Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

SOUFFLOT Jacques Germain (1713-1780)

par Maryannick Lavigne-Louis, Pierre Crépel.

 Jacques Germain Soufflot naît le 22 juillet 1713 dans le petit village viticole d’Irancy, proche d’Auxerre en Bourgogne. Baptisé le 28 dans l’église paroissiale Saint-Germain, il a pour parrain un cousin de son père, « honorable homme Germain Soufflot » (bourgeois et marchand, 1660-1741), et pour marraine sa grand-mère maternelle, Catherine de Villers (1656-1733), veuve de Claude Mil(l)on (1664-1710), qui était marchand de vin à Coulanges-la-Vineuse. Jacques Germain est le fils de messire Germain Soufflot (Irancy, 1687-1758), d’une famille originaire d’Auxerre, lieutenant au bailliage d’Irancy (charge que les Soufflot se sont transmise de père en fils depuis le xvie siècle), qui a épousé Catherine Milon (1692-1743) à Coulanges-la-Vineuse le 27 octobre 1712. Étant l’aîné d’une fratrie de quatorze enfants, Jacques Germain devrait logiquement reprendre la charge de son père.

 À cette fin, il est envoyé d’abord à Auxerre, puis à Paris pour faire des études de droit. Mais il ressent tout jeune une passion irrépressible pour l’architecture, au point d’en venir à commettre un forfait : « Il vient de finir ses humanités ; un jour son père le charge d’aller recevoir à Auxerre, au bureau des coches, 1 200 francs qui lui sont envoyés pour le prix de ses vins. Saisissant l’occasion de cette somme inopinée qui lui tombe entre les mains, d’un brusque coup de tête d’écolier insubordonné, Soufflot part pour Rome, la patrie des artistes, afin de se livrer tout entier à l’architecture. Rien ne l’arrête, ni la longueur, ni les périls du voyage ; il prend le nom et le costume d’un tailleur de pierre. Il est sans recommandations, il n’a pas encore vingt ans, mais il a la confiance de la jeunesse, il est ardent, entêté : c’est un franc-bourguignon » (Jean Mondain-Monval). Nous sommes en 1730. Il passe à Lyon, s’y fait embaucher quelque temps (d’après Pérouse de Montclos, il aurait travaillé avec Ferdinand Delamonce* au projet de l’église Saint-Bruno des Chartreux, ce qui ne semble pas plausible à Mondain-Monval puisque les travaux n’y ont commencé qu’en 1734), puis arrive à Rome en 1731 ou 1733, où il se fait rapidement remarquer pour ses compétences, notamment par l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, le duc de Saint-Aignan. Celui-ci le recommande au duc d’Antin, directeur des Bâtiments du Roi depuis 1708, qui le 25 décembre 1734 le fait admettre à l’Académie de France. Soufflot, rentré en grâce auprès de son père (il lui a pardonné, ravi de le savoir en vie) et, soutenu par lui, séjourne à Rome jusqu’en 1738. « Séjour capital pour la formation de son goût et de son génie ! Il mesure, il compare les proportions des plus excellents morceaux d›architecture, il commence un travail sur les bâtiments tant anciens que modernes pour les réduire à la même échelle, forme une collection de plans, de coupes et délévations dédifices qui sera la base de tous ses travaux futurs. Il fait une étude particulière des dômes » (Jean Mondain-Monval, d’après Mémoires du ministère du duc d’Aiguillons, 1792, p. 309).

 Les Lyonnais, souhaitant embellir leur ville de nouvelles et prestigieuses constructions, demandent conseil au directeur de l’Académie de France quant aux choix d’un architecte compétent. Ce dernier propose le nom de Soufflot qui arrive en mars 1738 à Lyon où il retrouve le vicaire général l’abbé de Lacroix de Laval*, devenu son ami pendant son séjour à Rome et qui fondera l’école de dessin de Lyon. L’année suivante, Servandoni reçoit une quittance pour les dessins et le modèle du baldaquin de l’église Saint-Bruno, dont le plan masse est réalisé par l’architecte Delamonce, et dont Soufflot est chargé d’élaborer les dessins d’exécution. Quelques années plus tard (1744) ils vont ensemble dessiner le somptueux maître autel double face en marbre destiné à prendre place sous ce baldaquin, et dans la même période, entre autres dessins divers, Soufflot est chargé des cadres des tableaux de Trémolières. Dès lors, on lui confie les grands projets de l’Hôtel-Dieu, de la Loge du Change, de l’aménagement des quais.

