Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

LAVALLÉE Fleury (1870-1961)

par Michel Dürr.

 Marguerite Fleury Lavallée est né le 26 septembre 1870 à Néronde (Loire), fils de Nicolas Auguste Lavallée, 37 ans, maître d’hôtel, et de Catherine Patissier, 34 ans ; témoins, Anthelme Poyet, commis-greffier, et Camille Pralas, propriétaire.

 Il fait ses études au petit séminaire de Montbrison puis au séminaire Saint-Irénée à Lyon, et il est ordonné prêtre le 19 mai 1894. Il obtient en juillet 1895 la licence ès lettres à Clermont (reçu premier, mention Bien). Pendant deux ans, au château de Chenevoux près de Néronde, et rue de Tilsitt à Lyon, il est précepteur des trois enfants de la sœur du futur maréchal Franchet d’Espèrey, Yvonne Franchet d’Espèrey, épouse de Maurice Nicolas Desvernay, comte romain. De septembre 1897 à septembre 1898, il enseigne en classe de troisième au petit séminaire de Montbrison. Il s’inscrit en 1899 à l’Institut catholique de Paris, et obtient l’agrégation ès lettres. En novembre 1900, il revient à Lyon comme professeur suppléant de latin à la faculté catholique des lettres, enseignement qu’il dispensera jusqu’en 1945. En 1906, lorsque le recteur des facultés catholiques, Mgr Dadolle, quitte Lyon pour l’épiscopat de Dijon, Fleury Lavallée le remplace à la tête de l’Œuvre des vocations sacerdotales (poste qu’il occupe jusqu’en 1951). Il prend la direction de l’enseignement secondaire catholique qu’il garde jusqu’en 1931, et il est nommé vicaire général et chanoine. En décembre 1909, il assiste en qualité de vice-recteur le nouveau recteur Mgr Devaux, et à la mort de celui-ci, un rescrit de la Sacrée congrégation des études en date du 4 mars 1910 le nomme recteur des facultés catholiques de Lyon. Peu après, il reçoit du pape la dignité de prélat. Il est recteur des Facultés catholiques et professeur de latin jusqu’en 1945. Alors âgé de 75 ans, il démissionne de ces fonctions, tout en restant vicaire général. Il aurait eu des sympathies pour l’Action française ; et plus tard, à l’époque de l’occupation, il aurait retenu la publication d’un texte de protestation signée le 17 juin 1941 par l’abbé Joseph Chaine, Henri de Lubac s.j., et Louis Richard P.S.S., contre les mesures antisémites de Vichy (Comby).

 Il décède le 16 novembre 1961 à Lyon 2e, 11 rue de Castries, et, après une cérémonie à Saint-Jean le 20, repose au cimetière de Néronde.


Académie

Le 25 novembre 1913, le docteur Birot* fait un rapport sur sa candidature au fauteuil 1, section 2 Lettres. Mgr Lavallée est élu le 1er décembre 1913. Son discours de réception, Une conférence contradictoire en 1600 (MEM 16, 1919), prononcé lors de la séance publique du 20 mars 1917, traite de la Conférence de Nîmes entre le Père Pierre Cotton et le pasteur Daniel Chamier. Il est président de l’Académie en 1948. Autres interventions académiques : 4 février 1947, Charles Demia et les petites écoles de Lyon ; 27 janvier 1948, Éloge de Tony Garnier. Henri Hermann* prononce son éloge funèbre le 21 novembre 1961.

En 1948, l’Académie française attribue à Mgr Lavallée, pour l’ensemble de son œuvre, le prix de 12 000 francs fondé par Mgr Grente.

Bibliographie

L. Boisnard, DBF. – J. Comby, DMR. - L. Cristiani, Un grand recteur Mgr Lavallée 1870-1961, Paris : éd. France Empire, 1963, 301 p., portrait.

