Émile Alexandre Charvériat est né à Lyon le 25 juillet 1826, fils d’Antoine Marie Charvériat (Chaneins [Ain], 5 août 1795-Lyon 1er 9 avril 1883), notaire à Lyon, et d’Eugénie Jeanne Antoinette Mathieu (Saint-Julien 2 mai 1800-Lyon 1er 20 février 1875).
Il fait ses études classiques au collège Saint-Thomas d’Aquin d’Oullins, fondé par l’abbé Dauphin*, puis se rend à la faculté de droit de Paris en 1846. De retour à Lyon en 1849, il est clerc dans l’étude de notaire de son père, puis s’inscrit comme avocat. Très imprégné du catholicisme social et libéral d’Ozanam, il œuvre dans les organes de bienfaisance, notamment à la Société de Saint-Vincent-de-Paul, où il devient l’adjoint du secrétaire général Guillaume Alfred Heinrich*. Passionné par l’histoire, suivant ainsi les préoccupations d’Heinrich qui travaillait sur l’histoire de la littérature allemande, il étudie les historiens et les chroniqueurs allemands de la première moitié du xviie siècle. Il publie en 1878 une Histoire de la guerre de Trente ans (1618-1648), Paris : Plon, 2 vol., couronné par l’Académie française le 20 mai 1880 : prix Thiers, d’une valeur de 3000 F. Suivront Les affaires religieuses en Bohême au seizième siècle (Paris : Plon, 1886) et des ouvrages sur les mêmes thèmes, ainsi que des articles dans Le Correspondant ou La Revue du Lyonnais.
Propriétaire en Beaujolais du château de Varennes, près de Beaujeu, il s’est également attaché à l’histoire locale et régionale (Notice sur le Comice agricole du Haut-Beaujolais, Lyon : Rey, 1894) et au récit des guerres de la Ligue dans la Mâconnais, le Beaujolais et le Charolais entre 1589 et 1595 (Correspondance échangée entre M. de Nagu-Varennes et les Échevins de Lyon (1589-1595), Lyon : Rey, 1903).
Artiste, il dessinait des panoramas de montagne. C’est ainsi que le Guide Joanne de Savoie a utilisé son panorama fait depuis le Semnoz. Il réalisa un dessin de la vue depuis le clocher de Fourvière, publié en 1881 à l’échelle de 10 mm par mètre (Ce qu’on voit de Fourvière, Lyon : Vitte et Perrusel), puis en 1887 à celle de 70 mm, qui sera peint en 1894 au sommet de la tour nord-est de l’église.
Chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (1873).
Il est mort dans son château de Varennes, à Quincié, le 1er juillet 1904. Son éloge funèbre a été lu par Antoine Vachez à la séance du 6 juin 1905 (MEM 1909, rapports 1905-1908).
Il avait épousé à Lyon 2e le 20 août 1853 Madeleine Joséphine Berjat (Lyon 12 février 1835-Lyon 2e 19 août 1912), fille de Jean François Pierre Berjat, marchand, et de Marguerite Marie Ayne. Ils ont plusieurs enfants : François Charvériat né à Lyon 2e le 7 octobre 1854, professeur de droit à Alger, où il est mort prématurément le 24 mars 1889, à l’âge de 34 ans, auteur de : À travers la Kabylie et les questions kabyles (Paris : Plon, 1889) ; Paul (Lyon 2e 5 juin 1859-Quincié 30 novembre 1923), ingénieur des Arts et manufactures ; et Claire (Lyon 1er avril 1861-Lyon 2e 12 décembre 1918).
Candidat le 4 juillet 1879 au fauteuil 6, section 3 Lettres, il est élu titulaire le 2 décembre 1879 sur un rapport de Nicolas Ducarre* du 18 novembre, Il a prononcé de nombreuses communications : Les origines du journalisme en Allemagne (MEM L 19, 1879-1880) ; Étude sur la constitution de Cologne au Moyen Age (MEM L 20, 1881-1882) ; Note sur une relation de la bataille de Wimpfen (6 mai 1622) (MEM L 20, 1881-1882) ; L’éducation d’un prince allemand à la fin du seizième siècle (discours de réception prononcé le 21 décembre 1880, MEM L 20, 1881-1882) : Note sur un point relatif à la bataille de la Montagne Blanche (Hohenlohe et Hollach) (MEM L 21, 1885, séance de 1883) ; Politique d’Urbain VIII pendant la guerre de Trente ans (1623-1644) (MEM L 22, 1884) ; Brochures relatives à la guerre de Trente ans (MEM L 23, 1885-1886) ; La question du calendrier en Allemagne (MEM L 24, 1887) ; La peste en Allemagne pendant la première moitié du dix-septième siècle (MEM L 1, 1893). À sa mort, il a légué 3 000 francs à l’Académie.
Membre correspondant étranger de l’Académie royale des sciences de Lisbonne en 1881.
Une liste de ses publications (43) est donnée à la fin de l’éloge funèbre d’Antoine Vachez.