Né le 29 septembre 1826 à Basse-Terre (Guadeloupe) et baptisé le 29 octobre, Marie Alexis Michel Ernest Pariset est le fils d’Aimé André Pariset (Paris 22 mars 1795-Boulogne-Billancourt 25 janvier 1872) – entré dans la marine en 1815, inspecteur en chef des services de la Marine nationale, gouverneur de la Guyane, membre titulaire du conseil d’amirauté, chevalier de Saint-Louis (1829), chevalier de l’ordre du Lion néerlandais, commandeur de la Légion d’honneur en tant que contrôleur en chef de la marine par décret du 9 février 1851. Ernest est l’aîné des quatre enfants nés du mariage, le 3 octobre 1821 à Basse-Terre, d’Aimé André Pariset avec Émilie Amic (Basse-Terre 21 mai 1801-Toulon 28 mars 1854, inhumée à Lyon au cimetière de Loyasse), fille d’un médecin breton, Esprit Jean Marie Amic (Brest, 6 août 1750-Basse-Terre 15 janvier 1819) et de Marie Geneviève Thirus de Pautrizel (Basse-Terre, 1775-1804), elle-même fille d’un officier de marine. Du côté paternel, Ernest Pariset est le petit-fils d’Alexis Marie Pariset, teinturier négociant (Romenay [Saône-et-Loire] 1772-Paris 1843), qui avait épousé à Lyon le 18 mai 1794 Sophie Marie Claudine Gounet (Lyon, 1772-1843), fille de Dominique Gounet, procureur, et de Benoîte Bonaventure Berthon du Fromental (Lyon, 1747-1827, inhumée à Loyasse), dont le père était notaire.
Ernest Pariset fait ses études à Paris auprès de son grand-père Alexis Marie Pariset, puis, pour parfaire ses connaissances sur la soierie et son histoire, se rend à Lyon où il se fixe définitivement. Il s’y marie le 12 septembre 1848 avec Antoinette Honorine Teillard (Lyon, 11 février 1829-1er avril 1898), fille de Claude Mathieu Teillard (Lyon, 1795-1868), fabricant de soierie, et d’Élisabeth Marie Janneat (Lyon, 1800-1869), fille de Louis Janneat négociant. Ernest Pariset, qualifié de rentier lors de son mariage, devient alors un associé de son beau-père. Claude Matthieu Teillard développe avec ses deux gendres – Ernest Pariset et Paul Barthélemy Guitton (1817-1897), époux d’Elisabeth Marie Teillard (1826-1902) –, la fabrication de soieries unies de moyenne gamme, dont « la moire antique » qui rencontre la faveur de la bourgeoisie. Ils créent à Montréal (Ain) une usine-pensionnat avec quarante métiers à tisser. Au décès de Claude Matthieu Teillard en 1868, Ernest Pariset reprend l’affaire de soierie en association avec sa belle-mère (qui décède en 1869) et son beau-frère (Jérôme Rojon, L’industrialisation du Bas-Dauphiné : le cas du textile [fin xviiie siècle à 1914], 2007, univ. Lyon 2). Ernest Pariset se retire vers 1880.
Mais il ne s’est pas contenté de gérer ses affaires privées, et il s’est investi dans divers domaines. Historien de la soierie lyonnaise, il est membre fondateur de l’association de la Fabrique lyonnaise, et il a été directeur du Magasin général de la condition des soies fondé en 1859 à l’initiative d’Arlès-Dufour* ; entré en 1867 à la chambre de commerce de Lyon, il en sera vice-président jusqu’en 1887, et a été juge au tribunal de commerce. Il est membre de nombreuses sociétés : société linéenne de Lyon (1860-1883), association lyonnaise des amis des sciences naturelles, société de géographie de Lyon (1875), société historique, archéologique et littéraire de Lyon (1891). Il est fait chevalier de la Légion d’honneur le 1er septembre 1869 (LH/2053/75).
