

 Il est le petit-fils du poète Charles Hubert Millevoye (Abbeville 1782-Paris 1816), lauréat du concours institué en 1801 à l’Athénée de Lyon par le préfet Verninac* sur le sujet : « Satire des romans du jour, considérés dans leur influence sur les mœurs et le goût de la nation ». Par sa mère, il est l’arrière-petit-fils de Jean-Baptiste Leclerc (Angers 1756-Chalonnes-sur-Loire 1826), député à la Convention.

 Le 31 mai 1880, alors qu’il demeure avec ses parents 41 rue Rachais, il épouse à Lyon 6e Marguerite Lilienthal (Lyon 2e 7 mars 1860-Lyon 8 septembre 1941), fille de Sigismond Lilienthal (1834-1919), négociant en soie, membre de la chambre de commerce de Lyon et du conseil d’administration des Hospices civils de Lyon, et de Mathilde Israël (1841-1883). Ils ont deux enfants : Pierre Charles Millevoye (Lyon 15 janvier 1882-mort sous-lieutenant au 259e RI le 7 mai 1915 dans les Vosges, au-dessus de Metzeral) avocat ; Marthe (1885-1947), épouse Camille Vigière d’Anval, avocat. Jules Millevoye, devient le président régional pour le Rhône de l’Union des pères et mères dont les fils sont morts pour la France.

 Il arrive à Lyon en 1870 lorsque son père est nommé premier président de la cour d’appel de Lyon (janvier 1870 à 1883). Après avoir obtenu la licence en droit le 22 juin 1874 à la faculté de droit de Grenoble, il s’inscrit au barreau de Lyon. Docteur en droit en 1877, il est élu bâtonnier en 1909. En 1919, pour s’opposer à la grève générale, autorisé et soutenu par le ministre du Commerce Auguste Isaac*, il crée et préside l’Union Civique de Lyon avec le concours de la Chambre de commerce et de son vice-président Ennemond Morel* (faisant alors fonction de président), avec le concours des Chambres syndicales patronales, celui des jeunes ingénieurs de l’École centrale formés par Henri Rigollot*, etc.

 Chevalier de la Légion d’honneur le 20 septembre 1920 (LH/1879/5).

 Jules Millevoye meurt à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire) le 28 avril 1930, dans la propriété familiale qui lui venait de sa mère, la Deniserie, aujourd’hui parc municipal. Sa dépouille, transportée à Lyon à son domicile 11 quai de Serbie, est inhumée le 3 mai à Loyasse, après une cérémonie à la Rédemption (copie de l’acte de décès de Chalonnes-sur-Loire transcrit le 28 mai 1930 sur les registres de Lyon 6e).


Académie

Dans le cadre de ses fonctions de bâtonnier, Jules Millevoye rend hommage le 21 février 1910 à la mémoire de l’ancien bâtonnier Antoine Vauchez*, ancien président de l’Académie. Sur le rapport présenté le 3 juin 1919 par le bâtonnier Barraud, Jules Millevoye est élu en 1919 au fauteuil 6, section 1 Lettres, où il succède au bâtonnier Édouard de Villeneuve*. Il prononce son discours de réception le 30 mai 1922 : Une page d’histoire contemporaine, les grèves révolutionnaires de 1920 (MEM 18, 1924). Il est chargé des rapports sur les candidatures pour le Muguet d’Or, prix de poésie des Jeux floraux de la comtesse Mathilde.

Il est le premier président de la Société des Lamartiniens de Lyon et du Sud-Est, fondée en mai 1926 par le docteur Giuliani (en littérature Germain Trézel), avec à ses côtés Germain de Montauzan* et le premier président Carrier*. « À l’unanimité des suffrages, il fut désigné pour représenter l’Académie, le 10 juillet 1927 aux fêtes célébrées à Aix-les-Bains à l’occasion de l’érection sur la commune de Tresserves d’une stèle consacrée au poète des Méditations, en commémoration de la composition de sa pièce fameuse du Lac. À la séance du 4 décembre 1928, il nous lisait, avec quel charme ! de beaux vers sur Lamartine de M. Grosclaude, professeur du lycée et l’un de ses collègues lamartiniens ». Le docteur Goullioud*, président, prononce l’éloge funèbre de Jules Millevoye le 6 mai 1931 (MEM 20, 1931).

Bibliographie

Paul Goullioud, Éloge funèbre de M. le bâtonnier Jules Millevoye, Lyon : Rey, 1930, 12 p.

Publications

Thèse pour la licence soutenue devant la faculté de droit de Grenoble le 22 juillet 1874 par J. Millevoye, Grenoble : Allier, 1874, 52 p. – Droit romain : De l’infamie comme conséquence des condamnations judiciaires. Droit français : Des conséquences des condamnations pénales afflictives et perpétuelles sur la capacité des condamnés. Thèse pour le doctorat par M. Jules Millevoye, Lyon : Gallet, 1877, 312 p.