Antoine Anne Léon Malo est né à Autun (Saône-et-Loire) le 17 juillet 1829, fils de Jean Baptiste Malo (Couches-les-Mines 1793-Autun 1874), horloger, et de sa seconde épouse Claudine Simon (Autun, 1800-1871). Témoins : Frédéric Kalb, horloger, 64 ans (père de la première épouse de Jean Baptiste), et Antoine Meuley, brigadier des eaux et forêts, 35 ans. Il épouse Radegonde Laure Duranton. Ils ont trois enfants dont Jean-Baptiste Malo (Lyon 2e 1869-Genève 1902), secrétaire général de la préfecture de la Lozère en 1899.
Il meurt à Genève le 10 août 1906, et est inhumé à Lyon le 16 août 1906.
Après des études à Paris au collège Bourbon et au lycée Charlemagne, il entre à l’École Centrale en 1849. À sa sortie, il commence sa carrière d’ingénieur aux Chemins de fer de l’Ouest en 1852, et travaille à la construction du petit chemin de fer de Paris à Auteuil. Il passe ensuite aux Chemins de fer du Midi comme inspecteur du matériel de la voie. Il y reste peu de temps, appelé en 1857 à la Compagnie générale des asphaltes de France comme ingénieur directeur des mines de Pyrimont-Seyssel (Ain). Il devient le spécialiste reconnu de l’asphalte. Il habite Chanay (Ain) dont il est maire, nommé par arrêté préfectoral du 23 septembre 1859, reconduit jusqu’à son élection en mai 1871, nommé à nouveau par arrêté du 18 juillet 1874, remplacé en 1876. Secrétaire du comité départemental de l’Ain pour l’exposition universelle de 1867, institué en août 1865. Comme tout homme politique, il participe aux polémiques locales (Humbles doléances d’un malotru à Monsieur Léon Malo, maire de Chanay ; à propos d’un tronçon de chemin de fer inutile de 22 mètres, cinquième brochure, Bourg : Chambaud, 1871, par le comte Emmanuel de Quinsonnas, dont le fils, Humbert, a été maire de Chanay en 1892). Il dispose aussi d’un domicile à Lyon, 29 rue du Bât-d’Argent, après avoir habité (vers 1869) 99 rue de Bourbon (act. rue Victor-Hugo). Il en fait sa résidence principale en 1890 et prend dès lors une part active dans le comité départemental de la Croix-Rouge du Rhône : directeur de l’ambulance du pensionnat des Chartreux en 1891, secrétaire général du Conseil d’administration du comité en 1892. Il présente les rapports annuels aux assemblées générales de 1892 à 1897. Il préside ensuite le comité jusqu’en 1906.
Membre actif de la Société des Ingénieurs civils de France et de la Société d’économie politique et d’économie sociale de Lyon, il publie plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur l’asphalte et sur les questions économiques et sociales de la seconde moitié du xixe siècle (chemins de fer, socialisme, paupérisme).
Quelques semaines avant sa mort, agissant pour le compte de la Val de Travers Asphalte Paving Company, il sollicitait une concession de mines d’asphalte sur la commune de Saint-Jean-de-Maruéjols, près d’Alès (JO du 25 avril 1906).
Chevalier de la Légion d’honneur en date du 11 août 1869 (L/1711/4).
Léon Malo écrit le 8 août 1882 pour solliciter une place à l’Académie. Nicolas Ducarre* fait le 28 novembre 1882 un rapport élogieux sur cette candidature, et Léon Malo est élu le 5 décembre 1882 membre correspondant dans la classe des lettres. À ce titre, il présente une communication sur La crémation des morts, le 16 avril 1883. Le 25 février 1890, ayant fixé désormais sa résidence principale à Lyon, il demande à devenir membre titulaire. Pierre Auguste Bléton* lit le 27 mai 1890, un rapport favorable qui présente Malo comme publiciste et littérateur. Il est élu le 2 décembre 1890 au fauteuil 4, section 3 Lettres. Le 26 janvier 1892, il lit un mémoire sur l’alcoolisme, L’alcool et l’ouvrier. Un mois plus tard, lors de la séance publique du 23 février 1892, il prononce son discours de réception La Croix-Rouge en France. Il expose ses idées politiques et sociales le 3 mars 1896 : Ce que c’est que le capital, et encore le 10 février 1903 : L’hospitalité de nuit et l’assistance par le travail. Le 16 mai 1899, Léon Malo lit le discours qu’il prononcera à Belley le 22 mai prochain comme délégué de l’Académie, lors de l’inauguration de la statue de Lamartine adolescent. Le 20 novembre 1900, il se montre très réticent vis-à-vis des mouvements artistiques contemporains : Les Beaux-Arts au xxe siècle. Le 30 avril 1901, il raconte un épisode de sa jeunesse : Comment j’ai failli prendre Vincennes (1848). Il se charge du rapport sur le prix Louis Dupasquier en 1896 et en 1904. L’académie le délègue à l’inauguration de la statue de Lamartine enfant à Belley, le 22 mai 1899. Il préside l’académie en 1903. Il lit le 17 février 1903 son discours aux funérailles du docteur Crolas* et, le 20 avril 1903, son discours prononcé aux funérailles de Vingtrinier*. Le 5 mai 1903, il traite de la sécurité des voies ferrées et, les 10 et le 17 mai 1904, de l’église de Brou et de la décadence du style ogival.
Le 6 novembre 1906, H. Tavernier* lit le discours qu’il a prononcé aux funérailles de Léon Malo le 16 août.
