Dominique Mottet, né à Valence (Drôme) le 3 avril 1771, a été baptisé le 4 avril dans l’église paroissiale Saint-Jean de Valence, fils de François Dominique Mottet, ancien officier d’infanterie, et de Julie Roche. Parrain : Dominique Mottet, conseiller du roi receveur des insinuations ecclésiastiques ; marraine : Suzanne Roche, grand-mère de l’enfant.
Études au collège de Tournon, puis à l’université de Valence. Il est reçu avocat le 9 août 1790. À la fin de 1793, Mottet vient à Lyon, et s’engage dans l’administration des vivres de l’armée. Il fait partie de l’expédition des Lyonnais dans le Forez. En 1801, il est négociant et habite rue Lafont (act. rue Joseph-Serlin). Le 3 ventôse an IX [22 février 1801], à Lyon, division du Midi, il épouse Marie Louise Benoîte de Gérando (Lyon 21 mars 1780-24 janvier 1841), fille de Claude Antoine de Gérando, (1740-1813), seigneur de Châteauneuf-en-Bresse, conseiller à la cour des monnaies, et de Catherine de La Font, dame de Saint-Didier. Ils ont une fille, Julie Claudine Louise (née le 6 juin 1802, qui épouse à Lyon le 5 septembre 1825 Joseph Brosset (1799-1872), entrepreneur, maire de Rillieux (Ain [auj. Rhône, depuis 1968]) de 1835 à 1845, président de la chambre de commerce de Lyon. Louise Benoîte est la cousine de Joseph Marie de Gérando (1722-1842), pair de France, l’ami de Camille Jordan* et le concepteur de l’École des chartes, et dont l’épouse, Marie Anne Rathsamhausen (1774-1824) était admirée tant par Mme Récamier que par Mme de Staël. Mottet ajoute le nom de sa femme au sien. Il a participé en 1801 à la préparation de la Description du Rhône publiée par le préfet Verninac en 1801.
Le 25 avril 1806, fabricant de soieries, il entre à la Chambre de commerce, dont il devient immédiatement secrétaire, jusqu’à sa présidence le 1er janvier 1817, qu’il conserve jusqu’en 1827. Administrateur des hôpitaux de Lyon (1er janvier 1807-1er janvier 1812), par arrêté du ministre de l’Intérieur du 6 septembre 1806. Nommé membre du conseil général du Commerce près le ministère de l’Intérieur par arrêté dudit ministre du 10 juillet 1810. Secrétaire de la Société de la Charité maternelle de Lyon depuis le 30 novembre 1811. Chevalier de la légion d’honneur le 19 septembre 1814 (LH/1946/70). Nommé membre du conseil municipal de Lyon par ordonnance du roi du 4 février 1815, il devient adjoint de Rambaud en 1818. Vice-président de la 3e section du collège électoral du département du Rhône par ordonnance du roi du 20 août 1817. Nommé conseiller du roi au conseil général du Commerce par ordonnance royale du 8 septembre 1819, titre conféré à vie par brevet royal du 27 novembre 1820. Nommé membre du conseil général du département du Rhône par ordonnance du roi du 23 juin 1820. Il est élu député du grand collège du Rhône aux élections des 17 et 24 novembre 1827, par 261 voix sur 496 votants et 543 inscrits, et il siège dans l’opposition libérale. Lorsqu’on lui annonce son élection, il est dans son lit et déclare : « Je vous prie de demander à mon médecin qu’il me donne autant de santé que j’en désire pour pouvoir déployer dans la prochaine session toute l’énergie que mes commettants attendent de moi » (Journal des débats politiques et littéraires, 29 novembre 1827). Ses craintes sont fondées, car il meurt à Lyon quatre mois plus tard, le 14 mars 1828, à l’âge de 57 ans.
Une rue de Lyon porte son nom dans le 1er arr.
En 1819, Mottet de Gérando présente à l’Académie un Exposé de la situation actuelle des principales branches de l’industrie lyonnaise (François Clerc, Compte rendu des travaux de l’Académie […] lu dans la séance publique du 15 mai 1819). Il est élu le 7 décembre 1819, classe des lettres.
Jean Aimé Ange Régny, Éloge de M. Mottet de Gérando, lu dans la séance publique du 10 juillet 1828, Lyon : Barret, 1828, 15 p. – L. Trénard, « Gérando », DBF. – R et C.
Exposé de la situation du commerce à Lyon, Ac.Ms159 fos304-309, 31 octobre 1818 [il porte surtout sur l’industrie textileï. – Lettre à Dumas (13 août 1826), Ac.Ms270, f°57.
Discours prononcé le 21 septembre [pour les élections de 1817], s.l., n.d. – De l’alliance du commerce avec les sciences et les arts, discours de réception, séance publique du 2 mai 1820, Lyon : Ballanche, 1820, 46 p. (le discours est suivi de notes abondantes portant sur le commerce et l’industrie à Lyon, surtout sur les étoffes).