Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

LEYMERIE Alexandre (1801-1878).

par Louis David.

  Alexandre Félix Gustave Achille est né le 13 janvier 1801, dans le logement de ses grands-parents que, avant la Révolution, Louis XVI puis Louis XVIII les avaient autorisés à occuper au Louvre (paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois). Son père Antoine (?-Paris 1828) était commissaire des guerres, sa mère Jeanne Sophie (Alès [Gard] 1776-1859) était fille de Joseph Boze (Martigues Ferrières 1745-Paris 1826), peintre de portraits et pastelliste.

  Il est élève du collège de Clermont-Ferrand, puis du lycée Louis-le-Grand où il a pour condisciple et ami Victor Hugo. En 1819 il obtient le prix de physique au Concours général et, l’année suivante, entre à l’École polytechnique. Après avoir enseigné au sein d’institutions libres, en 1827 il se rend à Troyes pour enseigner la géométrie et la mécanique, et deux ans plus tard la ville crée pour lui une chaire de mathématiques et de physique au collège.

  C’est là qu’il découvre, abandonnée, une petite collection de minéraux : il va les identifier, les classer, les exposer. Puis il prospecte les environs pour découvrir d’autres échantillons, publie sur les pyrites, d’autant plus que la forme des cristaux rejoint la géométrie, et il étudie la cristallographie. Il rencontre Élie de Beaumont qui prépare la première carte géologique de la France : il devient quelque peu géologue, et s’intéresse aux terrains du département de l’Aube qu’il publie. Poussé par la soif de découverte, il part à la rencontre des volcans d’Auvergne et des mines de Pontgibaud (Puy-de-Dôme), et rencontre Daubeny, professeur à Oxford, spécialiste des volcans : ils visitent la région et échangent leurs idées. La Société d’agriculture, des sciences et arts de l’Aube le charge de créer un cabinet d’histoire naturelle : ce qu’il réalise. Sa carrière le conduit à quitter Troyes pour prendre un poste de professeur à l’école La Martinière de Lyon, dont il deviendra le directeur. Mais les innovations qu’il voulait introduire dans le fonctionnement de l’école ne furent pas du goût de la commission administrative et, en 1837, on le contraint à démissionner. Au cours de son séjour, il avait pu explorer la région lyonnaise et publier divers résultats.

  En 1838, il présente à l’Académie des Sciences un mémoire sur le Mont-d’Or lyonnais ; en 1840, c’est un mémoire sur le Crétacé de l’Aube ; ils seront publiés dans les Mémoires de la Société géologique de France. Il présente deux thèses à la Sorbonne et obtient le grade de docteur ès Sciences. Le 2 décembre 1840 une chaire de géologie-minéralogie est créée pour lui à la faculté de Toulouse ; il a 39 ans. Le reste de sa carrière sera consacré à l’Aquitaine et surtout aux Pyrénées.

  Chevalier de la Légion d’honneur le 14 août 1863 (LH/1631/25).

  Il est mort à Toulouse le 5 octobre 1878.


Académie

Le 24 février 1835, il donne lecture de son ouvrage sur L’état des montagnes plutoniques du département du Rhône et sur leur connexion avec le mont Pilat, et dépose une lettre de candidature. Il sera élu le 2 juin, en même temps que Joseph Fournet*, tous deux dans la 2e section des Sciences. Il prononce son discours de réception le 21 décembre. Il sera secrétaire adjoint de la classe des sciences. Il est émérite en 1840.

Le 21 avril 1873, il est nommé correspondant de l’Académie des Sciences pour la section de minéralogie.

Bibliographie

Louis Lartet (son successeur à la Faculté des sciences de Toulouse), « Vie et travaux d’Alexandre Leymerie », Bull. Soc. Géol. France 7, 1879, p. 531-553 (bibl.), et Paris, 1880. – Charles Tardy, « Notice sur M. Leymerie », RLY 7, 1879, p. 206-212. – Ac1900, A. Locard, « Leymerie » (il le prénomme Auguste), p. 36-38. – A. Barthélemy, « Éloge de M. Leymerie », Mem. Ac. Toulouse, 1879, p. 16-26.

Manuscrits

Mémoire sur la contemporanéité et sur la connexion avec le Pilat des montagnes du département du Rhône, 24 février 1835, Ac.Ms292 f°132-137. – Revue des travaux relatifs aux sciences minéralogiques et géologiques contenues dans le journal de l’Institut, janvier-février, 19 juillet 1836, Ac.Ms292 f°1-9. – Avec Joseph Fournet, Rapport sur les ouvrages envoyés par M. Marcel de Serres, professeur de géologie à la faculté des sciences de Montpellier à l’appui de sa candidature, 3 juin 1837, Ac.Ms279-III, pièces 33-36.

Publications

« Mémoire sur le terrain crétacé du département de l’Aube », Mém. Soc. géol. France 1810, 107 p., 1 carte, 19 pl. – Notice familière sur la géologie du Mont d’Or lyonnais, Lyon : Rossary, 1838, 84 p., 7 fig., 1 pl. – « Mémoire sur la partie inférieure du système secondaire du département du Rhône », Mém. Soc. géol. France, 1839, p. 313-378, 4 tabl., 24 fig., 2 pl. – « Mémoire sur le terrain à nummulites des Corbières et de la Montagne Noire », Mém. Soc. Géol. France, 1844, 30 p., cartes, coupes, 5 pl. – Statistique minéralogique et géologique du département de l’Aube, 1846, vol. texte 676 p., atlas, [Troyes : Laloy]. – Avec V. Raulin : Statistique et carte géologique du département de l’Yonne, 1858, 864 p., carte, coupes, [Auxerre] : Baillère et fils ; 2e éd., 1867. – Compte rendu des excursions et des séances de la Société géologique réunie extraordinairement dans les Pyrénées en 1862, 5 pl. coloriées, carte et vignettes, Toulouse : Gimet, 1862. – Mémoire sur le terrain tertiaire post-pyrénéen, F. Savy, 1862. – Éléments de minéralogie et de géologie, 1866 ; 2e éd. Paris : Hachette, 2 vol. 828 p., 493 fig. – Cours de minéralogie et de géologie, 1867-1868, 2e éd. Paris : Masson et fils, 2 vol., 359 et 456 p., 267 et 372 fig.

Cette notice a été révisée.