Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

PERROD Pierre-Antoine (1907-1994)

par Dominique Saint-Pierre.

 Antoine Marie Pierre Perrod est né le 18 août 1907 à Lyon, 155 boulevard de la Croix-Rousse. Témoins Pierre Delorme et Georges Martin, charcutiers. Fils de Pierre Léon Marie Perrod (Lyon 4e 1877-Caluire-et-Cuire 1955), négociant-herboriste – dont le père, Pierre Perrod, originaire de Saint-Benoît (Ain), était huissier –, et de Marie Joséphine Louise Honorine Vanel (Lyon 1877-Caluire-et-Cuire 1950).

 Il fait ses études aux Chartreux, puis à la faculté de droit de Lyon. Licence en 1928. Lauréat de la faculté. Docteur en droit en 1940 avec une thèse intitulée De la représentation par les gérants dans les sociétés à responsabilité limitée (dir. Georges Cohendy*, Lyon : Paquet, 1940, 66 p. ; prix de thèse de Droit comparé). Chargé de cours à la faculté de 1944 à 1972 (Procédure civile). Avocat à la cour d’appel de Lyon de 1927 à 1990. Bâtonnier en 1967 et 1968. Vice-président de la conférence des bâtonniers de France.

 Une seule tentative de participation à la vie politique, sous la IIIe République en 1936, comme candidat à la députation pour la Jeune République et le parti républicain socialiste. Pendant l’Occupation, il diffuse La Démocratie des Brotteaux, ce qui lui vaut d’être arrêté. Passionné par l’écriture, la recherche historique, et la bibliophilie, il a laissé une œuvre importante ; il a reçu le Prix Chazière, le Prix de l’Association des Auteurs lyonnais, le prix de l’Académie du Merle blanc et de l’Académie française. Il a collaboré au Figaro littéraire, à la revue Historia, au Bulletin du Bibliophile, aux Lectures pour tous, au Tout-Lyon Moniteur judiciaire, aux Petites Affiches judiciaires et à L’année balzacienne en raison de sa passion pour Balzac (membre en 1960 du Groupe d’études Balzaciennes). En 1975, il a soutenu une thèse de Lettres à la Sorbonne (univ. Paris-IV) : Lally-Tollendal, une erreur judiciaire au xviiie siècle.

 Officier de la Légion d’honneur (1993), commandeur des Palmes académiques (1973).

 Il est mort à Lyon le 7 août 1994. Ses obsèques ont été célébrées en l’église Saint-Joseph de Tassin-la-Demi-Lune.

 Il avait épousé à Lyon 4e le 7 octobre 1941 Jeanne Thérèse Claude Bonhomme. D’où quatre enfants, dont Marie-Béatrice Louise Armande Perrod, épouse du docteur Christian Bonnamour et qui perpétue le souvenir de son père ; et Pierre Charles Perrod, avocat, décédé le 27 décembre 1987 dans un accident de circulation.


Académie

Candidat par courrier du 13 mars 1964, il est élu titulaire le 2 juin 1964 au fauteuil 9, section 3 Lettres (précédemment occupé par Martin Basse*), sur un rapport de Georges Cohendy*. Discours de réception le 25 mai 1965 : Le Bâtonnier Charles Jacquier. Communications : 24 mai 1966, Le drame de la paternité adultérine (MEM 1971) ; 12 décembre 1967, La notion de fideicommis et de majorat dans l’œuvre de Balzac (MEM 1971) ; 11 février 1969, La femme devant le divorce (MEM 1971) ; 28 avril 1970, Joséphin Soulary* a-t-il été volé (MEM 1975) ; 20 avril 1971, L’avocat de demain (MEM 1975) ; 15 février 1972, Le régime de détention à la Bastille au xviiie siècle (MEM 1975) ; 19 novembre 1974, La justice en France à la veille de la Révolution (MEM 1977) ; 13 mai 1975, Le langage judiciaire doit-il être condamné ? (MEM 1977) ; 21 juin 1977, Edmond Locard* (MEM 1978) ; 17 janvier 1978, A propos de Madame Récamier (MEM 1979) ; 13 juin 1978, Éloge funèbre de Joseph Lepercq (MEM 1979) ; 21 février 1984, Jules Favre à Lyon (MEM 1985) ; 1985, Éloge funèbre de Pierre Roland (MEM 1986) ; 21 février 1986, Victor Hugo, l’homme politique (MEM 1987) : 21 février 1989, La naissance de la Troisième République le 4 septembre 1870 (MEM 1990) ; 2 mars 1990, Benjamin Franklin et l’académie de Lyon ; 22 mai 1990 (MEM 1991) ; Pourquoi le mot de communication a remplacé celui de conférence sur ma proposition en janvier 1984 (MEM 1991). Président en 1978.