 Habitant 27 rue Puits-Gaillot, dans l’immeuble qu’il a construit pour Claude Allier de Hauteroche, il semble vouloir s’installer définitivement à Lyon, et s’associe avec son voisin Jean Jacques Millanois* et l’architecte Melchior Munet*, avec lesquels il obtient du Consulat le 22 octobre 1749 la concession des terrains du quai Saint-Clair et l’autorisation d’y édifier des immeubles. Il fréquente le milieu lyonnais, dont le duc de Villeroy* et le cardinal de Tencin qui le font connaître à Paris.

 Son magnifique projet de la façade de l’Hôtel-Dieu, reproduit par Blondel, est montré à la marquise de Pompadour. En outre, en 1745 il a dédicacé à Louis le Bien Aimé un beau dessin pour un projet d’arc triomphal en l’honneur de la bataille de Fontenoy. La marquise, séduite par ce goût nouveau inspiré de l’art antique, demande à Soufflot et à Nicolas Cochin d’accompagner, toute affaire cessante, son jeune frère Abel Poisson de Vandières, nouvellement nommé directeur des Bâtiments du Roi et futur marquis de Marigny, et cela dans le but de le former, au cours d’un long voyage d’études en Italie (du 20 novembre 1749 au mois de septembre 1751). Soufflot en profite pour compléter son corpus de relevés d’architecture. Avant de partir, à l’automne 1749, il a été introduit à l’Académie royale d’architecture de Paris. De retour à Lyon au début de février 1751, il reprend ses chantiers en cours, augmentés de nombreuses commandes de particuliers. Mais le presque marquis de Marigny (il l’est en 1753), qui est devenu l’ami de Soufflot dont il apprécie le sérieux et les compétences (« la tête la mieux meublée » qu’il connaisse , écrit-il à l’évêque de Rennes en quête d’un architecte pour la reconstruction de sa cathédrale en 1754), souhaite le faire venir à Paris, et le 27 mai 1752, lui propose un petit logement au deuxième étage et dans le galetas d’une maison située rue du Champ-Fleuri (rue aujourd’hui disparue entre le Palais Royal et le Louvre), le reste du logis étant occupé par Nicolas Cochin. En 1753 la ville de Lyon demande à Soufflot le projet d’une salle de spectacle, mais, en novembre 1754, Louis XV décide de faire construire une nouvelle et grande église Sainte-Geneviève. Soufflot, désigné par le marquis de Marigny pour ce projet, est prié de se rendre à Paris dès le début de février 1755, et il se voit dans l’obligation de confier à Munet* ses plans du théâtre de Lyon. En outre, le marquis de Marigny lui octroie la lourde charge d’administrer les bâtiments de Paris (à raison de 6 000 livres par an). Soufflot est envoyé à Reims pour décider de l’emplacement de la statue équestre du roi, il reconstruit la sacristie et le trésor de Notre Dame (1756-1757) ; en récompense, le 24 juin 1757, le roi l’honore de la croix de Saint-Michel et lui attribue des lettres de noblesse avec des armoiries : un écu d’argent à une colonne de gueules, accostée de deux castors au naturel, posés en pal. En 1763, il devient contrôleur général des bâtiments du roi (3 000 livres par an). Reconnu par tous pour son sérieux, son ardeur au travail, sa sociabilité, il est l’un des habitués du salon de Mme Geoffrin rue Saint-Honoré, où il retrouve, entre autres, Carl Van Loo, Vernet, Boucher, Vien, Vaucanson, Joseph Vernet. Ses multiples occupations parisiennes ne l’empêchent pas de faire des incursions à Lyon pour suivre les travaux dont il a chargé Munet* et Loyer*. Il est alors l’architecte le plus connu et le plus admiré dans toute l’Europe. « Sa probité scrupuleuse, sa conscience, la dignité de sa vie et de son caractère le font estimer et aimer. On sait qu’il aime la gloire, mais noblement, et qu’il est incapable d’aucune bassesse pour l’obtenir, il a quelque chose de brusque et de tranchant par son habitude de commander à des ouvriers dès le plus jeune âge ; mais il se repent aussitôt de ses vivacités et demande excuse le lendemain. Compatissant et charitable, il prend les intérêts de ses inférieurs, de ses employés, de ses ouvriers, avec un empressement vraiment touchant. On l’appelle le bourru bienfaisant. Soufflot, dit Marigny, est plein de candeur et de probité » (Jean Mondain-Monval).

