Né le 17 novembre 1765 dans le Piémont à Moretta (Italie) où son père exerçait la profession de médecin. Il étudie au collège dans la province de Cuneo, puis à Turin en faisant des études de philosophie puis de médecine. Il s’oriente rapidement vers l’étude de la nature et entreprend le recensement des espèces végétales présentes à Valdieri. Sensibilisé par la politique et les idées révolutionnaires il est forcé de s’expatrier en France. Il sert comme médecin militaire aux armées des Alpes. En 1798, quand les troupes françaises occupent Turin, il entre, poussé par Bonaparte, dans le gouvernement provisoire, en devient le président tout en recommandant le rattachement du Piémont à la République française. Le pouvoir du roi de Piémont-Sardaigne étant rétabli, il doit à nouveau s’exiler en France en redevenant médecin militaire. Puis il abandonne la politique pour se consacrer à ses travaux scientifiques. Il enseigne à Turin d’abord comme répétiteur de médecine au collège royal des provinces. À la mort d’Allioni, on lui confie la direction du Jardin botanique de Turin, de juin 1801 à juin 1814, dont il reconstitue les collections. Il acquiert, comme botaniste, une grande réputation internationale. Le genre Balbisia lui est dédié par D. C. L.Willdenow en 1809. La chute de l’Empire et le retour de la Maison de Savoie le privent de toutes ses fonctions en 1814. En 1819, Balbis est appelé à la direction du Jardin botanique de Lyon situé sur les pentes de la Croix-Rousse, de juin 1819 à juin 1830. Il augmente le nombre des espèces végétales cultivées dans le Jardin. Il enseigne comme professeur de botanique au Palais des Arts. Passionné, il herborise activement parfois avec d’autres botanistes (Aunier, Roffavier, Champagneux, Lortet) pour constituer un herbier et pour rassembler le matériel pour la publication en 1827-1828 de sa Flore Lyonnaise en 3 volumes, œuvre qui fonda sa réputation. Il éprouve le besoin de retourner dans son pays natal à cause d’une longue maladie et meurt à Turin le 13 février 1831. Une rue de cette ville porte son nom. Son herbier personnel se trouve à l’université de Turin.
Il est entré à l’Académie des sciences de Turin, a présidé la Société agraire de cette ville. Il est correspondant de nombreuses sociétés savantes. Il était aussi membre de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon (1809), de la Société d’agriculture de Lyon, de la Société nationale de médecine et des sciences médicales de Lyon. Il est élu membre de l’académie de Lyon le 4 juin 1822, section des sciences. Par lettre du 9 décembre 1823 (AcMs275-III f° 367-368), il demande à passer honoraire pour raison de santé, mais l’académie décide, le même jour, de le conserver sur la liste des titulaires. Il est président en 1826. Sa bienveillance proverbiale lui valut même des critiques, et Balbis crut devoir justifier son attitude : « On a blâmé comme excessifs et hors de mesure les éloges que nous avons donnés à la plupart des écrits lus par nos collègues dans nos séances ordinaires. Nous pourrions répondre que ces éloges, dans les associations académiques, sont une chose d’usage […], mais nous ne voulons pas d’une telle apologie ». Après avoir assuré ses collègues de son impartialité, il ajoute : « les relations habituelles qui occasionnent les réunions académiques doivent nécessairement produire entre des hommes d’un esprit cultivé et d’un commerce aimable beaucoup d’estime et d’affection ; nous ne faisons pas à nos critiques le tort de penser qu’ils désapprouvent ce sentiment de bienveillance qui en est la suite, et nous les prions de considérer que la louange, même exagérée, n’est pas toujours de la flatterie ». Il est un de ceux qui contribuèrent à la création de la Société linnéenne de Lyon dont il fut le président de 1822 à 1830.
Louis F. Grognier*, Notice sur J.B. Balbis, lue en séance publique de l’Académie de Lyon, Lyon : J.M. Barret, 1831, 12 p. – A. P. de Candolle, « Nécrologie de J.B. Balbis », Bibliothèque Universelle, 1831, 214-217. – G. Forneris et A. Pistarino, « Catalogo della collezione di G.B. Balbis (1765-1831) come traccia per studi sul suo erbario », Allionia 28, 1987-88, p. 21-35. – Magnin A., « Prodrome d’une histoire des botanistes lyonnais », ASLL 31-32, 1906, 140 p. – C. Roux, « Deux autographes inédits de J. B. Balbis », ASLL 59, 1912, p. 207. – D.C.L. Willdenow, Enumeratio plantarum horti regii botanicii berolinensis, Berlin, in Taberna libraria scholae realis, 1809, 1099 p. – DBF.
