Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

PACAUT Marcel (1920–2002).

par Jean-Pierre Gutton.

  Il est né à Lyon le 30 octobre 1920. Après des études secondaires à l’Institution Saint-Gildas de Charlieu, Marcel Pacaut fait ses études supérieures à la Faculté des lettres de Lyon où l’enseignement de Jean Déniau le marque durablement. Après la guerre – son engagement personnel lui vaudra la croix de combattant volontaire de la Résistance – il obtient l’agrégation d’histoire en 1947 et il est nommé au lycée de Rennes. De 1948 à 1952, il occupe des fonctions d’assistant d’histoire du Moyen Âge à la Sorbonne. Après son doctorat d’État, il est nommé maître de conférences, puis professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université de Lyon qu’il ne quittera pas jusqu’à sa retraite en 1990. Parallèlement, il enseigne l’histoire des idées à l’Institut d’Études politiques de Lyon qu’il dirigea de 1960 à 1981, le mettant à même de résister à la concurrence de son homologue dauphinois. Il meurt à Lyon le 19 janvier 2002.

  Avant même de dire l’importance de l’œuvre scientifique de Marcel Pacaut, il faut insister sur son rôle de « passeur ». Il n’a pas négligé de confier à la collection Que sais-je ? une synthèse sur Les Institutions religieuses (1951), ou L’iconographie chrétienne (1952) ; ni de publier un Guide de l’étudiant en Histoire médiévale (1969), ni de rédiger, pour sa ville d’élection, où il repose, un Louhans des origines à nos jours (1948) ; ni d’écrire, chez Nathan, un manuel de la classe de quatrième sachant lier textes, documents et iconographie ce qui, en 1958, n’était pas encore si fréquent.

  L’essentiel de son œuvre scientifique est consacré à l’histoire de l’Église au Moyen Âge. Spécialité qu’il sut imposer en la liant fortement à l’histoire générale et en présidant, à partir de 1983 et jusqu’en 1995, la Commission internationale d’histoire ecclésiastique comparée, dont il avait été secrétaire de 1955 à 1983. Sa thèse de doctorat d’État était consacrée à Alexandre III (1159-1181), étude sur la conception du pouvoir pontifical dans sa pensée et dans son œuvre (Paris, 1956). Sa thèse complémentaire, Louis VII et les élections épiscopales dans le royaume de France (Paris : Vrin, 1957), reçut le prix Gobert de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Suivirent de nombreux travaux voués à l’« histoire religieuse » comme on dit communément, entendons histoire des croyances et des institutions religieuses en lien avec l’histoire sociale et des mentalités : collaboration au tome XV de l’Histoire du Droit et des Institutions de l’Église en Occident (1976) portant sur la « seconde centralisation romaine », Marcel Pacaut aimant dépasser sa stricte spécialité chronologique ; et sous son seul nom La théocratie. L’Église et le pouvoir au Moyen Âge, Paris : Aubier 1957 ; 2e éd. Paris : Desclée, 1989 ; Louis VII et son royaume, Paris : SEVPEN, 1964 ; Frédéric Barberousse, Paris : Fayard, 1967, qui reçut le prix Broquette-Gonin de l’Académie française, (2e éd. Fayard, 1991) ; Les Ordres monastiques et religieux au Moyen Âge, Paris : Nathan, 1970 (2e éd. Nathan, 2004 ; 3e éd. Colin, 2005) ; La Papauté des origines au Concile de Trente, Paris : Fayard, 1976 ; L’Ordre de Cluny, 909-1789, Paris : Fayard, 1986 (2e éd. 1999) ; Les Moines blancs. Histoire de l’ordre de Citeaux, Paris : Fayard, 1993 ; Guide du Lyon médiéval, Lyon : Éd. Lyon d’art et d’histoire, 1995 (2e éd. 2000).

  À cette bibliographie il convient d’ajouter une trentaine de notices dans l’Encyclopedia universalis, l’Encyclopædia Britannica, Catholicisme, le Dictionnaire de droit canonique, le Dicionario enciclopedico Universal ; une centaine d’articles dans des revues spécialisées, plus de trois cents recensions d’ouvrages d’histoire du Moyen Âge.

  Il n’est guère aisé, dans une notice de dictionnaire biographique de dire l’homme. Et c’est pourtant l’essentiel. Ses collègues et ses élèves conservent le souvenir de son ouverture au monde contemporain, de sa disponibilité, de son sens du service public.


Académie

Membre élu le 5 décembre 1989 au fauteuil 2, section 2 Lettres. Discours de réception le 16 octobre 1990 : Le rôle de saint Bernard dans l’Histoire, à l’occasion du neuvième centenaire de sa naissance.

Cette notice a été révisée.