 En octobre 1760 il est associé libre à l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris. En 1770, il est reçu comme membre honoraire à l’Académie de Marseille. Il est membre de la Société des sciences et belles-lettres d’Auxerre, membre de l’Académie des Arcades à Rome, de l’Académie de Saint-Luc à Florence. Cependant son projet pour l’église Sainte-Geneviève, le « plus grand monument que la France ait pu élever dans le 18e siècle » (Quatremère de Quincy), ne manque pas de susciter des controverses, notamment en ce qui concerne la structure du dôme, qui paraît à certains irréalisable, ce qui l’affecte, d’autant plus que sa santé chancelle. De plus, en juillet 1773, le marquis de Marigny, son principal soutien et ami, quitte la direction générale des Bâtiments du Roi ; il est remplacé par le marquis d’Angiviller, qui, sous l’impulsion de Turgot, y institue une administration pesante, contraignante et vexatoire pour les architectes. Cette même année 1773, il est nommé par le consulat de Lyon contrôleur général des Bâtiments et embellissements de la ville. Toutefois, il ne cesse de travailler à l’amélioration de son projet de Sainte-Geneviève, comme il l’écrit le 18 août 1776 à François Tronchin : « L’ouvrage est réellement intéressant par sa complication, par la coupe des pierres, et par la manière dont sont exécutées toutes les différentes parties qui doivent faire la base solide, quoique légère en apparence, sur laquelle doit être élevé le dôme. Vous en avez vu un modèle pendant votre dernier voyage ; j’y ai cependant fait encore quelques changements pour donner à l’extérieur et même à l’intérieur plus de légèreté, sans altérer la solidité. Sans cesse occupé de cet édifice, je vais, ou du moins je crois toujours aller mieux, et je ne cesserai d’y tendre que lorsque la besogne sera faite. La machine que j’ai fait faire, il y a trois ans, pour connaître la force des pierres de différentes natures et le fardeau auquel elles peuvent résister, m’a donné des moyens de m’assurer de ce que l’on peut risquer, plus certains encore que les conclusions qu’il est possible de tirer de la légèreté de certaines églises gothiques ; et je crois que les expériences que j’ai faites, et qui m’ont été fort utiles, le seront aussi à ceux qui voudront en profiter. »

 Le dôme de Sainte-Geneviève n’est pas encore construit lorsque Soufflot, qui a toujours eu une santé délicate, décède d’épuisement à Paris, paroisse de Saint-Germain l’Auxerrois, le 29 août 1780. Avec son petit cousin François Soufflot, dit le Romain [fils de Jean-Baptiste Soufflot, cousin germain de Jacques Germain, il est l’architecte, qui sera chargé avec Jean Rondelet de terminer la construction de l’église], il occupait l’hôtel de l’intendance des Bâtiments du roi, situé dans le jardin des Tuileries près de l’Orangerie, où vivant dans un cadre luxueux et bucolique (il y élevait des poules, et il faisait paître des vaches, pour son lait quotidien, en bordure des Champs-Élysées), il était servi par sept domestiques. Ayant épousé l’architecture, Soufflot est resté célibataire. Dans son testament du 29 août 1780, il nommait Joseph Vernet comme légataire universel, et léguait sa fortune à ses frères et sœurs, sans oublier ses amis. En attendant l’achèvement de l’église, il est inhumé provisoirement dans un caveau de l’ancienne église Sainte-Geneviève. Le 25 février 1829, après un service solennel suivi par un très grand nombre de personnes, il a été inhumé dans un caveau de l’édifice devenu le « Panthéon des grands hommes » par décision de l’Assemblée constituante du 4 avril 1791. Il avait pris soin de rédiger lui-même son épitaphe :

 Pour maître de son art, il n’eut que la nature,

 Il aima qu’au talent on joignît la droiture.

