François André Devaux est né le 19 juin 1845 à Saint-Didier-de-la-Tour (Isère), fils d’André Devaux, cultivateur, 24 ans, et de Françoise Pecoid, 20 ans. Témoins : Héros Benoît, garde-champêtre, et Joseph Cuzin, cultivateur. Si l’on en croit François Devaux, frère cadet d’André (« Les origines dauphinoises du nom Vianney », in La Semaine religieuse de Grenoble, 30 novembre 1905, et La famille du bienheureux curé d’Ars ? Son origine dauphinoise, Grenoble : Baratier, 1905, 14 p.), en 1856-1857 la mère, qu’inquiétait le caractère entier, entêté, prompt et fortement porté à la colère de son fils aîné, va voir le curé d’Ars, qui lui déclare : « L’enfant qui vous donne tant de soucis fera un bon prêtre ». En fait, les cinq enfants de la famille vont entrer en religion : François André Devaux, dont il s’agit ; le chanoine Louis Devaux mort en 1917 curé de Saint-Joseph de Grenoble ; Jules Devaux frère des écoles chrétiennes, mort à Nazareth ; François Devaux également frère des écoles chrétiennes ; et Marie Devaux, fille tertiaire de Saint-François.
Après des études secondaires à Grenoble au petit séminaire du Rondeau, André entre au grand séminaire de Grenoble. Ordonné prêtre en 1868, il est nommé professeur de logique au petit séminaire du Rondeau, où il était déjà maître d’études depuis 1865, puis professeur de rhétorique en 1875, après la division du baccalauréat en deux parties. Il y a pour collègue Laurent Guétal. En 1875, il obtient une licence de lettres à Grenoble. À partir de 1877, il est professeur de littérature latine à l’université catholique de Lyon. Chanoine honoraire de Grenoble. En 1892, il soutient ses thèses de doctorat devant la faculté des lettres de Grenoble : la thèse principale, en dialectologie historique, porte sur Les parlers du Dauphiné au Moyen Âge, et la thèse complémentaire, en littérature latine et en latin, porte sur Horace. Il est doyen de la faculté des lettres en 1898, inspecteur des établissements secondaires diocésains de Grenoble et vicaire général honoraire (1900). Recteur des facultés catholiques en 1906, à la suite de Mgr Dadolle, appelé à l’évêché de Dijon, il quitte son appartement du 22 quai Fulchiron pour habiter 1 quai d’Occident (act. quai Maréchal-Joffre). Il est alors nommé prélat de la maison de Sa Sainteté (21 janvier 1906). Tombé malade en juillet 1908, il se rend à Rome en octobre pour se reposer à la Procure de Saint-Sulpice, mais il doit être hospitalisé dans l’établissement français des Filles de la Sagesse, où il meurt le 31 janvier 1910, après avoir été reçu en audience privée par le pape Pie X le 18 du même mois. Ses funérailles ont eu lieu à Rome le 3 février dans l’église Sainte-Thérèse des Filles de la Sagesse, et à Lyon le 7 février, avec un service à Ainay et une inhumation à Loyasse.
On peut considérer André Devaux comme un des fondateurs de la dialectologie moderne et de la géographie linguistique, même si l’essentiel de sa production scientifique, qui porte sur les dialectes dauphinois, n’a été publié qu’après sa mort.
Élu le 2 juin 1896 au fauteuil 5, section 1 Lettres. Le 3 août 1897, il fait une communication sur le Cartulaire du temple de Vaux. Le 23 novembre 1897, il dépose à l’Académie son discours de réception : De la langue et de la littérature vulgaire de Lyon et du Lyonnais au Moyen Âge. Membre de commissions, il contribue à la gestion de plusieurs fondations et à l’attribution de prix.
Membre associé de l’Académie delphinale.
