Marie Émile Régis Gabriel Chevallier est né le 3 mai 1895 à Lyon 5e, 21 quai Fulchiron, fils de Marie Clément Joseph Chevallier, âgé de 37 ans, principal clerc de notaire, et de Marie-Émélie-Valentine Verdaulon, âgée de 24 ans, sans profession. Il est baptisé à Saint-Georges.
Après avoir commencé à Lyon des études secondaires chez les maristes, puis être passé par le collège Sainte-Marie de Saint-Chamond (dont on retrouve le souvenir dans le roman Sainte-Colline, 1937), Gabriel Chevallier entre à l’École des beaux-arts de Lyon. Mobilisé en 1914, il est blessé l’année suivante. Ses souvenirs de guerre sont la matière du roman La Peur (1930). Il ne sera démobilisé qu’à la fin de 1919.
Il exerce alors plusieurs métiers, retoucheur de photographies, journaliste dans plusieurs journaux et hebdomadaires, dessinateur, affichiste, professeur de dessin, voyageur de commerce. C’est sa propre expérience qu’il raconte dans son premier roman, Durand voyageur de commerce (1929). En 1934, la publication de Clochemerle connaît un succès immédiat. Le livre sera traduit dans une trentaine de langues et sera tiré à plusieurs millions d’exemplaires.
Le 18 juin 1936, Gabriel Chevallier épouse Madeleine Louise Valansot, née à Lyon 2e le 12 novembre 1907. Il est alors domicilié à Lyon, 12 bis montée du Chemin-Neuf. En 1939, la publication d’une nouvelle édition de La Peur est suspendue (jusqu’en 1951), le livre étant suspecté d’encourager le défaitisme. Il va habiter rue Duguesclin. En octobre 1956, Chevallier assiste à l’inauguration de la plaque qui donne son nom à la rue principale de Vaux-en-Beaujolais, qui aurait servi de modèle au village de Clochemerle. Il reconnaît pourtant n’être jamais allé en Beaujolais avant d’écrire Clochemerle.
Il est mort à Cannes le 5 avril 1969. Ses funérailles sont célébrées à Lyon à l’église de la Rédemption, suivies d’un hommage par Chamaraud*, président de l’Académie, et de l’inhumation à Meyzieu.
Une plaque (« Ici est né Gabriel Chevallier… » est apposée sur la façade du 23 quai Fulchiron, alors qu’il est né au n° 21.
Il est élu le 4 juin 1946 au fauteuil de Tancrède de Visan*, sur un rapport de Jean Dufourt* du 28 mai. Le 13 mai, il avait prononcé une communication intitulée Balzac et la Femme de trente ans. Il est peu présent aux séances, et on n’a aucune trace d’un discours de réception ; nous n’avons trouvé qu’une communication – Le Journal de Jules Renard (22 janvier 1963) –, connue seulement par un résumé de quelques lignes publié après sa mort (MEM 27, 1971, p. 3).
Maurice Rieuneau, Guerre et révolution dans le roman français de 1919 à 1939, Paris : Klincksieck, 1974 p. 203-208. – Gutton 1985.
Durand voyageur de commerce, Paris : Les Éditions de France, 1929, 252 p. – La Peur, Paris : Stock, 1930, 319 p. – Clarisse Vernon, Paris : Rieder, 1933, 277 p. – Clochemerle, Paris : Rieder, 1934, 373 p. (adapté au cinéma par Pierre Chenal (1948), puis à la télévision (1972, 2003). – Propre à rien, Paris : Rieder, 1936, 374 p. – Sainte-Colline, Paris : Rieder, 1937, 315 p. – Ma petite amie Pomme, Lyon : Éditions Clochemerle, 1940, 223 p. – Les Héritiers Euffe, Bruxelles : Éditions du Nord, 1945, 309 p. – Le Guerrier désœuvré, Lyon : Archat, 1945, 172 p. – Chemins de solitude, Cartier, 1945, 300 p. – Mascarade, Paris : PUF, 1948, 304 p. – Le Petit Général, Paris : PUF, 1951, 246 p. – Le Ravageur, comédie en quatre actes, Paris : PUF, 1953, 164 p. – Clochemerle-Babylone, Paris : PUF, 1954, 320 p. – Carrefours des hasards, Paris : PUF, 1956, 249 p. – Lyon 2000, Paris : PUF, 1958, 320 p. –Olympe, Paris : Yack, 1959, 222 p. – Les Filles sont libres, Paris : Flammarion, 1960, 315 p. – Miss Taxi, Paris : Flammarion, 1961, 236 p. – Clochemerle-les-Bains, Paris : Flammarion, 1963, – L’Envers de Clochemerle, Paris : Flammarion, 1966, 453 p. – Brumerives, Paris : Flammarion, 1968, 339 p.