De Saissy : Rapport sur l’ouvrage de Balbis : Materia medica protectionibus academis accomodata, Ac.Ms258 f°215. – Rapport sur un ouvrage de M. Colla ayant pour titre : Hortus Ripalensis, Ac.Ms219 f°109. – Rapport sur un ouvrage de M. Demazières concernant les plantes cryptogames, Ac.Ms219 f°159, 1825. – Rapport sur l’huile de cornouiller sanguin, composée par M. Granier, Ac.Ms219-166, 1825. – Document relatif à l’Histoire de l’Académie de Dumas, Ac.Ms270-175. – Déterminer le mode de nutrition des plantes avant et après leur floraison, Archives SAHAL, Ms 1820.
Il existe à la BM de Lyon deux volumes de lettres autographes de Balbis à Matthieu Bonafous (1822-1831) : Ms 6054.
Compte Rendu des travaux de l’Académie Royale des Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon pendant l’année 1826 (…), Lyon : C. Coque, 1827, p. 18. – Elenco delle piante crescenti nel contorni di Torino, Torino : Stamperia filantropica, 1801, 103 p. – Synopsis plantarum Horti Botanici Taurinensis Anno Reip. Gall. X, Torino, 1801. – « Sur trois nouvelles espèces d’Hépatiques à ajouter à la flore du Piémont », Mém. Acad. Sci. Torino, 1802-03, p. 73-77. – « Miscellanea Botanica», Mém. Acad. Sci. Torino, 1802-03, p. 66-68. – « De Crepidis nova specie, adduntur etiam aliquot cryptogamae Florae Pedemontanae », Mém. Acad. Sci. Torino, 1803-04, p. 66-88. – Appendix ad Synopsis plantarum Hortii Botanici Taurinensis, Anno Reip. Gall. XI, Torino, 1803. – Catalogus plantarum horti botanici Taurinensis, ex Typographia phylantropica, 1804. – « Observations sur les œillets avec la description de trois nouvelles espèces de Dianthus », Mém. Acad. Sci. Torino 12, 1804, p. 11-14. – Appendix ad Catalogum stirpium Horti Botanici Taurinensis, Anno Reip. Gall. XIII, Torino, 1805. – «Additamentum ad Floram Pedemontanam, Römer», Archiv. Bota. 3, 1805, p. 127-139. – Appendix altera ad catalogum plantarum horti botanici Taurinensis, s.l. n. d., 1806, 5 p. – « Miscellanea altera Botanica», Mém. Acad. Sci. Torino, 1805-08, p. 199-241. – Catalogus stirpum horti botanici Taurinensis, Typographia partitionis, 1807. – « Horti Academici Taurinensis stirpium minus cognitarum aut forte novarum icons et descriptiones », Mém. Acad. Sci. Torino, 1809-10, p. 347-363. – Catalogus plantarum Horti Botanici Taurinensis ad annum 1810, Typ. Praefecturae, Torino. – Catalogus plantarum Horti Botanici Taurinensis ad annum 1812, Bianco, Torino. – Catalogus plantarum Horti Botanici Taurinensis ad annum 1813, Bianco, Torino. – Stirpes quas Angela Maria Bottione Taurinensis, Ioannis Antonii pictoris filia, pinxit in aemulatione naturae, annis qui sequuntur, 1806-1812, Torino : Bianco, 1813. – Ad Catalogum stirpium Horti Academicii Taurinensis editum anno 1813 appendix prima, Torino : Bianco. – « Lettera sopra una nuova pianta della Flora Pavese (Medicago noceae) », Brugnatelli Giorn. VIII, 1815, p. 65-66. – « Nuova spezie di pinata (Ornithogallum noccaenum) », Brugnatelli Giorn. IX, 1816, p. 446. – « Elenchus recentium stirpium, quas Pedemontanae Florae addendas censet auctor», Mém. Acad. Sci. Torino, 1818, p. 102-112. – Flore lyonnaise ou Description des plantes qui croissent dans les environs de Lyon et sur le mont-Pilat, Lyon : C. Coque, 1827-1828, 3 vol. ; Supplément à la Flore Lyonnaise publiée par le docteur J.B. Balbis, ou Description des plantes phanérogames et cryptogames découvertes depuis la publication de cet ouvrage, Lyon : L. Perrin, 1835, 90 p. – Avec D. Bocca, Flora Ticinensis, 2 vol.¸ Mem. Acad. Sci. Torino, 1816-1821.