Jacques Victor Thiollière est né à Saint-Étienne le 6 prairial an IX [26 mai 1801], Forces françaises de l’intérieur fils d’Eustache Thiollière (Saint-Étienne, 1769-1847), négociant, président du tribunal de commerce de Saint-Étienne, et de Jeanne Marguerite Neyron (Saint-Étienne 1775-Lyon 1846), témoins : Jacques Neyron, rentier, et Barthélemy Dubost, armurier. Son père se fera appeler après son mariage « Thiollière-Neyron » (LH/ 2593/59) et mourra sous le nom de « Thiollière de l’Isle ». Il a deux frères – Hippolyte, mort à 15 ans, et Louis Jacques (Saint-Étienne 1815-Saint-Galmier 1898), polytechnicien – et une sœur Pauline Victoire (Saint-Étienne, 1804-Lyon 2e 1869), épouse de Francis Godinot ; Louis épouse à Tain-l’Hermitage le 2 juillet 1849 Marie Macker (Tain-l’Hermitage 1823-La Roche-de-Glun 1910), veuve de Félix Paul Bret : leur fille, Hélène (1850-1929), épousera Maurice de Boissieu*.
Victor Thiollière est mort, célibataire, le 14 mai 1859 à Lyon 2e, en son domicile, rue Saint-Dominique ; témoins, son frère Louis Thiollière de l’Isle, ingénieur des Ponts et Chaussées, et Théodore Godinot (1828-1914), magistrat, son neveu.
Victor était ingénieur civil des Mines, même s’il exerçait la profession de directeur de la Société d’assurances mutuelles immobilières contre l’incendie, établie à Lyon pour le département du Rhône (décret du 24 août et 27 septembre 1849). Mais il s’intéresse surtout à la géologie et dresse la première carte géologique manuscrite du département du Rhône, qui lui vaut la grande médaille d’or de la Société d’agriculture de Lyon mise à sa disposition par la duchesse d’Orléans. Il entreprend alors la cartographie du fossé rhodanien, tâche immense. C’est lui qui, le premier, étudie les poissons et autres fossiles du fameux gisement paléontologique (Jurassique) de Cerin (Ain) découverts par Aimé Drian en 1838.
Sa bibliothèque, riche de 4 000 documents, achetée par la ville de Lyon, a été déposée à la bibliothèque municipale. Ses collections, en particulier les fossiles de Cerin, sont au muséum de Lyon. Quelques mois avant sa mort, il préside la réunion extraordinaire à Nevers de la Société géologique de France.
Il est élu le 20 juin 1848 au fauteuil 9, section 2 Sciences, sur un rapport de Claude Jourdan*. Il n’a pas participé aux travaux de l’Académie sinon de façon épisodique, passant son temps sur le terrain…
On n’a pas de publication dans les Mémoires académiques (il privilégie la société d’agriculture), pas de manuscrit, pas de discours de réception. Paul Sauzet* a prononcé son éloge à la séance du 28 février 1860 (RLY 20, 1860).
J. Fournet*, « Sur les travaux géologiques de M. V. Thiollière » (Académie 10 août 1847), MEM S 2, 1847, p. 97-113. – D. Berthet et L.Rulleau, « Collectionneurs et collections au xixe siècle : Eugène Dumortier et Victor Thiollière », in Du muséum au musée des Confluences, 1, 2008, p. 105-111, 3 fig. – Anonyme, « Victor Thiollière », 1 p., www.Geowiki.fr. – L. David et N. Mongereau, « Thiollière (Victor) », in Le fossé rhodanien, 2014, p. 314.
Citons : « Sur les terrains jurassiques », Ann. SAHAL 10, 1847, p. 30-35. – « Note sur les terrains jurassiques de la partie méridionale du bassin du Rhône », Bull. Soc. Géol. France 5, 1847, p. 31-39. – « Résumé des observations faites sur le terrain jurassique », Ann. SAHAL 11, 1847, p. 30-31. – « Note sur une nouvelle espèce d’ammonite provenant des grès verts supérieurs du département de la Drôme », Ann. SAHAL 11, 1848, p. 744-748. – « Sur un nouveau gisement de poissons fossiles, Ann. SAHAL 2, 1849, p. 43‑66 – Note sur la série des couches jurassiques aux environs de Tournus (Saône-et-Loire), Lyon : Barret, 1849, 5 p. – Seconde Notice sur le gisement et sur les corps organisés fossiles des calcaires lithographiques, dans le Jura du département de l’Ain, Lyon : Barret, 1851, 80 p., 2 pl. – Description des poissons fossiles provenant des gisements coralliens du Jura dans le Bugey, Paris : J.-B. Baillière, 1854, 27 p., 10 pl. ; rééditions, certaines posthumes avec des ajouts, chez Baillière entre 1854 et 1873, notamment avec Albert Falsan*, Eugène Dumortier* et Gaston de Saporta. – Sur les travaux de la réunion extraordinaire de la Société géologique à Valence, en septembre 1854, communication faite à la Société [...] d’agriculture et d’histoire naturelle de Lyon, par M. Vr Thiollière, Lyon : Barret, 1855, 9 p. – Sur les terrains tertiaires des environs de Lyon, Ann. SAHAL 7, 1855, p. LXVIII-LXXIII. – Rapport sur un mémoire de G. Michaud intitulé: description des coquilles fossiles découvertes aux environs de Hauterives (Drôme) et sur le terrain tertiaire oùces coquilles se rencontrent, Lyon : Barret, 1855, 5 p. – Sur les marnes pliocéniques de M. Jourdan, SAHAL 8, 1856, p. XXVII. – Note paléontologique sur l’Ischnosaurus gervaisi et sur le Buccinum michaudi (Thioll), Lyon : Barret, 1856, 2 p. – Sur le Lias moyen du Mont d’Or et du Brionnais, SAHAL (3) 1, p. XLII, 1857. – Notice géologique sur les terrains où la vigne est cultivée dans le département du Rhône, s.l., s.n. s.d., 52 p.