Casimir Julien Charles Échernier naît le 16 février 1818 rue d’Angoulême à Albi. Témoins : Jean Baptiste Rodière, imprimeur libraire, et Jean de la Croix Pourtet, également imprimeur. Casimir est le fils de Gabriel Jean Baptiste Dominique Échernier, premier commis de l’enregistrement et des domaines à la direction d’Albi (né à Carcassonne, paroisse Saint-Vincent, le 4 août 1786), et de Marie Paule Fontaine – ils se sont mariés à Albi le 23 mars 1817– fille de Jean Félix Fontaine, propriétaire et maire de Fréjairolles, près d’Albi, et de Marie Henriette Claire Mariès, petite-fille de Jacques Mariès, médecin, conseiller du roi et premier consul de la ville d’Albi. Marie Paul Fontaine, née le 24 septembre 1798 à Albi, est une nièce de l’architecte et ingénieur des ponts et chaussées Jean François Augustin Marguerite Barnabé Mariès (Albi 1758-1851), « Haussmann albigeois » avant l’heure, architecte du département du Tarn (1830-1834), et grand bibliophile qui, par un courrier adressé le 5 novembre 1792 au ministre Roland, a sauvé la cathédrale d’Albi de la destruction, à la grande joie des Albigeois.
Casimir Échernier commence ses études au collège de Cahors, les termine à Carcassonne. Il souhaite sans doute suivre la trace de son grand-oncle, mais ses parents voulant en faire un négociant l’envoient à Lyon, chez un parent de la famille, Marcellin Estruc, marchand toilier 23 Grande Rue Longue. N’ayant pas du tout la bosse de commerce, il quitte la boutique, ses parents lui coupent les vivres. Le 23 septembre 1839 il entre à l’école des beaux-arts et, pour assurer sa subsistance, travaille de 1842 à 1849 chez A.-F. Savette, décorateur du Grand théâtre de Lyon et réalise des décors pour le petit théâtre de marionnettes de la rue Sainte-Marie-des-Terreaux. Il participe à la Monographie de Brou publiée en 1842 par Dupasquier* en réalisant quelques dessins.
En 1849, il est embauché par l’architecte Jules Exbrayat (1809-1857), dont il devient le collaborateur et dont il reprend l’agence à son décès (il est l’auteur de son tombeau au cimetière de Loyasse, 88 /1, D). Casimir Échernier construit beaucoup, essentiellement pour des investisseurs privés et pour une clientèle bourgeoise très aisée.
Par ailleurs, il s’implique dans différents organismes : il est à partir de 1859 membre de la Société académique d’architecture de Lyon, y étant successivement secrétaire, vice-président, président et président d’honneur ; membre de la Société des architectes français qui l’honore en 1886 d’une médaille d’honneur au titre de l’architecture privée ; membre des conseils d’administration de l’école des beaux-arts, de l’école de la Martinière et de la SEPR ; vice-président de la commission des musées ; membre du conseil des bâtiments civils du département du Rhône ; membre de la Commission des richesses d’art du département du Rhône ; membre du comité d’inspection des bibliothèques municipales de la ville de Lyon ; président d’honneur de l’union architecturale de Lyon, fondée en 1879, et qui se donnait pour but de soutenir les jeunes architectes ; membre de la Société des amis des arts de Lyon. Moins connu est son engagement dès 1850 auprès des fouriéristes lyonnais, étant notamment membre et actionnaire du conseil de surveillance de la société lyonnaise de capitalisation fondée en 1856 par François Barrier* dans le but de fonder une entreprise phalanstérienne. Il est fait officier d’Académie le 14 juillet 1884, et chevalier de la Légion d’honneur le 24 juillet 1889 (LH/889/26).
Casimir Échernier épouse le 23 mars 1871 sa compagne de longue date, Élisabeth Plagnard, fille d’un marinier, née à la Croix-Rousse le 3 janvier 1802, décédée le 7 mai 1880 à 78 ans. Le couple a habité successivement 7 rue Boissac (1861), 13 rue Saint-Dominique (1869), 2 rue d’Amboise (1871-1878), 2 rue du Plat (1886), où Casimir Échernier décède le 26 juillet 1895 à l’âge de 77 ans. Il a été inhumé au cimetière ancien de la Croix-Rousse le 28 juillet.