 Plus d’un rival jaloux, qui fut son ennemi,

 S’il eût connu son cœur eût été son ami.

 Son nom a été attribué en 1807 à une rue de Paris, en face du Panthéon, et vers 1821 à Lyon, à la petite rue qui longe la Loge du Change (5e).


Académie

Soufflot est proposé comme membre titulaire de l’Académie des beaux-arts le 17 novembre 1738, et il est élu le 24, classe des arts, « pour l’Architecture, la Peinture & la Sculpture ». Il fait son remerciement de réception le 16 février 1739 (Ac.Ms263 f°160), auquel répond Duclos, président de l’année (f°159). Dès le 4 mai 1739, il « fait voir un plan exact qu’il a levé à Rome de l’Eglise Saint-Pierre » (registre, p. 116-117). Le 16 décembre 1739, il présente un mémoire sur Les proportions dans l’architecture ; le 12 et le 19 avril 1741, sur L’architecture gothique ; le 9 septembre 1744, sur L’architecture ; le 2 décembre 1744 il montre plusieurs dessins pour la reconstruction du pont Saint-Vincent ; le 1er septembre 1745, il disserte sur les raisons qui nous font approuver ou désapprouver les ouvrages d’architecture ; le 12 janvier 1746 Soufflot montre un dessin d’un arc de triomphe pour la campagne de 1745 (il s’agit de l’arc de triomphe commémorant la bataille de Fontenoy qu’il dédicace à Louis XV) ; le 14 décembre 1746, il répond à l’intervention de Delorme faite la semaine précédente sur le moyen de voir exactement dans le modèle en petit, l’effet apparent de l’édifice en grand, etc. (voir la liste des manuscrits ci-dessous). Le 22 février 1747 avec Mathon, Borde, Delorme, et Valernod, il fait un rapport à l’invitation de MM. les chanoines et barons de l’église de St Just sur ce qu’il conviendrait de faire pour diminuer l’impression des cloches. Le 16 juillet 1749 il donne un exemplaire de son plan de la façade de l’Hôtel-Dieu gravé par Blondel. Le 10 mars 1751 il fait un rapport sur ce qu’il a vu en Italie (Vésuve, Boulican, tour de Pise) et le 17 mars, il fait part d’une lettre de M. Cochin sur les peintures d’Herculanum. Le 4 août il est commissaire avec Mathon et Goiffon pour examiner le perfectionnement d’une pompe présenté par le sieur Dubost et, le 11 août suivant, ils rendent un avis favorable. Le 17 mai 1752, Soufflot, Mathon et Valernod sont commissaires pour examiner la machine du sieur Rostin, pour monter les pièces de canon avec deux hommes, sur laquelle ils émettent des doutes la semaine suivante. Le 13 décembre il est chargé avec Delorme de mesurer les basses eaux de la Saône qu’on n’a jamais vues si basses. Le 23 novembre 1753, Mathon, Valernod et Soufflot commissaires pour examiner une machine de Geay et Pacot pour filer des cordes sans tourneur ; le 21 décembre, Soufflot montre plusieurs plans de théâtres d’Italie. Le 19 juillet 1754, Lacroix, Soufflot et Goiffon sont nommés pour étudier le projet de l’abbé Lacroix d’établir à Lyon une école de dessin et de peinture. Le 20 décembre Valernod, Goiffon et Soufflot, commissaires pour examiner le mémoire de Vaucanson sur sa machine à écraser les dorures.

Etant actif à l’Académie des beaux-arts (qui a pris en 1748 le nom de « Société royale »), ce même 20 décembre il est élu directeur pour l’année 1755, en fait le remerciement le 3 janvier. Mais il n’y assume pratiquement pas sa fonction car, le 31 janvier, il « part incessamment pour Paris », où il s’installe définitivement, mais où il doit rencontrer le procureur général pour savoir ce qui s’oppose à l’enregistrement des lettres patentes.

