Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

BARRIER François (1813-1870)

par Alain Brémond.

 François Marguerite Barrier naît le 20 janvier 1813, rue de Roanne à Saint-Étienne, fils de Louis Marie Barrier, avoué au tribunal civil de Saint-Étienne, et de Jeanne Marie Lafay ; témoins à la déclaration du 21 : Antoine Pascal, négociant, et Thomas Pourrat, avoué.

 Ses études secondaires se déroulent à Saint-Chamond. Elles le conduisent au baccalauréat obtenu en 1831. Reçu premier au concours de l’internat des hôpitaux de Lyon en 1833, il se rend ensuite à Paris où il réussit le concours de l’internat des hôpitaux de Paris. Les maladies des enfants l’intéressent tout particulièrement. Il soutient sa thèse à Paris le 24 juin 1840 avec comme sujet : De la tumeur hydatique du foie, et réussit en 1843 le concours de chirurgien-major de l’Hôtel-Dieu. Il est alors aide-major de Joseph Pétrequin*. En 1850 le voici chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu. Sur le plan universitaire, il est d’abord professeur suppléant en 1854, puis titulaire en 1859 à l’école de médecine de Lyon, jusqu’en 1863. En 1847, il lance une campagne en faveur de la création de crèches (Considérations sur l’établissement des crèches à Lyon), car il se préoccupe tout particulièrement de la petite enfance. Il crée en 1849 la Gazette médicale de Lyon. Vers 1843-1844 il rejoint le groupe des phalanstériens lyonnais, assez nombreux et actifs, parmi lesquels on retrouve l’un de ses confrères de l’Hôtel-Dieu, le docteur Fleury Imbert*. Il crée la Gazette médicale qui fusionne en 1868 avec le Journal de Médecine. En 1863, il quitte son poste de chirurgien et celui de professeur. Il souhaite se présenter aux élections législatives dans la deuxième circonscription du département du Rhône comme républicain. Mais ces derniers lui préfèrent Jules Favre. Il se présente alors comme « candidat indépendant et sincèrement libéral », mais se fait éliminer au premier tour. Après cet échec, il s’installe à Paris et se consacre à la cause phalanstérienne. Il crée la librairie des sciences sociales, rue des Saints-Pères, qui est aussi le siège du mouvement phalanstérien. En 1865, il participe à la création de la Société protectrice de l’enfance, qu’il préside en 1866. En 1867, il crée la revue La Science sociale, avec le Dr Mayer. Membre de la Société des sciences médicales, de la Société linnéenne de Lyon (1860-1870), de la Société médicale d’émulation de Lyon en 1841. Vice-président en 1842 et président en 1843 de la Société nationale de médecine et des sciences médicales de Lyon. Président de l’Association des médecins du Rhône et de l’association générale des médecins de France en 1864.

 Il avait épousé à Paris Marie Frédérique Naderman, fille de François Joseph Naderman (Paris 1781-1835), célèbre éditeur de musique, facteur de harpes à Paris rue de la Loi, harpiste, et d’Anne Charlotte Mayer (Paris 1797-1832). D’où au moins un enfant : Charles Jean Marcel, né à Lyon le 17 juillet 1849 (le couple habitait alors 2 rue d’Oran). Il décède le 9 juillet 1870 à Montfort-l’Amaury (Yvelines).

 François Barrier fut à la fois un excellent chirurgien, le fondateur de la pédiatrie lyonnaise et à travers le fouriérisme, un humaniste militant.

 Son nom est donné le 2 janvier 1877 à une rue du 6e arrondissement de Lyon.


Académie

Sur le rapport du docteur Rougier* le 23 novembre 1856, Barrier est élu le 2 décembre 1856 au fauteuil 1, section 3 Sciences. Son discours de réception, le 21 juin 1859, fait l’éloge d’Amédée Bonnet* (MEM L 8, 1859-1860). Président en 1862 ; émérite le 6 décembre 1864.

Bibliographie

Anonyme 1861, Tableau des membres de la Société Linnéenne. Année 1860. ASLL 7, 1860, p. I-VII. – M. David, B. Manificat et L.P Fischer*, F.M., Barrier, fouriériste lyonnais, chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Lyon, novateur dans l’aide sociale à l’enfance et établissement des crèches à Lyon. http://histoire-medecine.univ-lyon1.fr. – Desmars Bernard, « François (Marguerite) Barrier », Dict. biogr. du fouriérisme, notice mise en ligne. – « Éloge de Barrier », présenté à la Société de médecine de Lyon le 18 février 1875, par le Joseph Garin, reproduit dans le Bulletin du mouvement social, 15 février, 1er et 15 mars 1876. – Fernand Rude, « Entre le libéralisme et le socialisme. Quelques médecins lyonnais aux temps romantiques », in Lyon et la médecine, 43 av. J.C.-1958, numéro spécial de la Revue lyonnaise de médecine, décembre 1958. – Béatrice Manificat, François Marguerite Barrier (1813-1870), thèse médecine, UCBL, 1997, 308 p. – Fernand Rude, « Les fouriéristes lyonnais et la colonisation de l’Algérie », Cahiers d’histoire, 1956, n°1, p. 41-63.

