Louis Charles Anthelme Honoré est né à Belmont, en Bugey, le 17 décembre 1787, fils de Pierre Torombert (Belmont 4 décembre 1745-1809), notaire royal et vice-châtelain de la terre de Belmont, et de Marie Anthelmette Peysson (Belley, 16 décembre 1757-23 août 1832). Parrain : Louis Charles Joseph de Lauzière, officier dans le régiment de Belgique (1772-1844, plus tard maire de Belmont) ; marraine : Anthelmette Honorée Peysson (sa tante, née le 30 janvier 1759). Après des études secondaires à Bourg-en-Bresse chez MM. Dupras et Olivier, instituteurs, il suit les cours de l’école de médecine de Paris en 1804, mais renonce en troisième année (car il aurait eu peur du sang), et s’inscrit le 15 novembre 1807 à l’école de droit de Grenoble. En 1808, il intègre l’école de droit de Dijon. Membre correspondant de l’académie de Dijon en 1809, il y dépose un mémoire intitulé Exposition des principes des sciences et leur classification. Il obtient sa licence le 18 novembre 1811. Réformé en 1810 pour sa mauvaise vue, il est dispensé de tout service le 1er juillet 1813 pour être le frère unique d’un militaire tué à l’ennemi [Louis, né en 1783, capitaine des équipages, mort à Riesemburg, en Pologne le 28 mai 1807].
Il épouse à Lyon le 29 novembre 1813 Élisa Guerre (1795-1874), fille de Jean Guerre-Dumolard*, académicien depuis 1809. Leur fille, Jeanne Marie Louise Virginie Torombert épousera à Lyon le 21 août 1833 Jean Joseph Barthélémy Pérouse (1804-1879), ancêtre de Gabriel Pérouse* (1929-2005).
Honoré prête serment comme avocat à Lyon le 17 août 1814, il est domicilié 4 rue des Célestins (act. rue Gaspard-André), chez son beau-père, mais il ne plaide pas et gère les biens familiaux à Belmont. Nommé en janvier 1816 substitut du procureur du roi à Belley, il démissionne aussitôt, tente de réussir dans les lettres en se partageant entre Paris et Lyon. Il devient en 1827 rédacteur du journal lyonnais libéral Le Précurseur, qui réapparaît sous la direction de Laurent Lükner. Bravant parfois la censure, le journal est défendu devant les tribunaux par Jean Guerre.
Torombert, qui venait enfin de trouver sa voie comme polémiste libéral, meurt le 8 mai 1829 à Belmont, où il est inhumé. Il avait 42 ans. Sa propriété, importante, fut vendue l’année suivante.
Torombert a été membre correspondant, outre de l’Académie de Dijon, de la Société d’Émulation de l’Ain en 1809, membre de la Société d’agriculture, sciences et arts de l’arrondissement de Belley par arrêté préfectoral du 2 décembre 1819, membre de l’Académie d’agriculture de Bourg, de la Société d’agriculture de Lyon, correspondant de la société philotechnique de Paris en 1821, membre de la Société littéraire de Lyon de 1822 à 1829, correspondant de la Société d’Émulation de Cambrai en 1824 et membre de la Société philosophique de Philadelphie en 1827.
Quant à l’académie de Lyon, il l’intègre le 7 mai 1823, section des Lettres et Arts, probablement soutenu par son beau-père. Son discours de réception, intitulé De la Dignité de l’Homme, est prononcé le 27 août 1823 et édité la même année. Il donne le 29 mai 1826 un Éloge historique de M. Vouty de La Tour*. Il intervint vigoureusement dans le cadre de l’Académie contre le projet de loi contre la liberté de la presse de Charles X en rédigeant une motion adoptée le 23 janvier 1827. Son éloge a été prononcé à la séance de l’Académie du 30 août 1836 par Grandperret*, et imprimé la même année chez Rossary.