Le 21 février Soufflot, directeur, Bollioud, secrétaire, Fleurieu et Pernetti doivent examiner la lettre que le P. Tolomas doit envoyer à d’Alembert, mais Soufflot démissionne la semaine suivante. De ce fait, c’est le directeur de l’année précédente (Clapasson*) qui doit affronter la polémique entre D’Alembert et Tolomas*, qui éclate quelques jours plus tard ; mais il reste sur les listes de la Société royale. En revanche, à la fusion des deux académies, à l’automne 1758, il ne figure plus sur les listes. C’est seulement le 9 janvier 1770 (donc après son second voyage en Italie) que Soufflot fait demander par Nonnotte* d’être inscrit sur la liste des vétérans, ce qui est accepté sur le champ ; il en remercie l’Académie le 22 mai. Nommé par le consulat de Lyon contrôleur général des bâtiments et embellissements de cette ville, il séjourne à Lyon quelque temps en 1773 et est régulièrement présent aux assemblées du 8 juin au 17 août 1773, il y présente les plans et dessins de l’église Sainte-Geneviève les 8 et 15 juin. Le 24 août, absent, il fait lire une épître en vers par Bory*. On ne le voit plus sur les listes ensuite, mais il envoie un mémoire, déjà présenté à l’Académie royale d’architecture le 20 novembre 1775, qui est lu le 28 juillet 1778. Sa mort est annoncée à la séance du 5 septembre 1780, où La Tourrette* lit sa notice nécrologique du Journal de Paris, et le directeur semestriel, Montluel*, lit un court éloge à la séance publique du 5 décembre (Ac.Ms267-I f°205).

Bibliographie

Étant donné la place tenue par Soufflot dans l’histoire de l’architecture, la bibliographie qui lui est consacrée est considérable et très actuelle, d’autant plus que le Panthéon est en pleine restauration. Sa mort et sa naissance ont fait l’objet de deux colloques (actes publiés), l’un en 1980 à Lyon, à l’Institut d’histoire de l’art de l’université Lyon-2 – Soufflot et l’architecture des Lumières, Colloque CNRS, Paris, n° spéc. Cahiers de la Recherche Architecturale, 1980 – ; l’autre en 2013 à Paris, mairie du 5eJacques-Germain Soufflot : l’architecture régénérée (1713-1780), Paris : Picard, 2015).

Pour la présente notice, ont été consultés : A. C. Quatremère de Quincy, Hist. de la vie et des ouvrages des plus célèbres architectes, Paris : Renouard, 1830. – A. C. Quatremère de Quincy Dict. historique d’architecture, Article « Soufflot », Paris, 1832, t. 2, p. 482 (voir aussi copie Ac.Ms354 f°3-6). – M. Leclerc, « Jacques-Germain Soufflot », Annuaire historique du département de l’Yonne : recueil de documents authentiques destinés à former la statistique départementale, 1852, p. 231. – Jean Mondain-Monval, Soufflot, sa vie, son œuvre, son esthétique, thèse pour le doctorat, université de Paris, 1917. – J.-M. Pérouse de Montclos, Jacques-Germain Soufflot, Paris : Monum, éd. du patrimoine, 2004. – Charvet. – Audin et Vial. – DHL.

Iconographie

Portrait de profil, sanguine, vers 1739, collection particulière. – Portrait, huile sur toile, signé et daté, L.-M. Van Loo, 1767, Musée du Louvre. – Portrait de profil, dessiné par Nicolas Cochin, gravé par Laurent Cars.