Henri Tavernier*, « Éloge funèbre de M. Léon Malo », Ac Rapports 1905-1908, 1905. – « Sur l’importance de Malo dans sa spécialité en matière d’asphalte », G. L. Pesce, Exposition universelle de 1889, Compagnie générale des asphaltes de France, Le Génie civil 12 juillet 1889, p. 159-164. – D. Saint-Pierre*, Dict. Ain.
Lettres sur l’industrie : I. Les transports pneumatiques, II. La conservation des grains par l’ensilage, extraits de La Gironde des 8 et 30 mars 1863, Bordeaux : Gounouilhou, 1863 – Notre Dame de Brou : étude sur la décadence de l’art ogival, Lyon, 1865, 207 p. – Visite à l’exposition universelle de 1867, Bourg : Dufour, 1868, 480 p. – La politique de Jean Guillaume, électeur rural, lettres d’un villageois, Lyon, 1872, 427 p. – L’Athée, Jean Guillaume, Lyon : Impr. Bellon, 1881, 16 p. – « Une ville du Moyen Âge, Carcassonne », RLY 1886, p. 229-237. – L’exposition universelle de 1889, Lyon : Salut public, 1890, VII + 291 p. – Le roman d’un chien, Lyon : Storch, 1897, 96 p. – Éloge d’Eugène Flachat, président de la société des ingénieurs civils, Paris : Soc. Des ingénieurs civils, 1873. – Les projets de Monsieur Freycinet et la question des chemins de fer d’intérêt local, Lyon : Salut Public, 1876, 16 p. – Le rachat des chemins de fer par l’État : un danger pour les institutions publiques, Lyon : Salut Public, 1880, 40 p. – Le rachat des chemins de fer : Épilogue, Paris : Dentu, 1880, 19 p. – Les chemins de fer économiques dans l’Ain, Lyon : Bellon, 1882, 12 p. – La sécurité des chemins de fer, Paris : Dunod, 1883, 317 p. – Le chemin de fer et le budget, extrait de la Nouvelle Revue Française, Paris, 1883, 46 p. – La grève et les chemins de fer (février 1892), Lyon, 1892, 32 p. – Note sur l’asphalte, son origine, sa préparation, ses applications, Lille, 1860. – Note sur la construction des blocs artificiels d’asphalte pour les fondations maritimes, Neuilly, 1860. – Note sur les chaussées en asphalte comprimé, Paris, 1864. – Guide pratique pour la fabrication et l’application de l’asphalte et des bitumes, Paris, Lacroix, 1866, 319 p. – Note sur l’état actuel de l’industrie de l’asphalte, extrait des Annales des Ponts et Chaussées, Paris : Dunod, 1879, 56 p. – On asphalte roadways, Londres et New York : Spon, 1886. – « Les fondations des machines en maçonnerie asphaltique », Le Génie Civil, novembre 1886, 11 p. – Note sur les maçonneries asphaltiques, Paris, 1887, 13 p. – Conférence au Conservatoire national des arts et métiers à Paris, 14 novembre 1888 : L’asphalte, son origine, sa préparation, ses applications, Paris, 1888, 39 p. ; 2e éd., 1888, 362 p. ; 3e éd., 374 p. – Les voies asphaltées de Berlin, extrait des Mémoires de la Société des ingénieurs civils, Paris, 1905, 30 p. – Rapport présenté à la société d’économie politique de Lyon le 20 février 1880 : « Le rachat des chemins de fer par l’Etat », Soc. d’écon. polit. et d’écon. sociale de Lyon, Comptes rendus 1879-1880, Lyon, 1880, p. 153-196. – Rapport présenté à la soc. d’économie politique de Lyon, le 4 mars 1881 : Le socialisme dans les campagnes, Lyon : Mougin Rusand, 1881, 30 p. – Rapport à la soc. d’économie politique de Lyon, 20 mars 1885 : Des moyens de faire pénétrer la science économique dans les classes laborieuses, Lyon, 1885, 32 p. – La crémation, Lyon, 1883, 31 p. – « La Croix-Rouge en France, discours de réception », MEM L 28, 1892. – L’alcool et l’ouvrier, Lyon : Salut Public, 1895, 24 p. – Ce que c’est que le capital, Lyon, 1896, 24 p. – « Rapport sur le prix Dupasquier, lu à la séance du 29 décembre 1896 », Ac Rapports1897-1901, 1902. – La statue de Lamartine enfant à Belley, discours de Léon Malo, délégué de l’Académie […] de Lyon, à l’inauguration du monument le 22 mai 1899, Lyon : Salut public, 1899, 10 p. – « Les Beaux-Arts au xxe siècle », MEM 6, 1901. – « L’hospitalité de nuit et l’assistance par le travail », MEM 7, 1903, et Lyon : Rey, 1903, 16 p. – « Compte-rendu des travaux de l’académie pendant l’année 1903 », MEM 8, 1905. – « Concours du prix Louis Dupasquier (sculpture). Rapport par M. Léon Malo présenté à l’Académie dans la séance publique du 20 décembre 1904 », Ac Rapports 1902-1904, 1905. – « Allocution de présidence 13 janvier 1903 », Ac Rapports 1902-1904, 1905. – « Allocution prononcée en quittant la présidence de l’académie », Ac Rapports 1902-1904, 1905. – Adieu prononcé aux funérailles de Léon Bour, extrait du Congrès des assoc. de propriétaires d’appareils à vapeur, [Lyon] : s.d. [1892], 6 p. – « Adieu à Louis Isaac », Le Salut public, 17 mars 1899, et RLY, 1899, p. 363-364. – « Éloge funèbre de M. Aimé Vingtrinier*, 10 avril 1903 », Ac Rapports 1902-1904, 1905. – Éloge funèbre de M. Ferdinand Crolas*, le 15 février 1903, Lyon : Rey, 1903, et Ac Rapports 1902-1904, 1905.