Il a eu quatre enfants : Alice (1858-1904), restée célibataire, suivie de trois enfants mort-nés en 1860, 1862, 1863 ; puis Ernest (1865) qui sera clerc de notaire (auteur de Droit Romain : Dispositions de dernière volonté à Rome et dans l’Orient ancien. Droit français : Les monuments historiques. Thèse pour le doctorat soutenue [à Lyon] le 24 juin 1891, Paris : A. Rousseau, 1891, II-424 p), marié en 1898 à Jeanne Bidreman ; Marguerite (1867-1936), mariée en 1895 avec Attale Dethieux, directeur d’une compagnie d’assurance ; et Fernand (1869-1941), marié en 1903 à Aimée Bidreman (1879-1957). Gustave Bidreman son beau-père (1834-1911), fondé de pouvoir de la maison Gillet, a été administrateur du Grand Bazar de Lyon de 1903 à 1911. Fernand Pariset lui succède à son décès et sera directeur du Grand Bazar de 1912 à 1925 ; maire de Brignais, il y possède la très belle maison de la Jamayère, construite au xviiie siècle par Jean-François Lallié* pour Pierre Flachon, échevin de Lyon en 1760, achetée par la famille Teillard vers 1860. Au moment de son mariage, Ernest Pariset demeurait 18 rue Belle-Cordière. Les Teillard-Pariset ont habité jusqu’en 1876 au 14 quai Saint-Clair (où l’épouse d’Ernest est née en 1829). Entre 1881 et 1898, Ernest Pariset et les siens demeurent 6 place Bellecour. Après la mort de son épouse, il vient habiter avec sa fille Alice et son fils Fernand 3 quai de l’Archevêché (act. quai Romain-Rolland).
Il décède le 27 janvier 1912, à 85 ans, au 12 quai des Célestins où il vivait seul en compagnie de deux domestiques.
Il est élu le 3 juin 1873 au fauteuil 4, section 2 Lettres, et devient émérite le 12 novembre 1907. Il a prononcé son discours de réception le 22 décembre 1874, intitulé : Étude sur le régime économique intérieur de l’industrie de la soie à Lyon. Il a fait de fréquentes interventions : Rapport sur le concours pour le prix du prince Lebrun, juillet 1880. – Note sur un drap d’or arabe du xiiie siècle que possède le musée industriel de Lyon, 30 mai 1882 (MEM 1882). – Note sur la fabrique lyonnaise, 13 mars 1883 (MEM 1883). – Les industries du luxe (MEM 1890). – Fondation Lombard de Buffières, rapports lus les 20 décembre 1887, 23 décembre 1889, 20 décembre 1892, 18 décembre 1893 et 18 décembre 1894. – Le commerce de Bordeaux antérieur au xvie siècle, 13 juin 1893. – Souvenirs lyonnais de 1496 à 1896 : les entrées solennelles à Lyon et les embellissements de la ville (MEM 1897). – A propos de la médaille juive trouvée à Lyon (MEM 1899). – Rapport sur les travaux d’histoire et d’antiquités à l’académie de Lyon de 1700 à 1900 (Académie de Lyon, Travaux historiques, 1900). – L’industrie de la soie à Lyon depuis le xvie siècle, 22 janvier 1901. – Un jeton frappé par les tireurs d’or et d’argent de Lyon, 1er juillet 1902. – L’industrie de la dorure à Lyon, 8 juillet 1902. – L’œuvre d’assistance par le travail, 3 mars 1903. – Vers la terre polaire australe, 26 avril et 3 mai 1904 (MEM 1904). – La soie artificielle, 28 mars 1905. – Une médaille découverte à Fourvière au 17e siècle et dont le sujet reste une énigme, 20 juin 1905 (MEM 1905). – Un miniaturiste lyonnais, Émile Perret de la Menue, et l’album des pennonages, 12 mars 1907 (MEM 1909, Ac.Ms310). – Rapport sur la candidature de Witkowski, 26 mai 1908. – La Société de secours mutuel et la Caisse de retraite des ouvriers en soie de 1850 à 1880, 3 novembre 1908 ; les 10 et 24 novembre 1908, 16 février 1909, lectures faites par Caillemer*). – Jean Cleberg et l’homme de la Roche, 22 et 29 novembre 1910, 4 janvier 1911, textes lus par Caillemer. – La médaille à inscriptions hébraïques trouvée en 1650 montée St Barthélemy, texte lu par Garraud le 2 mai 1911.