Paul Senequier-Crozet, Mgr André Devaux, recteur de l’Université catholique de Lyon. Quelques notes bio-bibliographiques, Grenoble : Allier frères, 1910, 12 p. – J. C. Condimin, Mgr André Devaux, prélat de la maison de Sa Sainteté, recteur de l’Université catholique de Lyon (1845-1910), Lyon : E. Vitte, 1910, 20 p. – Gabriel Canat de Chizy, « Éloge funèbre de Monseigneur Devaux », 1912, Ac Rapports 1909-1912. – Sever Pop, La Dialectologie : aperçu historique et méthodes d’enquêtes linguistiques, Louvain : Peeters, 1950, p. 227-234. – « Nécrologie, Mgr Devaux, recteur des Facultés Catholiques de Lyon », Semaine religieuse Diocèse de Lyon, t. 1, du 26 novembre 1909 au 20 mai 1910, p. 327 à 331. – P. Hamon, DBF.
Son œuvre est répertoriée dans la Petite revue des bibliophiles dauphinois…, t. 2, 1908-1910, p. 249‑257. Nous en retenons : « L’éducation dans les collèges catholiques », L’Université catholique (Lyon), février 1889, p. 161 et mars 1889, p. 321. – De l’étude des patois du Haut-Dauphiné, lecture faite à l’Académie Delphinale le 29 mars 1889, Grenoble, 62 p. – « De l’hymnologie latine, à propos d’un ouvrage récent », L’Université catholique, février 1890, p. 225-249. – « Compte du prévôt de Juis en dialecte bressan (1365) », Rev. Philologie française, 1890, t. III et IV. – Essai sur la langue vulgaire du Dauphiné septentrional au Moyen Âge, thèse faculté des lettres de Grenoble, Paris : H. Welter et Lyon : Auguste Cole, 1892, XXII + 520 p. (réédition, 1968, Genève : Slatkine). – Quid vere romanum lyricis Horatii carminibus insit, Lyon : E. Vitte, 1892, 132 p. – « Un prêtre artiste, l’abbé Guétal », L’Université catholique, août 1892 p. 481-500 ; […] mars 1893 p. 353-373, et mai 1893 p.117-138. – La Prière dans le paganisme romain, Lyon : E. Vitte, 1895, 50 p. – Étymologie de Fourvière, Lyon : E. Vitte , 1896, 11 p. – Le pélerinage de Fourvière, discours prononcé au pèlerinage du canton de La Tour-du-Pin à Notre-Dame de Fourvière le 30 septembre 1896, Lyon : E. Vitte , 1896, 31 p. – Les noms de lieux dans la région lyonnaise aux époques celtique et gallo-romaine, Lyon : Mougin-Rusand, 1898, 48 p. – « Quelques publications récentes sur la liberté d’enseignement », L’Université catholique, mai 1899, p. 139-148. – Étymologies lyonnaises : réponse à M. A. Steyert, Lyon : Mougin-Rusand, Waltener, 1900, 159 p. – Les noms de lieux d’origine religieuse dans la région lyonnaise, Lyon : E. Vitte, 1906. – Rentrée des Facultés catholiques de Lyon. Discours le 14 novembre 1906, Lyon : Vitte, 1906, 15 p. – M. Henri Beaune*, doyen de la Faculté catholique de droit de Lyon, Lyon : E. Vitte , 1907, 11 p. – Comptes consulaires de Grenoble en langue vulgaire (1338-1340), publiés avec un lexique et un index des noms propres ; œuvre posthume, complétée et augmentée d’une introduction par Jules Ronjat, Montpellier : Impr. centrale du Midi, 1912, 382 p. – Les Patois du Dauphiné 1, Dictionnaire des patois des Terres froides : avec des mots d’autres parlers dauphinois ; II, Atlas linguistique des Terres froides, œuvre posthume publiée par A. Duraffour et P. Gardette, précédée d’une biographie de l’auteur par Mgr F. Lavallée et d’une introduction par M. A. Dussert, Lyon : Bibl. Fac. Cathol. Lettres, 1935, 333 + 416 p.