Publications

Il a beaucoup écrit. Sa bibliographie (plus de 900 références) a été établie par J. Michel, bibliothécaire des facultés catholiques de Lyon (Bull. des facultés, juin-décembre 1962 et janvier-juin 1963). Retenons : « Le père Cotton de la compagnie de Jésus (1564-1626), prédicateur ordinaire du roi, forézien », L’Université catholique, juin 1903. – Mgr Dadolle, Rentrée solennelle des facultés catholiques de Lyon, 8 novembre 1911, extr. de L’Université catholique, 1911, 21 p. – Bossuet, 1627-1704, conférences faites à Dijon en novembre-décembre 1913, Dijon : Roux-Marchet, 1914, 157 p. – La mission populaire des universités catholiques, Lyon : Vitte, 1914, Rentrée des facultés catholiques de Lyon, 12 décembre, extr. de L’Université catholique, 22 p. – L’école Sainte-Marie-les-Salles (canton de Noirétable), Lyon : Vitte, 1912, 34 p. - Louis Dénard (1896-1916) étudiant de licence à la Faculté catholique des sciences de Lyon, canonnier, servant au 81e régiment d’artillerie lourde, mort au champ d’honneur à Maurepas le 10 octobre 1918, [Mâcon : Protat, 1917], 57 p. « Henri Bianchon (1891-1916) », La revue des Jeunes, 25 janvier 1918, 63 p. – Réflexions sur l’instruction religieuse dans les collèges catholiques et programmes pour les petits séminaires et collèges diocésains de Lyon, Paris : Beauchesne, 1920, 55 p. – L’action chrétienne d’un homme du monde : le commandant Maurice Gatelier (1861-1916), Paris : Beauchesne, 1920, 280 p. – La naissance de la Visitation, Lyon, Paris : Vitte, 1922, 63 p. – Allocution prononcée le 9 novembre 1922 au mariage du comte de Montferrand et de Mlle Jeanne Roche de la Rigodière, Lyon : Rey, 1922. – La famille et la vocation, Paris : Doc. Fr., 1923, 16 p. – Le célibat ecclésiastique et le problème de la population, cours professé à la Semaine sociale de Grenoble, Lyon : Chronique sociale de France, 1923, 20 p. – L’autorité dans l’école, cours professé à la Semaine sociale de Lyon, Lyon : Chronique sociale de France, 1925, 22 p. - La comtesse Desverney, Lyon : Vitte, 1927, 96 p. – Béatitudes, Lyon, Paris : Vitte, 10e éd. 1929, 264 p. – Solitude et union à Dieu, Lyon, Paris : Vitte, 1923, 1930, 253 p. – Petites études d’âmes chrétiennes (Une pénitente de Bossuet, Henriette d’Albret ; La naissance de la Visitation ; Conversation d’hommes du monde au iie siècle, commentaire de l’Octavius de Minucius Félix ; Le martyre de sainte Perpétue ; De l’Éducation de la mère par l’enfant ; L’art d’être « bons hommes » et « bonnes femmes » suivant Saint François de Sales), Lyon : Vitte 1932, 247 p. – Biographie de Mgr Devaux in Mgr A. Devaux : les patois du Dauphiné, Lyon : Camus, et Protat, Mâcon, 2 vol.,1935. « Un paradoxe de la vie scolaire [augmentation des moyens d’enseignement et baisse de la culture] », L’éducateur chrétien, avril 1938. Mère Raphaëlle de Jésus : carmélite, fondatrice des Carmels d’Oullins, Saint-Chamond, Roanne, Lyon : Vitte, 1938. 207 p. – Qu’est-ce qu’un saint ? Paris : Spes, 1942, 31 p. – « Controverse sur l’École libre, Histoire et Théologie », Documents pédagogiques, 1945. – La spiritualité des sœurs de Saint-Charles, d’après leur fondateur Charles Démia, Lyon, 1947, 142 p. – « Sur Louis Mercier [poète roannais] », Bull. fac. cath. Lyon, 1953. – Pourquoi le célibat du prêtre ? Le point de vue spirituel par Mgr Lavallée. Le point de vue social par Joseph Folliet, Lyon : Chronique sociale, 1964, 83 p.