Son éloge funèbre est prononcé lors de la séance du 30 janvier par le président Stanislas Ferdinand Barlatier de Mas* qui cite une note adressée le 8 juillet 1911 par Ernest Pariset à Marius Antoine Horand* : « Je demande formellement qu’aucun discours ne soit prononcé sur mes misérables restes ; ami prenez-en note. Le président voudra seulement à une séance dire à nos confrères que je leur suis demeuré reconnaissant de leurs bontés et que je demande pardon à ceux que j’aurais involontairement peinés ou offensés. »
S. Barlatier de Mas, Éloge funèbre prononcé à l’occasion des funérailles de M. Ernest Pariset, Lyon : A. Rey, 1912. – Pierre Jaillard, La Gazette de l’Ile-Barbe, site internet.
Histoire de la soie, Lyon, 1843. – Histoire de la soie, I Temps antérieurs au viie siècle de l’ère chrétienne, Paris : Auguste Durand, 1862, 286 p. – II, Du viie au xiie siècle, Paris : Auguste Durand, 1865, 386 p. – Rev. rétrospective des soieries à l’Exposition internationale de 1867, Lyon : Bellon, 1867. – Rapport sur l’ouvrage de M. Alcan, étude sur les améliorations du matériel des arts textiles à l’Exposition universelle de 1867, Société impériale d’agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon, séance du 17 juillet 1868, Lyon : Pitrat aîné, 1869, 14 p. – Question du droit d’entrée sur les soies, Lyon : Chambre de commerce et d’industrie, 1871, 16 p. – Histoire des beaux-arts à Lyon, Lyon : Vingtrinier, 1873, 365 p. – Étude sur le régime économique intérieur de l’industrie de la soie à Lyon, discours de réception à l’Académie, Lyon : Assoc. typogr. Riotor, 1875, 31 p. – Rapport du concours pour le prix du prince Lebrun, lu dans la séance publique de l’académie de Lyon, le 27 juillet 1880, Lyon, Riotor, 4 p. – Note sur un drap d’or arabe du xiiie siècle que possède le musée industriel de Lyon, Lyon : Assoc. typogr., 1882, 8 p. – Note sur la fabrique lyonnaise, Lyon : Assoc. typogr., 1883, 20 p. – La Chambre de commerce de Lyon, étude faite sur les registres de ses délibérations, vol. 1 : xviiie siècle, vol. 2 : xixe siècle, Lyon : Assoc. typogr., 1886-1889, 289 p. – « Les Industries de la soie, sériciculture, filature, moulinage, tissage, teinture, histoire et statistique », Bull. des soies et des soieries, 1890, VII + 423 p. avec 153 figures, 16 pl., planisphère. – Les monuments historiques, Paris : A. Rousseau, 1891, 220 p. – Le commerce de Bordeaux antérieur au xvie siècle, Lyon : impr. Pitrat Aîné, A. Rey Successeur [1893]. – Souvenirs lyonnais de 1496 à 1896 : les entrées solennelles à Lyon et les embellissements de la ville, Lyon : A. Rey, 1897, 14 p. – À propos de la médaille juive trouvée à Lyon, Lyon : A. Rey [1899], 7 p. – Rapport sur les travaux d’histoire et d’antiquités à l’académie de Lyon de 1700 à 1900, Lyon : A. Rey, 1900. – Histoire de la fabrique lyonnaise, étude sur le régime social et économique de l’industrie de la soie à Lyon, depuis le xvie siècle, Lyon : A. Rey, 1901, 433 p. – Traduction de l’anglais : Journal de Gouverneur Morris, ministre plénipotentiaire en France pendant les années 1789, 1790, 1791 et 1792, Paris : Plon-Nourrit, 1901, VII + 388 p. ; rééd., Paris : Mercure de France, 2002, 393 p. – Les Tireurs d’or et d’argent à Lyon, xviiie et xixe siècles, Lyon : A. Rey, 1903, 58 p. – Vers la terre polaire australe, Lyon : A. Rey, 1904, 134 p. – La médaille énigmatique, Lyon : A. Rey, 1905. – Un miniaturiste lyonnais, Émile Perret de la Menue et l’album des pennonages, A. Rey, 1907, 50 p. – La Société de secours mutuels et caisse de retraites des ouvriers en soie, Lyon : A. Rey, 1909. – Biographie de Jean Cléberger, dit le bon Allemand et l’homme de la Roche, Lyon : A. Rey, 1911.