Pierre Albouy ou Alboüy, encore écrit Albouys ou Albouis, est né à Lyon le 30 janvier 1712, fils aîné de Jean Albouy, apothicaire juré à Lyon, et de Marguerite Giroud, petit-fils de Jean Albouy, marchand à Cadmond-lès-Rodez en Rouergue (Aveyron), et de Jeanne Bouscayrolle. Il a été baptisé à Saint-Nizier le 1er février ; parrain : Pierre Burgelat, ancien échevin ; marraine : Louise Victoire Silet, femme de Philibert Giroud, marchand d’étoffe. Pierre est lui-même apothicaire, rue de Flandre (emplacement du quai de Bondy). Il eut sans doute deux fils, également apothicaires à Lyon : Antoine Albouy l’aîné, exerçait rue de Flandres en 1754, et petite rue Mercière en 1758 ; Jean Albouy cadet était, quant à lui, installé à la Fromagerie Saint-Nizier (Almanach de Lyon). Pierre meurt le 6 janvier 1755, paroisse Saint-Paul, et il est inhumé « dans la cave du cimetière de St Laurent » (la nouvelle n’est annoncée à l’Académie que le 14 février).
Après avoir été initié à la profession de son père, Albouy part étudier la botanique à Montpellier, puis à Paris sous Johann Grosse et Gilles-François Boulduc. Il obtient une place d’aide-major pharmacien dans l’armée d’Italie. Revenu à Lyon, il est reçu maître juré de pharmacie et s’applique à approfondir « les principes de la galénique et de la chimie ».
Il est admis le 29 avril 1737, à l’âge de 25 ans, à l’Académie des beaux-arts. Son remerciement de réception du 13 mai est suivi d’un mémoire intitulé Discours sur la chimie en général. Le 9 septembre 1737, il lit une dissertation sur l’or. Dans la répartition des académiciens des Beaux-Arts indiquée le 10 février 1738, il est classé pour la chimie avec Gavinet*. Les 5 et 12 mai 1738, il montre les différents vaisseaux utilisés en chimie ; il lit à nouveau sa dissertation sur l’or et fait des expériences « pour prouver que l’esprit de nitre est le dissolvant de l’or et non l’esprit de sel ». Le 1er septembre 1738, il lit un mémoire sur la « végétation, par lequel il prétend prouver qu’il n’y a point de nitre aérien qui serve à la végétation et qu’il est dans la terre, etc. ». Le 9 septembre 1739, il lit à nouveau sa dissertation sur l’or. Lors de la séance publique du 4 mai 1740, « Albouy fils lit une dissertation dans laquelle il a tâché d’établir que le nitre qu’on appelle aérien était purement imaginaire » (voir Ac.Ms257, f°127-134, et Mém. de Trévoux, juin 1740, p. 1277-1278). Le 1er décembre 1740, il lit un mémoire « sur l’alun mis dans le vin », pour solution à la question posée par M. Delorme le 18 de novembre 1739. Il assure que « l’alun peut empêcher le vin de pousser, mais qu’il est nuisible à la santé, étant un acide corrosif, etc. ». Le 14 juin 1741, « il lit un mémoire sur l’antimoine par rapport à son éméticité. Il définit l’émétique et parle de ses effets » et des dangers de ses préparations. « Il prétend qu’un laboratoire public servirait à garantir des dangers où sont exposés les malades par les différentes préparations et que ce laboratoire outre sa grande utilité aurait encore ses agréments pour le public ».
« Son inclination l’ayant porté à faire son séjour en d’autres villes », sa place est déclarée vacante le 12 septembre 1742.
Bollioud, Ac.Ms271. – Delandine.
Outre le mémoire sur le nitre aérien, l’Académie en conserve trois : Ac.Ms214 f°138-147 : « De l’antimoine », du 16 août 1739 ; Ac.Ms257, f°287-294 et 217-221 : « De l’alun dans le vin », du 1er décembre 1740, et « De l’émétique » du 14 juin 1741. Bollioud donne le titre de 14 autres, rédigés entre 1737 (« Recherches chimiques sur l’or ») et 1749 (« Composition d’un élixir calmant et somnifère »). Delandine, indique un Ms intitulé : « De la dissolution de l’or par l’eau-régale, et de l’or-fulminant » à la BML.