Gabriel Parisot naît à Lyon le 22 décembre 1680, baptisé à Saint-Nizier le 23, fils de Gilbert Parisot, chirurgien, et de Marie Aymée Jacob, « fille de Gabriel Jacob, maître chirurgien juré à Lyon », et d’Élisabeth Ferlat ; parrain : Gabriel Jacob (parfois écrit Jacot), maître-chirurgien à Lyon ; marraine : Magdelaine Trassebot, veuve de Me Juron, notaire royal à Lyon. Son père, reçu maître de chirurgie en 1676 – et lui-même fils d’un maître-chirurgien de Tournus, Nicolas Parisot –, est longtemps premier chirurgien de Lyon, après avoir exercé à Tournus, où il s’était marié paroisse Saint-André ; il serait mort en 1721.
Gabriel Parisot succède à Pierre Gimon comme chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu le 30 avril 1702, avant de laisser la place à Benoist Mareschal le 26 octobre 1706. « Il recule les limites de son art. Aussi heureux qu’habile dans les grandes opérations, surtout pour celle de la Taille. Son humanité, la douceur de son caractère, la confiance qu’il sait se concilier, consolent ses malades et charment les douleurs de ceux qu’il est contraint de blesser pour guérir, sensible et généreux, il prodigue ses soins pour le soulagement des malheureux et des pauvres, sa réputation s’étend au-delà des bornes de sa patrie. On l’appelle dans les provinces circonvoisines, et il attire à lui les étrangers qui peuvent venir réclamer son secours » (Bollioud). « Il inventa pour l’opération de la fistule à l’anus un bistouri qui peut offrir quelques avantages » (Imbert). « Si l’avancement de l’âge le fait renoncer au ministère de la main, son expérience, ses lumières, la maturité de son jugement le mettent à portée de servir encore le public par des conseils salutaires » (Bollioud).
Dans sa fameuse lettre sur le suicide, Rousseau qualifie ainsi Parisot (en note) : « Chirurgien de Lyon, homme d’honneur, bon citoyen, ami tendre et généreux, négligé, mais non pas oublié de tel qui fut honoré de ses bienfaits ». Et il écrit : « Viens respectable Parisot ; coupe moi cette jambe qui me fait périr, je te verrai faire sans sourciller et me laisserai traiter de lâche par le brave qui laisse tomber la sienne en gangrène, faute d’oser soutenir la même opération » (La Nouvelle Héloïse, 3e partie, lettre 21). Imbert croit que c’est encore à lui qu’était destinée l’Épître à M. Parisot achevée le 10 juillet 1742 »: « Ami daigne souffrir qu’à tes yeux aujourd’hui / Je dévoile ce cœur plein de trouble et d’ennui... ». « Le chirurgien Parisot, le meilleur et le mieux-faisant des hommes » est également loué, ainsi que « sa chère Godefroy qu’il entretenoit depuis dix ans, et dont la douceur de caractère et la bonté de cœur faisoient à peu près tout le mérite, mais qu’on ne pouvoit aborder sans intérêt ni quitter sans attendrissement: car elle étoit au dernier terme d’une étisie dont elle mourut peu après », au livre VII des Confessions, où sont cités Perrichon*, Pallu*, Bordes*...
L’Almanach pour 1741 note Parisot comme trésorier des maîtres-chirurgiens jurés ; d’après celui de 1762, il serait maître depuis 1705, doyen du collège de chirurgie et habitait rue de l’Enfant-qui-pisse (act. rue Lanterne. Inventaires après décès Lyon, BP 2223, Acte du 31 mars 1762 : description des papiers de Gabriel Parizot ; maître chirurgien juré, rue de l’Enfant qui pisse). Les sépultures de la paroisse Notre-Dame de la Platière indiquent qu’il a été inhumé dans l’église le 18 mars 1762 et qu’il était veuf de Catherine « Demauguin ». Catherine Mauguin, épousée en 1744 (remise du vicaire de La Platière du 6 octobre 1744), était décédée le 9 juillet 1746, à l’âge de 25 ans, « munie des sacrements et ayant donné des marques de bonne chrétienne », et avait été inhumée dans l’église de La Platière le 11 juillet.
Gabriel Parisot est proposé et reçu membre de l’Académie des beaux-arts le 28 janvier 1737, comme anatomiste ; il prononce un « compliment de reception » le 11 mars, suivi d’une dissertation sur La formation de la pierre dans le corps humain. Il n’est présent que cinq fois entre le 11 février et le 1er avril 1737. Ensuite, les registres ne le citent plus. « Ses occupations de plus en plus multipliées l’obligent de solliciter la véterance académique », dit Bollioud*, mais il ne subsiste aucune trace de ce passage à la vétérance. D’ailleurs, à partir de l’Almanach pour 1742 (le premier qui donne les listes d’académiciens), il ne figure nulle part, ni parmi les titulaires, ni parmi les honoraires ou associés. Sa mort n’est pas annoncée en 1762.
Bollioud. – Imbert (AcMs255 f°64v). – Joseph-Eléonor Pétrequin*, Mélanges de chirurgie ou Histoire médico-chirurgicale de l’Hôtel-Dieu de Lyon, Paris : J.-B. Baillière, et Lyon : Dorier, 1845, [en particulier p. 128-129 et 189]. – Supplément à la collection des Œuvres de J.J. Rousseau, Citoyen de Genève, Genève, 1784, t. 3, p. 226-234. – J. Audry, « Le chirurgien Gabriel Parisot et Jean-Jacques Rousseau », Bull. Lyon médical, 22 décembre 1940, p. 585-591 [non consulté].
Bollioud indique les manuscrits suivants, qui ont peut-être été lus dans un autre cadre : Recherches anathomiques sur les diverses methodes pratiquées pour la taille de la pierre, dans les hommes et dans les femmes, 1738. – Vues expérimentales des maladies des os et de leurs créations selon les principes de l’Ostéologie, 1739. – Traité pratique du cancer et de la manière d’en prévenir les effets, 1740.