Né à Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher) le 24 septembre 1829, fils de Julien Belot, pharmacien, et d’Alexandrine Virginie Souché (encore écrit Souchet), fille elle-même d’un professeur maître de pension, décédée le 24 avril 1833 à l’âge de 39 ans ; témoins : Joseph Aubonnelle, marchand, et Alexandre Stanislas Jouanneau, horloger. Après le collège de Vendôme, il entre en quatrième à Louis-le-Grand, où il obtient le deuxième prix de rhétorique en 1846. Il est admis premier en 1848 à l’éphémère École nationale d’administration, puis toujours premier en 1849 à l’École normale supérieure, où il fut l’élève de Chéruel. Dans cet établissement, il se passionne pour l’histoire antique avec Fustel de Coulanges, qui devient son ami.
Professeur aux collèges de Blois (régent de troisième, octobre 1854), d’Orléans (en quatrième, décembre 1853-octobre 1854), il se voit confier la chaire d’histoire au lycée de Vendôme et passe l’agrégation en septembre 1855. Transféré à Strasbourg en 1858, il y retrouve Fustel de Coulanges. En 1863, il occupe une chaire d’histoire au lycée de Versailles, et en 1871 au lycée Henri-IV à Paris. Il est nommé professeur d’histoire à la faculté des lettres de Lyon en 1872, même s’il ne soutient sa thèse de doctorat qu’en 1873 avec son Histoire des Chevaliers romains, dont le premier tome a paru en 1866 et le second en 1873 (couronné par l’Académie française). Sa thèse complémentaire, éditée en 1872, portait sur Les tribuns de la plèbe. Il succède à Lyon à François Dareste de Chavanne*. Comme la chaire d’histoire ancienne est tenue par Gustave Bloch, il se trouve sur celle d’histoire moderne et contemporaine. De 1873 à 1878, il travaille sur l’origine des États-Unis, puis revient sur l’Antiquité grecque, et plus tard vers 1885 sur l’histoire romaine qu’il étudie en liaison avec l’histoire économique.
Il est mort à Lyon le 30 septembre 1886 et inhumé à Montoire.
Il avait épousé vers 1855 sa cousine Flavie Caroline Belot, née à Villiers (Loir-et-Cher), le 5 mai 1824, décédée à Lyon 1er le 1er mai 1876 de la petite vérole, fille de Désiré Marie Belot, huissier royal, et de Marie Guettet. Témoins à la déclaration de décès : Guillaume Alfred Heinrich*, doyen de la faculté des lettres de Lyon, et Alfred Philibert Soupé, professeur à la faculté des lettres. Elle lui donna Émile Belot (Vendôme 8 décembre 1857-1944), polytechnicien et directeur de la Manufacture des tabacs de Reuilly (1914-1928), inventeur, théoricien de l’organisation du travail, membre de la Société astronomique de France (1904), prix Parville de l’Académie des sciences en 1918, auteur de divers ouvrages scientifiques ; et Gustave Belot (Strasbourg 7 août 1859-Paris 21 décembre 1929), agrégé de philosophie, professeur au lycée Louis-le-Grand, inspecteur général de l’Instruction publique.
Sur un rapport de G. Heinrich du 28 novembre, il est élu le 5 décembre 1882 au fauteuil 2, section 2 Lettres, succédant à Tony Desjardins*. Il est introduit le 13, et ne prononce que le 22 décembre 1885 son discours de réception, titré : Benjamin Franklin chef de la démocratie américaine (Lyon : Assoc. typogr., 1886).
Membre correspondant de l’Académie des Sciences morales et politiques, section d’Histoire, en 1883, au titre de ses travaux d’histoire romaine.
Arnould Locard*, Discours prononcé aux funérailles d’Émile Joseph Belot. – Guillaume Alfred Heinrich, « Notice biographique sur M. Émile Belot... lue à la séance publique du 25 janvier 1887 », MEM 24, 1887, p. 305-328. – DBF, article Roman d’Amat pour Émile Joseph, et article Prévost pour son fils Émile (les deux auteurs n’avaient pas vu leur parenté).
Tous ses manuscrits (1829-1886) et sa bibliothèque ont été légués par ses fils en 1886 à la faculté des lettres de Lyon, et déposés à l’ancienne bibliothèque interuniversitaire de lettres et sciences humaines de Lyon, soit vingt-cinq manuscrits (38 vol.) et plusieurs centaines de titres (Ms 28-65 Papiers d’Émile Belot).
Lycée impérial de Versailles. Discours prononcé à la distribution des prix (sur l’étude de la géographie), par M. Belot... 8 août 1867, Versailles : Aubert, 1867. – Histoire des Chevaliers romains considérée dans ses rapports avec les différentes Constitutions de Rome, 1. Depuis le temps des rois jusqu’au temps des Gracques. 2. Depuis le temps des Gracques jusqu’à la division de l’Empire romain, 2 vol., Paris : A. Durand, 1866-1873 [Émile Belot se distingue de Mommsen sur la formation de la nation romaine pour se rapprocher de Niebuhr]. – Le dernier siècle de la République romaine : leçon d’ouverture faite à la faculté des lettres de Lyon, le 18 avril 1872, Lyon : Vingtrinier, 1872. – De tribunis plebis : de origine et vi forma et modo tribuniciæ potestatis, Paris : Durand et Pedone-Lauriel, 1872. – E. Zeller, Belot et É. Boutroux, La Philosophie des Grecs considérée dans son développement historique [...], traduit de l’allemand par É. Boutroux ; t. 3 : Socrate et les Socratiques. Traduit par M. Belot, Paris, 1877-84. – La République d’Athènes, lettre sur le gouvernement des Athéniens adressée en 378 avant J.-C... au roi de Sparte Agésilas..., Paris : Xénophon 1880-1881. – « Pasitèle et Colotès », Ann. Fac. Lettres Lyon 1-2, 1883, p. 23-40. – « La fausse donation de Constantin : examen de quelques théories récentes », Ann. Fac. Lettres Lyon 2-1, 1884, p. 12-44. – « Nantucket : étude sur les diverses sortes de propriétés primitives », Ann. Fac. Lettres 2, fasc. 1, 1884, p. 91-181. – De la révolution économique & monétaire qui eut lieu à Rome au milieu du iiie siècle avant l’ère chrétienne et de la classification générale de la société romaine avant et après la première guerre punique, Paris : Leroux, 1885. – Notice historique sur le Lyonnais, in Histoire de France depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos jours..., par A. Magin, Paris : Ch. Delagrave, 1876.