Joséphin Soulary* a dédié à Casimir Échernier son poème « Le cri », publié dans Les rimes ironiques en 1882.
Le 28 novembre 1893, Gaspard André* présente la candidature de Casimir Échernier, qui est admis la même année au fauteuil 6, section 4 Lettres-arts, en remplacement de l’architecte Bresson*. Il prononce son discours de réception le 19 juin 1894 : L’architecture lyonnaise aux quatre derniers siècles, remarques historiques (MEM L, 1894). Claude Valson, en tant que président, prononce son éloge funèbre le 28 juillet 1895 (MEM L, 1897, et Lyon : Pitrat, s.d., 4 p.).
Claude Valson*, « Discours prononcé aux funérailles de M. Casimir Échernier, le 28 juillet 1895 », Ac Rapports, I, 1897, p. 211-214. – Louis Rogniat*, « Casimir Échernier architecte 1818-1895 », Ann. SAAL, 1895-1898, et A. Storck et Cie : Lyon, 1899, portrait. – Charvet, 1899. – Colonel Teyssier, « Notice sur l’architecte Échernier », Rev. Hist. Scient. Litt. Tarn, 1900. – Audin et Vial. – Gérard Corneloup, DHL. – Bernard Desmars, Dict. Biogr. du Fouriérisme, importante notice mise en ligne en juillet 2011. – J. de Sacy, DBF.
« Notice biographique sur Claude Anthelme Benoît » [lue dans la séance de la SAAL du 9 novembre 1875], Ann. Soc. Acad. Arch. Lyon, 1877, et Lyon : Perrin, 1877, 8 p. – Allocution à la distribution des prix : École nationale des beaux-arts de Lyon, 9 août 1885, Lyon : Walterner, 1885. – « Notice biographique sur Étienne-Joseph Falcouz », [lue dans la séance de ja SAAL le 6 mai 1886], Ann. SAAL, 1887, et Lyon : Mougin-Rusand, 1887, 9 p. – « Rapport sur le percement de la rue Grolée », Ann. SAAL, 1888. – L’architecture lyonnaise aux quatre derniers siècles, remarques historiques, Lyon : Rey, 1894. – « Notice biographique sur Jean-Claude Berthelet », Ann. SAAL, 1899. – « Notice biographique sur Jean Marie Anselme Lablatinière », Ann. SAAL, 1899.
Ensemble d’immeubles rue de la Bourse en collaboration avec Journoud (1859-1860). – Immeuble 1 place Grolier (act. place Gailleton) pour Ernest Gayet, président de la Caisse d’épargne de Lyon, et Jean Alexis de Zurich (1860-1861). – Le grand magasin de nouveautés de luxe pour les frères Constant et Paul Marix, inauguré par le maréchal de Castellane et son épouse le 25 novembre 1863, 96 rue de l’Impératrice, rue des Archers et rue Gasparin (act. boutiques Hermès, Cartier et Vuitton, rue du Président-Édouard-Herriot). – Hôtel Shultznerhoff à Wiesbaden (pour les fabricants de soieries Schultz ?) (1865).–Immeuble 9 quai d’Albret (act. quai de Serbie) pour le banquier Augustin Droche, vers 1866.– Immeuble 55 avenue de Noailles (Maréchal-Foch) pour Esprit Blache, négociant Port Saint-Clair, 1867. – Chalet des Ronzières à Brignais pour le député Laurent Descours (1867-1868). – Immeuble 28 rue d’Enghien, pour Auguste Limousin, négociant (1868-1881) . – Château de Chalin (Écully), pour Adolphe Marix, membre du consistoire israélite, 1875. – Château de la Salette (La Balme-les-Grottes, Isère), pour Antonin Péricaud, vers 1876. – Villa Ombrosa, quai Clémenceau à Caluire, pour Paul Grand, fabricant de soieries, dont il réalise le tombeau à Loyasse en 1891 (13, D). Casimir Échernier est également intervenu dans la Loire (Saint-Étienne, Saint-Chamond, Saint-Martin-en-Coailleux), à Marseille (rue Impériale), et à Nice (quai Saint-Jean).
Restaurations. Château de Mépieu (Creys-Mépieu, Isère) acheté par Ernest Gayet en 1864. – Château de Chazey-sur-Ain (pour les Chevrier de Corcelles ?). – Château de Joux (Rhône), pour Thomas Charles Raymond de Cotton du Puy-Montbrun.