Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

CAYER Jean Ignace (1704-1754)

par Pierre Crépel.

 Né à Lyon le 8 avril 1704, baptisé le 9, paroisse Saint-Paul, Jean Ignace est fils de Claude Cahyer, maître chirurgien (qui signe Cayer), et d’Henriette Noël. Parrain: Jean Ignace Cordier, bourgeois de Lyon, faisant pour lui Pierre Roguières, marchand bourgeois ; marraine: Marie Gautier, épouse de Jean Batiste Mas, bourgeois.

 Au cours de ses études, il remporte plusieurs prix publics dans les collèges. Il entre dans la société des jésuites en 1721, mais des raisons de santé le contraignent ensuite à renoncer à cet état après deux années de noviciat. Il se range dans l’ordre séculier de l’église, et il est nommé chanoine de Fourvière en 1724. Il habite rue Bourg-neuf (act. Quai Pierre Scize). Les fonctions de ce bénéfice lui laissent le temps de cultiver les sciences, il se livre tout entier aux mathématiques, choisissant pour guide dans cette immense carrière le savant père Grégoire*, religieux du tiers ordre de Saint-François, et y fait des progrès rapides. Il procède à des calculs astronomiques. En particulier, lorsque l’Almanach astronomique et historique de la Ville de Lyon, est rénové et largement amélioré, c’est-à-dire « Redigé et mis en meilleur ordre Pour l’Année de Grace 1742 ». « Le journal du ciel au meridien & à la Latitude de Lyon a été calculé par Mr. Cayer, Chanoine de Nôtre-Dame de Fourvière ». Celui-ci est chargé du « Discours préliminaire » sur l’histoire de l’astronomie, il y pourfend l’astrologie et les superstitions, il y expose la nécessité de calculs spécifiques pour Lyon et non la simple transposition de la Connoissance des tems de Paris, il y annonce pour les années suivantes une série qui constituera un véritable cours de physique et d’astronomie. Ce texte a été lu à l’Académie des beaux-arts le 17 mai 1741. Mais dès 1743, il note l’hostilité d’une partie du public qui préfère les lectures superficielles, il continue néanmoins sa chronique savante quelques années avant, semble-t-il, de se décourager, mais poursuit les calculs dans l’Almanach. Il est choisi pour prononcer en 1745 la harangue doctorale à l’hôtel de ville, le jour de Saint-Thomas (alors le 21 décembre) : elle consistait en une histoire croisée des sciences, des arts et du commerce, qui fut appréciée et publiée ; un exemplaire a été donné à l’académie le 23 février 1746. Il envisageait un traité général de la lumière, dont il avait donné quelques morceaux à l’académie, mais après deux « attaques d’apoplexie », la première « assés legère » en janvier 1752 et la seconde « foudroyante » en janvier 1753, il meurt le 15 janvier 1754 (le 17 selon Bollioud ; acte non trouvé).

 D’après Christin*, « Mr L’Abbé Cayer étoit d’une taille mediocre, sa physionomie annonçoit la douceur de ses mœurs et une gayté dont il sçavoit faire joüir les personnes avec lesquelles il se trouvoit lié. Il se renfermâ dans un très petit nombre d’amis de son choix ».


Académie

Élu à l’Académie des beaux-arts le 3 décembre 1736, classe des mathématiques « pour l’astronomie », il y fait son remerciement de réception le 17 décembre (Ac.Ms263 f°73), document écrit le 10 décembre. Très assidu et actif, il propose comme membres associés divers savants importants, notamment Jacquier et Le Seur (proposés le 26 avril 1741, élus le 4 mai). En 1750, il est directeur de l’Académie, alors appelée Société royale, et prononce les discours d’ouverture des 25 avril (Ac.Ms267 f°132-139) et 2 décembre (Ac.Ms267 f°140-143). Son éloge funèbre est lu par Christin le 6 décembre 1754.

Bibliographie

Bollioud, p. 99-100. - J.P. Christin, Éloge de Cayer, Ac.Ms124 f°143-146. – Pernetti, Notice de Cayer, Ac.Ms124, f°39.

Manuscrits

Essai sur la physique expérimentale, 20 janvier 1738 (pour Descartes, contre les Anciens). – Principes physiques sur les lois du mouvement, 21 juillet 1738. – Mémoire sur les météores, 10 juin 1739. – Recherches sur la cause physique des vents, 6 avril 1740, et séance publique du 7 décembre 1740 (Ac.Ms228 f°82-86), titre original: « Observations geographiques sur les vents ». – Sur la formation du soleil par les lois du mouvement, 6 mai 1744 (Ac.Ms207 f°66-72). – Recherches physiques sur l’étendue et les propriétés de la lumière, 12 mai 1745 (Ac.Ms184 f°62-64) et 30 novembre 1746 (Ac.Ms184 f°59-61). – Réflexions sur l’usage de sonner les cloches dans les tems d’orages, 20 décembre 1747 (Ac.Ms158 bis, f° 163-167). – Discours sur l’excellence et l’utilité des sciences pour la perfection des arts libéraux et mechaniques, 15 avril 1750 (Ac.Ms267-II f°133-134, au sein du discours d’ouverture). – Réflexions sur les diverses causes de l’oubli ou de l’inexécution des meilleures découvertes dans les sciences et dans les arts, 2 décembre 1750 (Ac.Ms267-II f°140-141, au sein du discours d’ouverture). – Sur les divers effets de la Lumière, 15 décembre 1751 (Ac.Ms184, f°66-69).

Publications

Oraison doctorale sur la nécessité de cultiver les sciences et les beaux-arts, pour la perfection du commerce, prononcée à l’hotel de ville le jour de st thomas de l’année 1745, Lyon : Aimé de La Roche, 1746. – Calculs astronomiques insérés dans l’Almanach de Lyon à partir de 1742, Lyon : Aimé de la Roche (Bollioud indique une publication à part [que nous n’avons pas trouvée] : « Calcul pour le journal du ciel, au méridien et à l’élévation du pôle de Lyon pour l’année 1741, imprimé à Lyon chez de La Roche 1740 »). – Dialogues des morts sur plusieurs sujets de philosophie et de critique. – Des résumés de ses interventions académiques sont publiés dans le Journal de Trévoux, de 1744 à 1751, dans le cadre des comptes rendus des séances publiques.