Manuscrits

Des proportions de l’architecture, 9 décembre 1739, Ac.Ms194 f°132-139. – Sur l’architecture gothique, 12 avril 1741, Ac.Ms194 f°144-151.- Dans l’art de l’architecture,le goût est-il préférable à la science des règles ou celle-ci au goût ?, 9 septembre 1744, Ac.Ms194 f°126-131.- Diverses remarques sur l’Italie principalement sur le Mont Vésuve, 12 avril 1752, Ac.Ms136 f°1-12. – Suite des remarques sur l’Italie, 31 mai 1752, Ac.Ms218 f°68-73. –Explication des dessins de la salle des spectacles de Lyon, 21 décembre 1753, Ac.Ms121 f°29-31. – Extrait des registres de l’Académie Royale d’Architecture (Aqueduc du Mont Pilat), 11 août 1760, Ms118 f°140. - De l’identité du goût et des règles dans l’exercice de l’architecte, 28 juillet 1778, Ac.Ms190 f°53-56. – Soufflot, de Valernod, Delorme, Borde, Mathon de la Cour, Rapport sur les effets du mouvement des cloches de l’église saint Just, 22 février et 1er mars 1747, Ac.Ms307 f°77 79. – « Il avait laissé dans ses papiers un tableau comparatif de la force et de la densité des marbres et des pierres des principales carrières de France, avec le dessin de la machine qu’il employait à ses expériences » (Jean Mondain-Monval).

Publications

Plans et description de l’église Saint-Pierre de Rome et de la colonnade de la place antérieure.- Plans, coupes, profils, élévations géométrales et perspectives de trois temples antiques près de Paestum, mis au jour par les soins de G. M. Dumont, Paris,1764. – Élévations et coupes de quelques édifices de France et d’Italie, dessinées par feu M. Soufflot et publiées par M. Dumont, Paris, 1781. – « Dans l’art de l’architecture, le goût est-il préférable à la science des règles ou celle-ci au goût ? », Archives Historiques du Rhône, 1831 (tome I, p. 107). – Bourse ou Loge des changes à Lyon, Paris : chez Daumon, 1770.

Travaux d’architecture à Lyon

Sollicité de toutes parts, Soufflot a réalisé un très grand nombre de projets très divers allant du plus modeste dessin aux plans plus aboutis, qui pour beaucoup ne se sont pas concrétisés faute de moyens financiers ou d’appui du roi, qui lui préférait l’architecte Gabriel ; surtout ses occupations très prenantes d’administrateur des bâtiments de Paris et de contrôleur général des bâtiments du roi l’ont obligé à souvent déléguer ses travaux à des collaborateurs qui n’ont pas toujours respecté ses programmes.

On trouvera ici seulement une liste de travaux lyonnais, à partir de 1739 : Dessins d’exécution du baldaquin de l’église Saint-Bruno, conçu par Servandoni, 1739. – Maison rue Neuve pour Blaise Denis de Cuzieu, 1740. – Plan des jardins du château Bourbon pour Isaïe Soubry, Saint-Laurent d’Agny, 1741. – Plans de l’Hôtel-Dieu, 1741-1756. – Dessins du maître-autel de Saint-Bruno en collaboration avec Servandoni, 1744. – Dessin des cadres des tableaux de Trémolières, église Saint-Bruno, 1744. – Projets de quais et de ponts sur le Rhône et la Saône à la demande du Consulat, 1745-1746. – Immeubles de l’actuelle place Louis-Chazette, 1745. – Transformation de la loge du Change, travaux confiés à Roche, 1747-1750. – Agrandissement de l’archevêché à la demande du cardinal de Tencin, 1748. – Reconstruction de la maison du Cerf Blanc (propriété de l’Hôtel-Dieu, à Saint-Paul), 1748. – Projets d’aménagement et de lotissements quai Saint-Clair, 1749. – Porte monumentale du château d’Oullins, résidence d’été du cardinal, 1749-1752. – Maison des Génovéfains, à Saint-Irénée, 1749 (construction confiée à Loyer*). – Hôtel particulier pour Jean de Lacroix-Laval, le frère de l’abbé Antoine de Lacroix-Laval*, 30 rue de la Charité, 1751. – Maison d’Étienne Parent, place de l’Herberie, 1751. – Reconstruction de la maison Perrachon, pour l’Hôtel-Dieu, rue Mulet, 1752. – Hôtel Sabot de Pizay, rue Saint-François, 1752 (attribution par Vingtrinier et Charvet). – Plan de la salle de spectacle, 1753. – Plans du manège et des bâtiments de l’académie d’équitation, 1760.

Attributions : maison de la Rivette (Caluire-et-Cuire) pour Claude Pitra, château de Lacroix-Laval (Marcy-l’Étoile), domaine de la Fréta, pour Pierre Poivre* (Saint-Romain-au-Mont-d’Or).