Émile Élisée dit Paul-Émile Duroux est né à Oullins (Rhône), 233 Grande rue, chez son grand-père maternel, le 17 juillet 1914. Son père Louis Paul Émile, né le 13 avril 1880 à Saint-Agrève (Ardèche), est décédé le 1er janvier 1962. Il avait épousé à Lyon 2e, le 15 octobre 1912, Marguerite Louise Argaud, née à Oullins le 23 juin 1890, fille d’Élisée Argaud, industriel, et de Clotilde Françoise Grange. Interne des hôpitaux de Lyon en 1901, Émile Duroux exerçait comme chirurgien à l’hôpital de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône).
Après des études de médecine à Lyon, Paul-Émile Duroux devient en 1938, à son tour, interne des hôpitaux de Lyon. La guerre étant survenue, il se retrouve en Afrique du Nord et soutient sa thèse de médecine en juin 1940 à la faculté d’Alger sous la direction du professeur Costantini : De l’iléohémicolectomie en deux temps dans les fistules complexes de l’iléon terminal, inspirée par le docteur Comte, chirurgien des hôpitaux de Casablanca. Il revient ensuite en France pour terminer son internat et exercer les fonctions de chef de clinique (1945-1948), de prosecteur (1947) puis de chef de travaux pratiques d’anatomie (1951-1955). En 1955, il est nommé professeur agrégé, fonctions qu’il assumera jusqu’en 1964. Remarquable enseignant, il illustre ses cours par des dessins de grande qualité ainsi que par des films pédagogiques d’animation dont il est un des promoteurs et qui sont couronnés par plusieurs prix internationaux. Assistant des hôpitaux de Lyon en 1952, il ne poursuit pas de carrière dans le service public, et s’installe comme son père,en pratique chirurgicale privée. Ayant participé à la création de la clinique de la Demi-Lune, il est à l’origine de la clinique des Brotteaux, dont il assurera la présidence jusqu’à la fin de sa vie, au-delà de son exercice chirurgical dans le domaine de la chirurgie abdominale et gynécologique interrompu par sa retraite en 1982. Passionné très tôt par l’œuvre de Teilhard de Chardin, il poursuit, parallèlement, une carrière d’anthropologue et collabore avec Jean Piveteau (1899-1991), professeur de paléontologie à la faculté des sciences de Paris, premier président de la Fondation Teilhard de Chardin. Son grand-père Argaud étant propriétaire d’un vaste domaine au Cap Nègre, il s’intéresse à la gestion de l’hygiène publique dans la commune du Lavandou (Var) et à l’assainissement de la côte des Maures. Devenu citoyen de cette commune, il siège au conseil municipal pendant plus de dix ans et devient maire de la commune en 1976-1977. Une avenue porte son nom et témoigne de son action.
Paul-Émile Duroux a participé à de nombreuses sociétés savantes : membre du collège international des chirurgiens, il a été directeur adjoint du centre d’études des problèmes médicaux européens et administrateur de la Maison de l’Europe. Il a présidé la société linnéenne de Lyon et la société d’archéologie. Il a surtout consacré une large partie de sa retraite à la gestion de l’association générale des médecins de France, organisme de secours mutuel et de retraite dont il fut le vice-président national.
Marié une première fois le 12 avril 1941 à Bernadette Huguette Félicie Plisson, il divorce le 22 juin 1960 et épouse le 5 novembre 1960 Myriam Renée Buclin.
Paul-Émile Duroux est mort le 9 juillet 1992. Il est inhumé dans la chapelle qu’il avait fait construire au Cap Nègre.
Officier de la Légion d’honneur, officier des Palmes académiques.
Élu le 6 décembre 1983, au fauteuil 1, section 3 Sciences, il succède à René Hugonnier* (1914-1982). Il consacre son discours de réception, le 16 octobre 1984, à L’approche scientifique de la conscience (MEM 39, 1985), envisagée dans une perspective évolutionniste teilhardienne faisant succéder la noogenèse à l’anthropogenèse, à la biogenèse et à la cosmogenèse. Si l’on retrouve dans ce texte un recours à des conceptions génétiques et neurobiologiques datées, on appréciera l’amorce d’une réflexion éthique très actuelle sur les manipulations génétiques, la procréation assistée et l’accompagnement de fin de vie. Il a également fait une communication le 9 février 1982 sur Teilhard de Chardin le scientifique (MEM 37, 1983) et une autre, le 15 mars 1988 : L’homme est-il au centre de l’univers ? (MEM 43, 1988), enfin une dernière, le 15 janvier 1991, retraçant sa lutte contre la pollution sur la côte des Maures, La lutte contre la pollution de la mer, une première mondiale au Lavandou (MEM 46, 1992). Émérite le 5 mai 1992.
Titres et travaux du docteur Paul-Émile Duroux, Lyon : Audin, 1955. – David 2000. – M. Latarjet*, Notice nécrologique (MEM 47, 1993). – BNF data. – University of North Carolina, Health Science Library.
Avec E. Perrin, Lithiase du cystique avec ictère par compression de la voie biliaire principale, 1942. – Avec M. Guilleminet, Tuberculose angulo-symphysaire du pubis, 1942. – Avec J. Bossy et S. Vittozzi, La disposition des noyaux des nerfs crâniens dans le tronc cérébral, Lyon : Bosc, 1961. – Contribution à l’étude de la pensée de P. Teilhard de Chardin. La prévie, la réconciliation de la science et de la foi, Lyon : Bosc, 1961. – Histoire naturelle de l’humanité selon Teilhard de Chardin, Paris : éd. universitaires, Carnets Teilhard, 1962, 132 p. (Trad. esp. Buenos-Ayres : Éd. Columba, 1968). – Histoire du château de La Garde, Paris : éd. universitaires, 1964, 144 p., ill. – Avec P. Feuglet, Contribution à l’étude de l’évolution des êtres vivants, Villeurbanne : SIMEP, 1970, 160 p., ill. – Avec J. Piveteau et P.-E. Duroux (dir.), L’évolution biologique ou l’antichaos, avec collaboration d’A. Bouchet et alii, Paris : éd. universitaires, 1972, 180 p., ill. – Les Darwin, Paris : éd. universitaires, 1972, 31 p. – Dict. des anthropologistes, Paris : Éd. Universitaires, 1970 et 1974, 339 p.