Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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COURBIER Jean (1904-1987)

par Maryannick Lavigne-Louis.

 Né le 4 novembre 1904 au 40 quai de la Charité (act. quai Gailleton), Jean Frédéric Victor Marie Courbier est le fils de Joseph Frédéric Courbier (Avignon 23 novembre 1876-Lyon 6e 21 décembre 1970), polytechnicien, ingénieur, professeur à l’école centrale (recensement de 1911), et d’Anne-Marie Roberte Nicolet (Grenoble 5 août 1880-Lyon 20 décembre 1970). Il est suivi de deux sœurs : Roberte (Lyon 2e 16 mai 1906-Lyon 6e 2 août 2014), mariée à Jacques Finaz, et Denise (Lyon 6e 12 juin 1909-Lyon 4e 11 octobre 2009), épouse le 21 juin 1935 de Félix Rollet*. Après une année de préparation au lycée du Parc, Jean Courbier est reçu en 1924 à l’École polytechnique et intègre le corps des Manufactures de l’État. Parallèlement, il a commencé à Paris une licence de droit, qu’il termine à Lyon. Son père, administrateur délégué de la Société chimique de Gerland depuis 1908, et l’un de ses principaux actionnaires, en est devenu président-directeur général. En 1928, il y fait entrer son fils, qui rapidement en devient le directeur général. Jean Courbier assure avec beaucoup dc brio la présidence de la société de 1960 à 1979. La période des Trente glorieuses a été très favorable au développement de l’entreprise dans différents secteurs : les matières plastiques (dont le fameux Gerflex, qui était débité quotidiennement dans « une quantité équivalente à la place Bellecour »), les enrobés routiers, les produits chimiques et pétroliers, l’étanchéité et le caoutchouc industriel, développements qui nécessitent une extension des locaux, y compris en Irlande et en Inde (Madras). Les qualités de gestionnaire de Courbier lui permettent d’assurer en outre d’autres responsabilités : présidence de la chambre de commerce et d’industrie de Lyon (1958-1960), présidence de l’ACADI (association des cadres dirigeants de l’industrie pour le progrès social et économique) (1966-1969), président de la Société d’économie politique et d’économie sociale de Lyon (1939-1942), vice-président des Amis de l’université de Lyon, président du conseil d’administration de l’école supérieure de chimie industrielle de Lyon (1968-1975), administrateur de la compagnie nationale du Rhône, et conseiller municipal de Caluire-et-Cuire où il avait une propriété (113 rue Pierre-Brunier). Officier de la Légion d’honneur au titre du ministère de l’économie et des finances, et officier de la Couronne de Belgique.

 Il avait épousé le 22 octobre 1934 à Paris (16e) Geneviève Marie, dite Ginette, Delarüe Caron de Beaumarchais (30 septembre 1909-Caluire 23 mai 1984), fille de Charles (Tours-1882-1964), ingénieur du génie maritime, et de Juliette Laudet (Paris 8e 1889-Paris 16e 1979), fille du diplomate et écrivain Fernand Laudet. Elle est une descendante d’Amélie Eugénie Caron de Beaumarchais (1777-1832), fille de Beaumarchais, dont les Delarüe ont obtenu par un décret impérial de 1853 l’autorisation de relever le nom. Jean Courbier a eu deux filles et deux fils : Anne, épouse Vollant ; Christine, épouse Piaton ; Dominique ; Bertrand mort à l’âge de 21 ans le 21 janvier 1971 (accident d’avion, du Nord 262 n° 44 F-RBOA de l’Armée de l’Air parti de Villacoublay à destination d’Orange vers les pentes du Crouset à Mezilhac en Ardèche, monument inauguré le 27 mai 1972).

 Jean Courbier est décédé dans sa propriété de Caluire-et-Cuire le 20 mai 1987. Il a été inhumé au cimetière de Loyasse (Hours 241) à l’issue d’une cérémonie à l’église Saint-Romain de Cuire, où l’homélie a été prononcée par le Père Claude Mondésert*.


Académie

Présenté par Joseph Lepercq* le 20 mai 1952, Jean Courbier est élu le 10 juin au fauteuil 9, section 1 Sciences. Il prononce son discours de réception le 22 juin 1954 : Des choses, des œuvres et des signes (MEM 26, 1959). Autres communications : L‘Ashram de Pondichéry le 4 mai 1971 (MEM 28, 1975). – Voyage en Inde en 1976 (MEM 31, 1977). – Le monde qui se fait et le monde qui se dit (allocution de présidence, 9 janvier 1979, MEM 34, 1980). – Le théâtre de Giraudoux (MEM 37, 1983). Émérite en 1982.

Bibliographie

Maurice Jacob, « Éloge de Jean Courbier », MEM 42, 1988, portrait). – Philippe Videlier, Usines, Vénissieux : La Passe du vent, 2007.

Publications

« Impressions sur la Russie soviétique », La Nouvelle revue, 15 janvier 1927, p. 81-96. – Actualités américaines, notes de voyage aux États-Unis novembre 1938, Lyon : Soc. Économ. Polit. Économ. Sociale, 1939, 65 p. – « Le Rhône, voie d’eau et porte d’échanges entre la France et la Suisse », Wirtschaftliche Mitteilungen 25, 1946, n° 29, p. 354-355.