Oscar Joseph Théodore Vautier est né à Lyon 2e, 31 quai Saint-Antoine, le 8 octobre 1852, fils de Paul Émile Vautier (Paris 1818-Lyon 1889), ingénieur, et de Jeanne Marie Virginie Dupasquier (Lyon, 1817-1862). Il épouse le 5 janvier 1875 à Lyon 2e, Louise Augustine Poy (Lyon 3e 20 décembre1854-Lyon 9e 9 novembre 1917) fille de feu Claude Félix Poy, négociant en soie, et de Jeanne Louise dite Pauline Bonnet. Témoin : Charles Auguste Cordes, 78 ans, pasteur à Genève.
Il est mort le 27 juillet 1930 à Lyon 5e, et il est inhumé au cimetière de Loyasse après une cérémonie au temple protestant, 10 quai de la Guillotière (act. quai Victor-Augagneur).
Élève au lycée de Lyon, licencié en droit, il continue la mise en valeur d’une grande propriété acquise en Camargue par son père en 1863, l’Armeillère. Sa réussite comme agronome lui vaut de recevoir une médaille d’or à l’exposition universelle de 1889, puis d’être nommé membre correspondant de l’Académie nationale d’agriculture.
Émile Vautier avait créé, tant en France qu’en Italie et en Espagne, des usines à gaz dans vingt-cinq villes, destinées essentiellement à l’éclairage, et il les avait réunies dans un groupe industriel communément appelé groupe Vautier. En 1880, Théodore Vautier succède à son père comme administrateur délégué de ce groupe qu’il développe pendant 40 ans et dont il cède alors la direction à son fils Georges Vautier (1879-1968) sous le nom de Compagnie réunie de gaz et d’électricité. Il adjoint la production d’électricité aux usines de son groupe, fonde et administre la Compagnie hydro-électrique d’Auvergne, établit des usines sur la Sioule pour la Compagnie de Clermont-Ferrand.
Théodore Vautier entre le 28 octobre 1880 dans le personnel universitaire comme préparateur de Jules Violle, professeur de physique à la faculté des sciences. Le 12 juillet 1888, il obtient le grade de docteur ès sciences avec une thèse de physique soutenue à la faculté des sciences de Paris. De maître de conférences, il est nommé le 25 janvier 1892, professeur-adjoint de physique à la faculté des sciences de Lyon. Il y crée en 1892 avec le concours financier de plusieurs sociétés d’éclairage, un laboratoire de photométrie qui, sous sa direction reçoit la médaille d’or de la Société technique de l’industrie du gaz en France, et est mis hors concours à l’Exposition internationale de Lyon en 1914. Il publie un grand nombre de mémoires concernant la photométrie et la propagation des ondes sonores, en liaison avec ses activités industrielles dans le domaine des usines à gaz. En 1922, il est nommé professeur de physique titulaire sans chaire, et il figure sous ce titre jusqu’en 1924 dans l’annuaire de l’université de Lyon. « D’abord fondateur du Comité national français d’éclairage présidé par M. Violle, Vautier devient ensuite président de plusieurs sociétés internationales : en 1900, de la Commission internationale de photométrie ; en 1913, de la Commission internationale de l’éclairage (CIE), tant en Europe qu’aux Etats-Unis » (Goullioud*). Aujourd’hui encore, c’est le titre en français et non en anglais qui est retenu par la communauté internationale des scientifiques.
Théodore Vautier a été membre du conseil des Directeurs de la Caisse d’Épargne de Lyon, de l’Enseignement professionnel du Rhône, des Amis de l’Université, du comité de la Société de secours aux blessés, administrateur de l’École centrale lyonnaise depuis 1883, commissaire aux comptes du Crédit Lyonnais de 1889 à 1930, administrateur de l’École protestante de Mens (Isère).
« En 1879, Théodore Vautier fonde avec 19 autres membres, la Société lyonnaise des concerts de musique classique, aux côtés de quelques notables, tels le docteur Henry Coutagne*, le savant Émile Guimet* ou le banquier Henry Morin-Pons*. Construite autour du quatuor Ten Have, la Société tint pendant plus de vingt-cinq ans une série de concerts de musique instrumentale, soutenue à l’occasion par des professeurs du Conservatoire ou des virtuoses de passage. En 1906, Vautier publia à Lyon les programmes interprétés depuis la fondation, avec non seulement le détail des programmes mais la statistique des compositeurs joués. Cet engagement dans la musique lui valut de figurer à plusieurs reprises au Conseil d’administration du Conservatoire de Lyon aux alentours de 1899. Sa collection musicale est entrée en 1922 à la Bibliothèque municipale » (Laurent Guillo).
Sur le rapport de Magnus de Sparre* déposé le 17 mai 1921, Théodore Vautier est élu le 7 juin au fauteuil 6, section 1 Sciences. Il est reçu le 28 juin 1921 et rappelle dans son allocution de réception qu’il succède à Lepercq*, professeur de chimie de la faculté catholique des sciences de Lyon, et qu’en 1887, l’Académie lui a décerné le prix Herpin à la suite d’un rapport élogieux de Valson*, doyen de cette même faculté, sur ses travaux concernant la mesure de la vitesse de l’écoulement des liquides et sur l’attraction qu’on observe à la base des jets de vapeur ou de gaz. Le 23 mai 1922, Vautier et Maignon* déposent le titre de leurs discours de réception, dont on ne trouve aucune autre mention.
