Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

MARTIN Étienne, dit le Jeune (1772-1846)

par Dominique Saint-Pierre.

 Frère d’Aimé Martin* (« l’aîné »), Pierre Étienne Martin est né et baptisé à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) le 6 mars 1772. Parrain : Rambert Chappuis, marchand ; marraine : Marie Françoise Chappuis, sa fille. Il fait ses études de médecine à Lyon au Collège de Chirurgie, où il rencontre Marc Antoine Petit* dont il devient répétiteur. Élève-interne dans les hôpitaux de Lyon, il se rend à Montpellier, où il est reçu maître en chirurgie en nivôse an VIII (1798), après avoir soutenu une Thèse inaugurale sur la gibbosité ou courbure de l’épine. Chirurgien en chef dans l’une des unités de l’armée des Alpes, en compagnie de Philippe Parat*, rescapé du siège de Lyon, il rentre à Lyon après Thermidor, réussit en 1799 le concours de chirurgien en chef de la Charité, et succède à son frère, Aimé. Après un séjour à Paris, il est installé le 29 août 1799 à la Charité, jusqu’au 27 août 1806. Grande fut sa réputation d’accoucheur, d’autant qu’il apporta des modifications aux forceps alors utilisés. Il pratique le 26 mars 1801 la première vaccination à Lyon et publie un Rapport sur l’introduction à Lyon de la vaccination, et sur les expériences faites à ce sujet à l’hospice de la Charité le 5 germinal an IX (Lyon : Reymann, 1801). Il préside la Société de médecine de Lyon de 1824 à 1828. Médecin consultant et administrateur du Dispensaire, administrateur de l’Antiquaille, président de l’administration de l’hospice des vieillards de la Guillotière de 1831 à 1839, il fonde le Musée anatomique et pathologique de la Charité.

 Il avait épousé à Lyon, le 31 août 1826, Simone Lespinasse, née à Lyon le 12 septembre 1785, dont il avait eu une fille, Eugénie Louise Jeanne Arnalde Denise (10 octobre 1824-1905), reconnue et légitimée par le mariage ; cette fille épousa à Lyon le 2 décembre 1846 Paul Joseph Brun (1812-1855), docteur en médecine, maire de Saint-Rambert et conseiller général en 1848.

 Très frappé par la mort de son frère aîné Aimé en mai 1846, Étienne fut atteint à Saint-Rambert d’une « fièvre rémittente pernicieuse ataxique, avec congestion cérébrale ». On le ramena à Lyon, mais il tomba dans le coma pendant le transport et mourut le 11 juillet à son domicile, 8 rue des Marronniers (déclarants : Paul Joseph Brun et X Robert). Il a été inhumé à Saint-Rambert. Un Éloge historique de M. le docteur Pierre Etienne Martin, ancien chirurgien en chef de l’hospice de la Charité de Lyon, lu en séance publique de la Société de médecine de Lyon le 18 janvier 1847 par Gilbert Peyraud, a été imprimé chez Perrin en 1847. Jean Louis Brachet* prononça un discours sur son cercueil.

 Une rue portant son nom (de la rue Viala au cours Eugénie, près de l’hôpital Edouard-Herriot) a été tracée sur des terrains qui lui appartenaient. Chevalier de la Légion d’honneur le 31 octobre 1828, comme président honoraire de la société de médecine de Lyon (LH/1765/24). Décoration du Lys.


Académie

Émule à la reconstitution de l’Athénée le 24 messidor an VIII, devenu correspondant à la réorganisation du 15 frimaire an XI, puis titulaire ordinaire, section des sciences, lors de celle du 11 juillet 1809, il refusa par deux fois la présidence. Il présente le 27 novembre 1810 un mamelon pour la tétée artificielle des enfants, qui améliore le système élaboré et présenté à l’Académie deux ans plus tôt, le 28 novembre 1808, par Marc Antoine Petit, le « téterelle mammiforme ». Le 7 juillet 1812, il traitre des cas de pousse de poils et de cheveux dans les organes internes. Le 19 juillet 1914, il fait des réflexions et observations sur les modes d’altérations qu’éprouve le fœtus qui périt dans le sein de la mère. Il a prononcé l’Éloge funèbre de Philibert Parat (Lyon : impr. Barret) à la séance publique du 5 septembre 1839.

Bibliographie

G. Peyraud, Éloge historique de M. le Docteur Pierre Étienne Martin, Lyon : L. Perrin, 1847, 32 p. – Croze, Colly, Carle, Trillat, Delface, Histoire de l’Hôpital de la Charité de Lyon, Lyon : Audin, 1924. – Jean-Baptiste Raingeval, Les chirurgiens-majors de l’hôpital de la Charité de Lyon au xixe siècle, thèse méd., L. P. Fischer* prés., Lyon, s.n, 2006, 193 p.

