Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

FOLARD François Melchior de (1683-1739).

par Michel Dürr.

  François Melchior de Folard (parfois Follard ou Follart) est né à Avignon, paroisse Saint-Didier, le 5 octobre 1683, fils de Jérôme Folard (1631-1706), docteur en droit de l’université d’Avignon en 1650, agrégé assesseur en 1682, et de Marguerite de Raffe. Il est le frère du chevalier Jean Charles de Folard (Avignon, 1669-1752), stratège militaire surnommé le « Végèce français », auteur des Commentaires sur Polybe (Paris, 1727), de différents traités militaires ; de Nicolas Joseph de Folard, né à Avignon le 10 septembre 1664, dominicain, épistolier, auteur de quelques pièces ; de Joseph François de Folard (1681-1750), capitaine dans le Vivarais, dont le fils Hubert (Avignon, 1709-1799) fut diplomate et conseiller d’État.

  On rapporte que François Melchior est mort à Avignon le 23 janvier ou le 19 février 1739 (acte non trouvé), après avoir perdu une partie de ses facultés mentales. D’autres auteurs le font disparaître à Lyon, à la même époque.

  François Melchior a fait ses études chez les jésuites d’Avignon. Admis au noviciat le 6 septembre 1700, il enseigne la grammaire à Grenoble de 1702 à 1706 ; se rend à Lyon, où il étudie la philosophie ; enseigne la rhétorique à Aix-en-Provence jusqu’en 1711 ; fait sa théologie au collège de la Trinité de Lyon jusqu’en 1715. Ordonné prêtre en 1714, il passe un an de prédication à Nîmes, puis enseigne les humanités et la rhétorique au collège de la Trinité de Lyon de 1717 à 1729. Selon l’usage des enseignants jésuites, il organise des représentations théâtrales pour ses élèves et compose des drames à cet effet. Le 16 juin 1721, Dugas* écrit à Saint Fonds* : « Je ne vous ai encore rien dit de la tragédie du P. Follard : je la trouve meilleure que son Œdipe de l’année dernière. Quelques jeunes gens, amis du P. Follard, ont tourné en chansons du Pont-Neuf quelques endroits de la tragédie. Au lieu d’en rire, il s’est fâché et eux, au lieu de s’excuser, ont continué à chanter les couplets. Ils ont même intitulé leur recueil de couplets : “Agrippa-Colet tragi-farce” ; cela a causé une vraie brouillerie entre eux. Je condamne les jeunes gens qui devraient avoir plus d’égards pour le P. Follard, homme de mérite. On dit que le principal auteur de ces couplets est le jeune de Billy* : Michon*, Glatigny* le cadet sont aussi mêlés à l’affaire. On m’a récité quelques-uns de ces couplets qui sont tournés assez plaisamment.» Dans une lettre du 24 juin, Dugas poursuit : « Sur l’Œdipe que j’ai lu et sur ce que vous me dites de cette dernière pièce, parlerai-je mal en disant que le P. Follard me paraît plus homme d’esprit que poète ». Les Anecdotes dramatiques (t. I, p. 222-224) racontent l’histoire mouvementée d’une autre tragédie attribuée à Folard : Tibère, 1726.

  De 1729 à 1732, il est à Nîmes, préfet des classes, puis prédicateur et directeur de la sodalité des nobles. En 1730, il visite Rome. Il se serait ensuite installé à Avignon.


Académie

Folard est admis à l’Académie le 1er février 1723 sur proposition de l’archevêque François Paul de Neufville de Villeroy*. Il remercie la compagnie le 12 avril (discours inséré dans le Mercure de septembre 1723, p. 470-475, critiqué par Saint Fonds dans une lettre à Dugas du 1er décembre). Lors de la première assemblée publique de l’Académie, le mardi 12 décembre 1724, au palais de l’Archevêché, il lit une ode et une fable en vers sur l’établissement de cette académie (Ac.Ms265 f°94). Les 17 et 24 février et le 14 décembre 1728, il présente les cinq actes et la préface de sa tragédie Thémistocle. Il prononce le 6 novembre 1729, un discours sur ce que l’on entend par sentiment dans les ouvrages de l’esprit. En février 1732, il « prie la compagnie de ne point disposer de sa place d’académicien avant la fin de l’année, parce que dans ce temps-là il saurait s’il devait être rappelé à Lyon ». Il devient vétéran en décembre ; son éloge est prononcé le 3 mars 1733 en assemblée publique par Laurent IV Pianelli de La Valette* qui lui succède (AcMs265 f°190, et lettre de Dugas à Saint-Fonds du même jour).

Bibliographie

Colonia. – Pernetti. – Bollioud. – Saint Fonds et Dugas, p. 160. – Moréri, Supplément au GDU, 1735, article « Lyon ». – Feller. – Titon du Tillet, 2e suppl., p. 293. – Bréghot du Lut : « Notice sur le père Folard, jésuite », Biographie lyonnaise, 26e article, in AHSR 3, 1825-1826, p. 358-370 ; « Additions à la notice », AHSR 8, 1828, p. 126-129. – H. Beylard, DBF.

Publications

Lettre critique sur la nouvelle tragédie d’Œdipe [de Voltaire], Paris : J. Mongé, 1719, 30 p., attribuée à Folard par Barbier*. – Œdipe, tragédie. Hercule entre les deux sentiers de la vertu et de la volupté, ballet allégorique représenté sur le théâtre du grand collège de Lyon, le 26 mai 1720, à Lyon : Pierre Marie Bruyset, 1720, 16 p.Agrippa Postumus, petit-fils d’Auguste, tragédie. Fortunatus ou le sot enrichi et dupé, ballet comique, représenté par les pensionnaires du grand collège de la Compagnie de Jésus à Lyon, le 8 juin 1720, Lyon : Bruyset, 1721. – Œdipe par L.P.F.J. [le père Folard, Jésuite), tragédie dédiée par une épître en vers à M. de Villeroy, archevêque de Lyon, Paris : Josse fils, 1722 ; Lyon : Vve Boudet, 1722. – Thémistocle, tragédie, suivie de l’Homme de Prométhée, comédie en un acte, représentée par les écoliers du grand collège de la Compagnie de Jésus à Lyon, le 22 mai 1728, s.d. [1728], Lyon : Antoine Chize, 8 p. – Thémistocle, tragédie, dédicacée en vers à monseigneur le duc de Retz, pair de France, accompagnée d’une lettre à Monsieur Dulieu*, chevalier d’honneur de la cour des monnaies et présidial de Lyon, lettre expliquant comment il avait conçu son sujet, Lyon : Bruyset, 1729. – Oraison funèbre de très haut et très puissant seigneur, Louis Hector, duc de Villars, maréchal général, gouverneur de Provence, prononcée à Arles le 7 octobre 1734, Arles : G. Mesnier, 1734, 27 p. – Oraison funèbre de messire Cardin Lebret, commandant pour le roi en Provence, prononcée dans l’église métropolitaine, le 16 décembre 1734, Arles : Mesnier, 1734, 25 p. – Oraison funèbre du maréchal de Villars, prononcée à Aix en 1734, imprimée à la fin du tome III des mémoires du duc de Villars, la Haye, 1734-1736, 3 vol.

Cette notice a été révisée.