Son éloge funèbre a été prononcé le 4 octobre 1994 par Albert Chavanne* (MEM 1995).

Membre correspondant de l’Institut, il y a donné une conférence sur le Jurassien Stephen Pichon (1857-1933). Membre le 22 mars 1968 de l’Académie du Gourguillon et des Pierres plantées sous le nom de Benoît Bajaflon.

Publications

L’affaire Peytel, Paris : Hachette, 1958, 606 p. – Physiologie de l’avocat d’aujourd’hui, Lyon : Henneuse, 1959, 59 p. – « Un juriste créateur au service de la vie », Mélanges en l’honneur de Paul Roubier, Bd.1, S. 379-383. – En marge de la Comédie humaine, Lyon : Henneuse, 1962, 109 p. – Lyonnais, photog. de Charles Bacquet et de Daniel Letellier, Albums des Guides bleus, Paris : Hachette, 1962, 128 p. – L’affaire Ledru, la robe de la défense, Paris : Hachette, 1963, 280 p. – Le bâtonnier Charles Jacquier : discours de réception àl’Académie..., 25 mai 1965, réponse du docteur Paul Bertoye, président de l’Académie, s.l., s.n., 1965, 32 p. – Justice et injustices, Paris : Hachette, 1970, 316 p. – L’Avocat d’après-demain. Mercuriale du Bâtonnier des Avocats de France en l’an 2071, 29 p. – Lyon : Henneuse, 1971, L’affaire Lally-Tollendal, le journal d’un juge, Paris : Klincksiek, 1976, 494 p. – L’honneur d’être dupe, Henri Colliard, 1915-1945, Roanne : Horvath, 1982, 173 p. – Homme à la canne, Lyon : Jean Honoré, 1983, 216 p. – Jules Favre, avocat de la liberté, Lyon : La Manufacture, 1988, 652 p.

Préfacier dans : Guignol et les lyonnaiseries de Pierre-Émile Legrand, Lyon : Legrand, vers 1960, 20 p. – Lyon, ville impériale de Daniel Bideau, Lyon : Bideau, impr. Bellier, 1978, 141 p.

Différentes vidéos : la justice, faut-il y croire ?, Lyon : Mémoire des Arts, 1989, 51 mn. – Alain Vollerin, Bâtonnier Pierre-Antoine Perrod, soixante ans au service de la défense, ibidem, 1989, 53 mn.

Une rue de Lyon 4e portait le nom de rue Perrod en mémoire de Jean-François Perrod (La Croix-Rousse, 16 avril 1805-2 septembre 1837), chirurgien, promoteur de l’hôpital de la Croix-Rousse, fils d’Anthelme Perrod (Saint-Benoît-de-Seyssieu 1759-Lyon 4e 1836) – charpentier, frère de l’arrière-arrière-grand-père de Pierre-Antoine, – et de Claudine Burdet ; le 5 octobre 2012, aux côtés de Jean-François Perrod était apposé le nom de Pierre-Antoine Perrod (décision du conseil municipal du 2 avril 2012, à la demande de sa famille).