Barthélemy Collomb (parfois écrit Colomb) est né à Lyon le 9 septembre 1718, baptisé le 10, paroisse Saint-Pierre-Le-Vieux, fils de Joseph Collomb, natif d’Avignon où son père était ouvrier en laine, maître chirurgien (« Joseph Collomb, père, ancien prévôt, place de la Trinité. 1721 », dans Liste des maîtres en chirurgie de la ville de Lyon pour l’année 1750), et d’Anne Guinand, fille de Jacques Guinand, huissier audiencier en la cour des monnaies de Lyon. Parrain : Barthélemy Collomb, maitre-chirurgien à Thurin et procureur d’office audit lieu ; marraine : Jacqueline Guinand, tante de l’enfant, femme d’Edme François Pottier, barbier et perruquier, qualifié dans cet acte de « batonier de l’église de Lyon » [c’est-à-dire porte-bannière]. Il avait un frère, l’abbé Collomb, dont il présenta à l’Académie des Observations sur la dissolution du vernis de la soie, le 23 novembre 1784 (Ac.Ms176-7bis f°63 et Ac.Ms401 f°38). Ce même abbé Collomb était membre de la société philosophique et arts utiles de Lyon (Journal de physique, sept. et oct. 1791), et peut-être l’auteur de la Lettre de M. Collomb, étudiant à la faculté de médecine de Paris, à M. Collomb, membre de l’Académie de Lyon, sur un cours de physiologie expérimentale, fait cette année 1771 au Collège de France, par M. Portal (v. Jour. encycl. 1772, p. 467-468). Barthélemy habite « près de la Trinité » ou « place de la Trinité » (1743, 1750) puis « vis-à-vis de l’Archevêché » (1790). Il est mort à son domicile, « rue de l’Evêché », division de l’Ouest, le 6 floréal an VI (25 avril 1798).
Barthélemy Collomb est maître chirurgien gradué, membre du collège royal de chirurgie de Lyon à partir de 1741, et « professeur royal ». En 1765, il est lieutenant du premier chirurgien du roi.
Proposé par le directeur Pallu*, il est nommé à la Société des beaux-arts le 2 mai 1742, alors qu’il n’a pas encore 25 ans (mais le 28 avril l’Académie avait délibéré « qu’il suffira d’avoir l’âge de 25 ans commencés »). Son discours de remerciement est prononcé le 9 mai 1742 (Ac.Ms263 f°107-112, suivi de la réponse de Bollioud, f°175-176). Il est directeur de l’Académie réunie pour les seconds semestres de 1762 et 1783 et le premier semestre de 1791. En novembre 1792, il accepte de contribuer aux frais qu’exige la « nouvelle existence » de l’Académie (Ac.Ms268-IV f°453).
Dezeimeris, Dict. historique de la médecine ancienne et moderne, 1831. – A. Dechambre, Dict. encyclopédique des sciences médicales, (1), t.19, Paris : Asselin et G. Masson, 1876. – Bollioud. – David, 2000.
L’Académie conserve de nombreux manuscrits de ce membre très assidu : une quinzaine de rapports et de comptes rendus de séances entre 1762 et 1791, une demi-douzaine d’observations chirurgicales à partir de 1742, et onze dissertations sur : l’origine, l’objet et l’utilité de la botanique, 1744 (Ac.Ms222 f°70) ; une léthargie occasionnée à un enfant par une plaie au cerveau, 1745 (Ac.Ms261 f°98 ; voir Mém. de Trévoux, déc. 1746, p. 2797-9) ; la carnification des os et sur l’ossification des chairs, 1746 (Ac.Ms262 f°179 et 187 ; publié dans Œuvres, p. 65-75) ; la paralysie d’une femme de Saint-Étienne guérie subitement à N.D. de Fourvière en 1748 (Ac.Ms261 f°89 ; voir Mém. de Trévoux, oct. 1749, p. 2187-1193) ; les divers effets du sommeil, 18 mars 1750 (Ac.Ms229 f°125) ; l’émétique, 9 sept. 1751 (Ac.Ms257 f°111) ; le cancer, 20 fév. 1770 (Ac.Ms 262 f°73 ; Œuvres, p. 76-97); la phlogistique, 17 mai 1782 (Ac.Ms229 f°135 ; Œuvres, p. 17-38) ; sur l’électricité soit atmosphérique soit végétale, 2 déc. 1783 (Ac.Ms267-I f°299) ; l’organe de la vue, 8 mai 1788 et 19 mars 1789 (Ms229 f°46, f°56, f°79 ; Œuvres, p. 121-170).
Avec Rast de Maupas*, Instruction pour les mères-nourrices, Lyon : Aimé de la Roche, 1785, 24 p. – Œuvres médico-chirurgicales, contenant des observations et dissertations sur diverses parties de la médecine et de la chirurgie, Lyon : Bernuset, 1798, 544 p. (dont, p. 191-203, un rapport de 1778 sur les caveaux et cimetières de Lyon, qui conclut à l’opportunité de construire un cimetière général sur le territoire de la Motte, à l’est de la ville, c’est-à-dire le futur cimetière de la Guillotière ; sur le même sujet, voir Ac.Ms261 f°126 et f°141 de 1785). Achille Chéreau l’analyse comme « un recueil de discours académiques, de mémoires et d’observations dans lequel l’auteur n’est pas assez sobre d’explications qui reposent généralement sur des hypothèses ridicules ». Il y note toutefois des faits cliniques intéressants : grossesse tubaire qui dure 15 mois ; accouchement chez une femme de 48 ans, qui depuis 22 ans n’avait plus ses règles ; surdité produite par la formation d’un calcul dans chaque conduit auditif ; quatre exemples de ponctions de la vessie par le rectum, suivies de guérison ; tumeur anévrysmale à la face dorsale de la langue, formée par une des branches de l’artère linguale…