Son éloge funèbre a été prononcé le 4 novembre 1930 par Paul Goullioud.
Goullioud, « Éloge funèbre de M. Théodore Vautier », MEM 1931, p. 327-336. – Laurent Guillo : Les fonds musicaux anciens à Lyon, conférence donnée le 9 mars 2008 aux journées de l’association « Clavecin en France ».
« Sur un mouvement vibratoire à la naissance d’un jet de vapeur», CRAS, 6 mars 1882. – « Sur la vitesse d’écoulement des liquides », CRAS 18 janvier 1886 et 9 août 1886. – « Recherches expérimentales sur la vitesse d’écoulement des liquides par un orifice en mince paroi », thèse de doctorat ès sciences physiques, 12 juillet 1888, faculté des sciences de Paris », Ann. Chimie et Physique, 1888, p. 289 ; et Gauthier-Villars, 1888, 155 p. – « Recherches expérimentales sur la vitesse d’écoulement d’un liquide par un orifice en mince paroi », Journal de Physique, 1889, p. 301 et 396. – « Sur un réfractomètre à réflexions, Journal de Physique, 1903, p. 888. – « Expériences de Grenoble sur la propagation du son à l’intérieur d’un tuyau cylindrique», en collaboration avec Monsieur Violle, CRAS, 11 janvier 1886 et 3 avril 1888, et Ann. Chimie et Physique, mars 1890, p. 306. – « Expériences d’Argenteuil sur la propagation du son dans un tuyau cylindrique de 3 m. de diamètre, en collaboration avec Monsieur Violle, CRAS, 24 juin et 1er juillet 1895, Journal de Physique, 1896, p. 22, et Ann. Chimie et Physique, 1905, p. 208. – « Accroissement de l’intensité et de la durée d’extinction du son », CRAS, 22 novembre 1926, t. 83, p. 953. – « Accroissement de l’intensité et de la durée d’extinction du son », CRAS, 27 décembre 1927, t. 85. – « Sur la propagation des ondes explosives », CRAS, 28 juillet 1924, t. 79, p. 256. – « Ondes secondaires produites par une onde aérienne », CRAS, 8 juin 1925, t. 80, p. 1919, et 20 juillet 1925, t. 81, p. 174. – « Sur la propagation d’ondes aériennes produites par des étincelles ou par des amorces. Propagation d’ondes sonores courtes et de faible pression », CRAS, 21 décembre 1925, t. 81, p. 155, et 4 janvier 1926, t. 82, p. 51. – « Formes et déformations d’ondes aériennes » CRAS, 20 décembre 1926, t. 83, p. 1267, et 7 décembre 1926, t. 83, p. 1335. – « Vitesse des ondes fusantes », CRAS, 10 janvier 1927, t. 84, p. 76. – « Dissipation de l’énergie transportée par une onde aérienne », CRAS, 30 décembre 1929, t. 89, p. 1253. – « Recherches expérimentales sur la propagation du son dans un long tuyau cylindrique : 1re partie. Ondes de courte durée et de faible puissance », Ann. Physique, novembre-décembre 1926, p. 311-406 ; 2e partie, Ann. Physique, 1930, t. 14, p. 263-626, et 1931, t. 16, p. 311-410.
C R de la Société technique de l’Industrie du gaz en France, Paris : « Sur un bec type à acétylène », 1896. – « Sur l’enrichissement par l’acétylène du gaz provenant de la distillation des houilles pauvres », 1897. – « Étude photométrique du bec Auer n° 3 », 1898. – « À propos de l’éclairage à incandescence par l’alcool dénaturé », 1899. – Étude expérimentale du bec A. Lecomte », 1898. – « Sur la photométrie réglementaire du gaz d’éclairage en Angleterre, en Allemagne et en France, et sur quelques étalons secondaires », 1899. – « Mesure de résistance des manchons à incandescence par le gaz. Commission internationale de photométrie », 1902. – « Étude photométrique du bec Rieder renversé », 1905. – « Étude photométrique du bec G. Mecker renversé », 1905. – « Étude photométrique du bec Visseaux renversé », 1906. – « Étude photométrique du manchon Plaisetty », 1906. – « Étude photométrique du bec B. S. », 1906. – « Étude photométrique de la lampe intensive renversée de la Société française de chaleur et lumière », 1896. – « Sur une unité internationale d’intensité lumineuse », 1909. – « Discours d’ouverture du Congrès international de l’industrie du gaz à l’Exposition universelle de 1900, par M. Vautier, président du Congrès », 1900. – « Discours d’ouverture de la 4e session de la commission internationale de Photométrie par M. Vautier, président de la commission », 1913. – Société Lyonnaise des Concerts de Musique classique 1879-1906 : Programme des séances, Lyon : Rey, 1906.