Iconographie

Buste (1890) par Henri Allouard, au musée des Hospices de Lyon.

Publications

Avec P.-M. Gaubert, La Médecine des accidens, manuel populaire dans lequel on indique les secours à donner, en l’absence du médecin, aux personnes atteintes d’accidens ou de certaines maladies dont le début est rapide et inattendu, avec un supplément relatif aux soins à donner aux animaux domestiques, Paris : Carilian-Goeury, 1837, IV, 287 p. – Mémoire sur les tumeurs tuberculeuses du cervelet, comprimant le sinus droit et produisant l’hydrocéphale chronique ventriculaire, Paris : F. Malteste, 1840, 14 p. – De la tumeur hydatique du foie thèse Paris, 24 juin 1840, n°180. – Considérations sur les caractères de la vie dans l’enfance, appliquées à la pathologie, à la thérapeutique et à l’hygiène de cet âge, discours lu à la Soc. Médic. Émul. Lyon le 29 décembre 1841, Paris : Fortin, Masson et Cie, 1842, 68 p. – Mémoire sur le diagnostic de la méningite chez les enfants, ses difficultés et son importance dans la pratique, Paris : Fortin, Masson et Cie, 1842, 40 p. – Traité pratique des maladies de l’enfance, fondé sur de nombreuses observations cliniques, Paris : Fortin, Masson et Cie, 1842, 2 vol. (rééd. 1845 et 1861). – Esquisse d’une analogie de l’homme et de l’humanité, Paris, Librairie sociétaire, 1846, 48 p. – Examen et réfutation du discours de M. Massot, avocat-général à la Cour royale de Lyon, sur les réformes sociales, avec notes, par un socialiste phalanstérien, Lyon : Dorier, et Paris : Librairie École Sociétaire, 1846, 62 p. – Considérations sur l’établissement des crèches dans la ville de Lyon, Lyon, 1847, 34 p. - Discours d’installation à l’Hôtel-Dieu en 1850. Compte rendu de la pratique chirurgicale de l’Hôtel-Dieu de Lyon pendant les six années 1844 à 1850, Lyon : Perrin, 1850. – Lettre à M. E. de Girardin sur un nouveau mode d’élection des représentants du peuple, Lyon : Impr. Rodanet, 1851, 4 p. – De l’Organisation du service chirurgical de l’Hôtel-Dieu de Lyon, mémoire présenté au Conseil d’administration des hôpitaux et hospices civils, Lyon : Vingtrinier, 1854, 36 p. – Lettre au Conseil d’administration des hôpitaux de Lyon, sur l’organisation du service chirurgical de l’Hôtel-Dieu, en réponse aux écrits publiés par les docteurs Desgranges et Valette sur cette question, Lyon : Vingtrinier, 1854, 14 p. – Éloge d’Amédée Bonnet..., ex-chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Lyon..., discours de réception de l’Académie, Lyon : Vingtrinier, 1859, 36 p. – Considérations sur la question du vitalisme et de l’animisme, à propos du livre de M. le professeur Bouillier*, intitulé Du principe vital et de l’âme pensante, Lyon : Vingtrinier, 1862, 16 p. – Inauguration de la statue du Dr Amédée Bonnet à Lyon le 2 juillet 1862 : discours, Lyon : Vingtrinier, 1862. – Appel aux phalanstériens pour la réorganisation de la Librairie sociétaire, Lyon : T. Lépagnez, 1863, 10 p. – Discours prononcé dans la séance annuelle de l’Association des médecins du Rhône, tenue le 25 mai 1864, Lyon : Vingtrinier, 1864, 8 p. – Principes de sociologie, Paris : Librairie Sci. Soc. (Noirot), 1867, 2 vol., 391 et 464 p. – Rapport sur l’assistance médicale des indigents dans les campagnes, présenté à l’assemblée générale du 15 avril 1868, au nom du conseil général de l’Association générale des médecins de France, Paris : Malteste, 1868, 23 p. – Catéchisme du socialisme libéral et rationnel, Paris : Librairie Sci. Soc., 1870, 183 p. À cela s’ajoutent de nombreux articles dans des revues médicales, dans la presse coopérative et surtout dans l’organe fouriériste, La Science sociale (1867-1870).