Son arrière-petit-fils, Gabriel A. Pérouse (1874-1928), archiviste de Savoie, a donné sa biographie dans Types et échantillons de l’ancienne société: Du nombre des individus composant l’ascendance d’une seule personne et de la variété de leurs origines et de leurs conditions sociales, d’après les ascendants de Virginie Torombert de Belmont en Valromey. Tableaux et notices généalogiques, Belley : Chaduc, 1931. Son arrière-arrière-petit-fils, l’académicien Gabriel Pérouse* neveu du premier, a fait son éloge dans son discours de réception le 8 mai 1979 (voir Bibliographie).
Dumas. – Bréghot. – Bellin, « Tableau statistique du personnel et des travaux de la société littéraire de Lyon », RLY (2) 18, 1859, p. 515. – Gabriel Pérouse*, « Une figure d’académicien lyonnais sous la Restauration », MEM 1980, p. 75-90.
Il a laissé plusieurs manuscrits, dont certains non référencés ou égarés : Éloge historique de M. Poivre, intendant des îles de France et de Bourbon, couronné en 1819, Ac.Ms140-I f°182. – Proposition pour donner le nom de Pierre Poivre à la rue de l’Enfant qui pisse (près de la place Sathonay), 29 janvier 1822 [elle ne fut pas suivie d’effet], Ac.Ms139 f°187. – La Mimiade, ou Histoire de la vie d’un chat, poème en quatre chants, Ac.Ms125 f°374. – Rapport sur L’Histoire générale pendant le xiiie siècle par l’abbé Guillon, 22 mars 1825, Ac.Ms123ter f°111. – Essai de synthèse générale, ou tableau synoptique des sciences dans l’ordre des études, 1826, Ac.Ms159 f°340 (523 feuillets). – Rapport sur un manuscrit de M. Corbin, février 1829, Ac.Ms123ter f°311. – Essai de nomenclature physique et morale, Ac.Ms159 f°333. – Dissertation sur la condition des femmes sous les divers gouvernements politiques. – Observations sur la doctrine de Saint-Simon. – Lettre à M. Coster sur la physiologie moderne. – Discours pour la suppression de la peine de mort. – Mémoire sur la théorie et la routine considérées particulièrement dans les arts industriels. – Cercle de la vie sociale, ou Résumé de l’histoire des peuples. – Histoire physique, morale et politique de mon village. – Tableau des constitutions des peuples d’Europe et d’Amérique, comparées sous le rapport des principes qui leur servent de base, et des garanties qu’elles présentent.
Outre les ouvrages cités plus haut, il a publié Ode sur le retour des Bourbons et de la Paix, Lyon, 1814, œuvre versifiée qui ne rencontra aucun écho – Éloge de Pierre Poivre, intendant des îles de France et de Bourbon, 1819 (beau-frère de son beau-père, d’où ses sources), couronné par l’Académie par un prix de 300 francs (MEM 8 2009, p. 201-207) – Exposition des Principes, et Classification des Sciences dans l’ordre des études ou de la synthèse, Paris : Costes, 1821 [qui reprend son mémoire dijonnais. – Discours sur la dignité de l’homme, prononcé à l’académie de Lyon, dans sa séance publique du 27 août 1823, Paris : Lyon, 1823 – Principes du droit politique mis en opposition avec le Contrat social de J. J. Rousseau, Paris : Rey, Gravier, 1825, avec un chapitre rédigé par Jean Denis Lanjuinais –Plaidoyer prononcé à la barre de la Sainte-Alliance en faveur des peuples, Paris : Baudouin, 1825 – Éloge de Vouty de La Tour, Lyon : Perrin, 1826, 38 p.
Selon Bellin, ses travaux à la Société littéraire ont été les suivants : Les Lois et le Peuple, extrait d’un commentaire sur le Contrat social (19 juin 1823). – Observations sur le Contrat social (8 janvier 1824). – Réfutation du chap. du contrat social intitulé : Des représentants (19 février). – Autre chapitre du commentaire sur le Contrat social et rapport sur les paragrêles (13 mai). – Rapport sur la nouvelle édition des œuvres de Louise Labbé (26 août), Gazette du 28). – Les deux premiers chapitres des Deux époques (24 mars 1826).