Manuscrits

La mort de Lucile, romance ; Les regrets de l’amant de Lucile, romance, Ac.Ms125 f°369. – Autre chanson, Ac.Ms125 f°371. – Sur un typhus causé par l’usage de la viande corrompue, Ac.Ms357.

Dumas indique qu’il existait en portefeuille plusieurs observations, mémoires et discours relatifs à la médecine et à la chirurgie.

Publications

Outre les ouvrages cités plus haut, citons : Recueil des actes de la Société de santé de Lyon, vol. I, Depuis l’an premier jusqu’à l’an cinq de la République, Lyon : Bruyset, an VI, p. 124-132 : « Observation sur un déplacement de l’extrémité inférieure du rayon sur la partie antérieure de celle du cubitus par le Cit. Martin le jeune, chirurgien désigné Major de l’Hospice de la Charité de Lyon » ; p. 133-144 : « Rapport fait à la Société de Médecine sur une luxation du radius sur le cubitus présentée par le cit. Martin le jeune » ; p. 172-179 : « Observation de chirurgie. Extirpation de l’humérus dans l’article, par le Citoyen Martin le jeune » ; p. 180-191 : « Rapport sur une observation d’imperforation d’anus, communiquée à la Société de Médecine de Lyon, par le Cit. Martin le jeune » ; p. 273-302 : « Observations médicinales sur les principaux effets du froid et du chaud sur le sommet des hautes montagnes; par les Cit. Parat et Martin jeune » ; p. 384-386 : « Observation sur le changement de la fibre musculaire en substance graisseuse, par les Cit. Martin aîné et Martin le jeune » ; p. 397-400 : « Observation de Médecine, sur un ver lombrical sorti par la narine gauche ; par le Cit. Martin le jeune ». – vol. II, Depuis l’an six jusqu’à la fin de l’an neuf de la République, Lyon : Reymann, 1801, p. 124 : « Ouverture du cours d’accouchement par Martin le jeune ; Observation sur un déplacement de l’extrémité inférieure du rayon sur la partie antérieure de celle du cubitus » ; p. 133 : « Rapport à la Société de Médecine sur une luxation du radius sur le cubitus, présentée par le citoyen Martin le jeune ». – Dans le Journal de médecine de Paris, 1809, p. 25-29 : « Observation sur un fungus du rectum suivi d’accidents graves, et guéri par la ligature, par M. Martin jeune ; Apoplexie sanguine avec hémiplégie chez une jeune fille de cinq ans, par M. Martin de Lyon » ; p. 67-89 : « Observation sur une plaie de poitrine avec lésion du poumon droit, qui n’a offert aucun des symptômes des plaies pénétrantes par Martin jeune ». – « Mémoire sur le déplacement de l’extrémité supérieure du radius .– « Le Croup », Journal de médecine de Paris, 1810. – Sur la même maladie, Journal de médecine de Montpellier, 1810. – « Un fongus du rectum » Journal de médecine de Montpellier, 1810. – « Un étranglement de l’intestin ileum, avec des réflexions sur les hernies enteroceles », dans Journal de médecine de Montpellier, 1810. – « L’hydrocéphale », Bulletin de la Société médicale d’émulation de Paris, 1810. – « Une poche membraneuse rendue au 26e jour d’une couche », Ibidem. – « Mémoires sur différents moyens de favoriser l’allaitement naturel, avec l’indication d’un nouveau procédé », dans plusieurs journaux de médecine. – Notice sur Louis-Antoine Mouterde, fabricant de boutons à Lyon.Compte-rendu des observations faites sur les maladies régnantes par la Société de médecine de Lyon, Lyon : Rousand, 1828. – Mémoire sur le curage des fosses d’aisance considéré sous le rapport de la santé publique, Lyon : Rousand, 1829. – Mémoires et observations pratiques sur la diathèse inflammatoire des enfants nouveau-nés, Lyon : Perrin, 1830. – Mémoires de médecine et de chirurgie-pratique sur plusieurs maladies des femmes, 1833. – Mémoires de médecine et de chirurgie pratique sur plusieurs maladies et accidents graves qui peuvent compléter la grossesse, la parturition et la couche, précédés d’un compte rendu analytique des maladies observées à l’hospice de la Charité de Lyon; pendant un exercice de sept années, Paris : Baillière, 1836. – Éloge historique de Philippe Parat*, docteur en médecine, membre de l’Académie royale […] de Lyon, Lyon : Barret, 1839. – De l’Habitude, de son influence sur le physique et le moral de l’homme et des dangers qui résultent de sa brusque interruption, Croix-Rousse : Lépagnez, et Paris : Baillière, 1843. – Notice historique sur le docteur P. F. Bugnard, ancien chirurgien en chef de l’hospice de la Charité de Lyon, Lyon : Marle aîné, 1844. – Notice historique sur la Société de médecine de Lyon, Mém. Soc. Émulation, 1844, II, p. 179-188.