Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

JEANCARD Joseph (1852-1931)

par Michel Dürr.

 Marie Joseph Alphonse Jeancard est né le 25 mai 1852 à Cannes, fils de Louis Joseph Jeancard (Cannes, 1802-1881), distillateur de parfums à Cannes, et de Marie Delphine Rancé (Grasse 1817-Cannes 1897). C’est le neveu de Mgr Jacques Jeancard (Cannes 1799-Paris 1875), évêque titulaire de Cérame (1858) dans l’église Saint-Cannat à Marseille, exerçant à partir de 1871 les fonctions d’auxiliaire de l’archevêque de Paris.

 Joseph épouse à Cannes le 28 janvier 1879 Anna Einesy (Cannes 10 janvier 1860-Paris 16e 11 janvier 1949).

 Décédé le 28 janvier 1931 à Paris 16e, à son domicile 40 avenue de Tokyo (auparavant 9 avenue Hoche), il est inhumé à Cannes.

 Admis à l’École polytechnique en 1872, il en sort en 1874, avec le n° 36, dans le corps du Commissariat de la Marine. Il semble en avoir démissionné immédiatement, car il suit à titre d’élève externe les cours de l’École des Ponts et chaussées et en sort ingénieur civil des Ponts et chaussées le 5 juillet 1877 avec le n° 1.

 Il entre cette année-là à la Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est (DSE) où, sous la direction de Lucien et Félix Mangini, après une expérience de chauffeur, puis de mécanicien de locomotives, dit-on, il participe à la construction de la ligne de chemin de fer de Bourg à Nantua entre 1877 et 1883. À l’achèvement de cette ligne, il en est nommé directeur d’exploitation. Lorsque, la Compagnie du chemin de fer des Dombes est rachetée par la Compagnie du chemin de fer PLM, il prend la direction des Ateliers de Saint-Étienne et des Forges de Lorette en 1883-1886, et redresse la situation de la Manufacture. Puis il est le promoteur d’un ensemble qui exploite plusieurs réseaux ferrés secondaires à voie étroite et de tramways. Tant comme actionnaire que comme directeur et administrateur des compagnies correspondantes de chemin de fer d’intérêt local, il obtient les concessions suivantes : premier réseau en Charente inférieure et en Charente en 1893, puis deuxième réseau en 1900 (626 km au total pour ces deux départements), premier réseau de l’Ain en 1894, réseau du Morbihan en 1899, puis deuxième réseau en 1902 et 1906, Gironde en 1900, Loire-Inférieure en 1902, etc. Il construit même des lignes autour de Phnom-Penh (Cambodge), et aux États-Unis sur la Transpacific Railways. Le siège du groupe Jeancard fixé à Paris, 11 rue de Londres, comprend la Compagnie des chemins de fer d’intérêt local du Morbihan, la Compagnie des chemins de fer économiques des Charentes (1895), les Chemins de fer économiques du Sud-Est, les chemins de fer du Sud de la France. Il crée une entreprise de travaux publics, la Société Joseph-Jeancard, qui disparaîtra avec lui.

 Par décret du 30 décembre 1903, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur (LH/ 19800035/187/24345).


Académie

Sur sa demande datée du 23 février, et après un rapport favorable d’Henri Tavernier* lu le 24 mai, il est élu membre titulaire le 7 juin 1904. Il est alors domicilié 38 rue Victor-Hugo, qui est en fait le siège de la Compagnie des chemins de fer économiques du Sud-Est. Il dépose son discours de réception le 13 juin 1905 : Progrès obtenus en France dans l’exploitation des chemins de fer secondaires et renseignements statistiques concernant le chemin de fer des Dombes.

Membre de la Société de géographie de Lyon depuis 1886.