Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

CARTIER Louis Vincent (1765-1839)

par Alain Brémond.

 Louis Vincent Cartier naît le 26 septembre 1765 à Saint-Laurent-de-Mure (Isère ; act. Rhône), fils de Joseph Cartier, maître-chirurgien à Saint-Laurent-de-Mure et de son épouse Françoise Grumel, veuve de François Rival, également maître chirurgien, fille de François Grumel, notaire et châtelain de Saint-Laurent. Parrain : Vincent Ligonnet, bourgeois ; marraine : Marie Cartier, épouse de Claude Rigard, tante de l’enfant, de la paroisse de Saint-Pierre-de-Chandieu.

 Reçu premier au concours de l’internat de l’Hôtel-Dieu le 1er juin 1788, il prend ses fonctions le 19 décembre. Pendant le siège de Lyon (1793), il est président de sa section et donne ses soins aux blessés. À la suite de la victoire des troupes de la Convention, il se cache et s’engage dans l’armée des Alpes où il devient chirurgien d’une demi-brigade. Il est remarqué pour son dévouement par le général Duhamel. À son retour, il reprend ses fonctions et se présente au concours de chirurgien-major. Reçu, il prend ses fonctions d’aide-major auprès de Marc Antoine Petit* le 27 juillet 1794. Ils ont alors Xavier Bichat comme élève. Cartier part compléter sa formation à Paris auprès de Pierre-Joseph Desault (1744-1795) et remplace Petit le 2 décembre 1799. Son enseignement de l’anatomie selon la méthode de Desault a été particulièrement remarqué.

 Il se marie à Lyon, division du Midi, le 21 floréal an IX [11 mai 1801] avec Catherine Henriette Bagnion, née à Lyon le 11 mai 1784, fille de Joseph Bagnion, négociant, et de Marie Louise Clémence Brénot – l’acte de mariage le fait naître par erreur (ou pour se rajeunir ?) en 1767. Il soutient sa thèse en 1803 à Strasbourg, quitte ses fonctions à l’Hôtel-Dieu le 3 décembre 1805, et est remplacé par Jean-Marie Viricel*. Il exerce alors la médecine et participe aux activités du dispensaire et du conseil de salubrité.

 En 1792, il avait participé à la création de la Société des Amis Médecins, prélude à la Société de Médecine, avec Marc-Antoine Petit*, Charles-Louis Dumas, Martin Aimé dit l’Aîné*, Antoine Desgranges*, Georges, Philibert Parat*, François Bugnard*, Pierre-Claude Willermoz dit le fils*, et le pharmacien Renaudin. Il a été membre de la Société littéraire de Lyon de 1808 à 1822. Delandine* lui a dédié la première édition de ses Prisons de Lyon et, par testament du 10 juin 1815, lui a légué la pendule de sa chambre, en usufruit seulement, à charge de la léguer à un autre membre de l’Académie et ainsi de suite. On ne connaît pas la suite…

 Il décède à Lyon le 23 janvier 1839. Il habitait alors 14 Grande rue Longue. Alphonse Dupasquier*, Polinière* et Amédée Bonnet* feront chacun un discours à ses obsèques.


Académie

Nommé membre ordinaire dans la section des sciences dès la reconstitution de l’Athénée en 1800, il est noté dans la subdivision de la chirurgie à la réorganisation du 15 frimaire an XI, et il figure comme membre ordinaire jusque dans l’Almanach pour 1838. Il lit le 3 septembre 1811 l’éloge de Marc Antoine Petit*. En 1824, il prononça l’éloge de François Vitet* (Ac.Ms140-II f°239). François de Montherot* a lu son éloge à la séance du 14 mars 1839.

Bibliographie

Dumas. – Bréghot et Péricaud. – Bouchet. – Ali Alper Önal, Cartier, Viricel, Bouchet, Janson et Mortier, Chirurgiens-Majors de l’Hôtel-Dieu de Lyon de 1799 à 1825, thèse, Lyon, 2004. – Pierre-Yves Fournier, La chirurgie à Lyon : les chirurgiens majors de l’Hôtel-Dieu de 1788 à 1913, thèse, Lyon, 2005. – Pascaline Davin, La chirurgie à Lyon : évolution au cours des siècles : l’âge d’or du xixe siècle, thèse, Lyon, 2009. – Étienne Martin jeune*, « Notice historique sur la Société de Médecine de Lyon », Mém. Soc. Émulation, 1844, II, p. 179-188. – F. de Montherot*, Éloge historique de Louis Vincent Cartier, Lyon : Barret, 1839, 24 p. – J.‑E. Pétrequin*, Histoire médico-chirurgicale de l’Hôtel-Dieu de Lyon, Lyon : Dorier, 1845, 314 p. – Pierre-Just Navarre*, Livre d’or du Dispensaire général de Lyon, Lyon : Waltener, 1906, 293 p.

Publications

Précis d’observations de chirurgie faites à l’Hôtel-Dieu de Lyon. Lyon : Reymann, 1802, 244 p. – Considérations anatomiques et pathologiques sur les articulations (dissertation présentée et soutenue à l’École spéciale de médecine de Strasbourg, le 28 thermidor an XI, Strasbourg : F. G. Levrault, 1803, 7 p. – De l’esprit qui doit diriger le manuel des opérations de chirurgie, Lyon : L. Cutty, an X (réédition en l’an XII avec le sous-titre : Discours au conseil des Hospices de Lyon). – De la médecine interne appliquée aux maladies chirurgicales. Lyon : J.M. Barret, 1807, 80 p. – Éloge de Marc-Antoine Petit…, Lyon : Ballanche, 1811, 36 p. – Remarques sur le traitement des fièvres muqueuses à caractère ataxique, Lyon : Barret, 1822, IV + 52 p.