Né à Lyon le 18 février 1812, Théodore Jean Baptiste Marie Aynard, fils d’Alphée Marie Aynard (Lyon, 1778-Lyon, 1865), négociant à Lyon, 151 quai de Retz, et de Catherine Henriette Jordan (Lyon, 1792-Lyon, 1861). Il épouse, alors qu’il réside à Versailles, à Lyon le 30 avril 1849 Henriette Alexandrine Joséphine d’Aubarède (Bourg-en-Bresse, 16 octobre 1820-Lyon, 1881), demeurant à Lyon 13 place Bellecour, fille d’Alexandre Marie Henri d’Aubarède (Bourg-en-Bresse, 1786-Lyon, 1863), propriétaire rentier, et de Marie Louise Joséphine Bouvier (Bourg-en-Bresse, 1798-Anvers, 1872). Il meurt 11 quai Saint-Clair à Lyon, le 11 juin 1902 et est inhumé le 14 juin à Loyasse.
Entré à l’École polytechnique en 1831, il sort dans le corps des Ponts et Chaussées où il fait une brillante carrière : élève ingénieur le 20 novembre 1833, aspirant ingénieur le 18 avril 1837 ; ingénieur ordinaire de 2e classe le 25 mai 1839, de 1re classe le 8 mai 1847, ingénieur en chef de 2e classe le 28 juin 1856, de 1re classe le 1er septembre 1865, il termine en 1874 inspecteur général honoraire des Ponts et Chaussées. Tout d’abord ingénieur à Clermont-Ferrand, puis en 1840 ingénieur des fortifications à Paris. Une grande partie de son activité concerne les chemins de fer : ingénieur du chemin de fer de l’Ouest en 1847, puis, en disponibilité au service de la Compagnie du chemin de fer de Genève, il est chargé de la construction de la ligne Mâcon-Genève. Attaché au service du chemin de fer de Paris à Lyon (1er mars 1852-1855), puis comme ingénieur en chef de 1re classe, il est chargé à Lyon du contrôle des travaux des lignes de chemin de fer du Dauphiné (1861-1869). En charge du service ordinaire dans le département du Rhône, on lui doit l’installation en 1862 du funiculaire de la rue Terme, dit Ficelle de la Croix-Rousse, premier chemin de fer urbain à traction funiculaire du monde. Outre les techniques de son métier, il s’intéresse à la sylviculture, au reboisement des montagnes, aux plantations d’arbres fruitiers en bordure des routes, à l’assainissement de Lyon et à l’adoption du tout-à-l’égout. Plein d’humour, cet homme d’esprit indépendant, sans parti pris politique, a écrit plusieurs volumes de souvenirs qui fourmillent d’anecdotes toujours intéressantes sur les hommes et sur la vie quotidienne durant les deux Restaurations, la Deuxième République, le règne de Napoléon III et la Troisième République.
Il avait acheté le 3 mars 1863 le domaine de la Carette, rue de Margnoles à Caluire, ancienne propriété de Jean-Emmanuel Gilibert*.
Chevalier de la Légion d’honneur le 10 décembre 1850, officier le 7 août 1875 (LH/83/51). Chevalier de l’Ordre de Maurice et Lazare.
Candidat le 7 février 1865, sur le rapport de Fournet* lu le 21 février et le 30 mai, il est élu le 6 juin 1865 au fauteuil 2, section 1 Sciences. Son discours de réception, prononcé le 3 juillet 1866, est une notice historique de la fondation des ponts. Le 15 janvier 1867, il lit une poésie intitulée Le 1er janvier, et le 12 mars 1867, une autre, Mon opinion sur la musique. Après avoir rapporté sur divers mémoires de J. Michel*, le 27 juillet et le 30 novembre 1869, il soutient sa candidature le 31 mai 1870. Président en 1874 il passera à l’éméritat en 1887. Le 24 novembre 1874, il donne des détails sur le projet de tunnel sous la Manche ; le 7 août 1883, il fait l’historique du quai Saint-Clair et le 29 janvier 1884, expose ses vues sur la reconstruction du pont Morand, dont il fait l’historique le 20 juillet 1886 et le 18 janvier 1887. Le 3 juin 1884, il s’intéresse aux « albums dans l’ancienne société lyonnaise et à l’obligation où étaient les hôtes d’un salon d’y inscrire, en vers ou en prose, quelques pensées ». Le 2 décembre 1884, il expose la biographie du général Dufour. Le 10 mai 1887, il soutient par son rapport la candidature de Gobin*. Le 26 avril et le 3 mai, il donne son avis sur la question de l’alimentation en eau de Lyon. Le docteur Bondet* fait son éloge à ses funérailles, le 14 juin 1902.
Théodore Aynard, Allocution prononcée aux funérailles le 14 juin 1902, par le président Adrien Bondet* (Ac. Rapports III, p. 27-34).
Note historique sur l’art de fonder les ponts, discours de réception lu à l’Académie le 3 juillet 1866, Lyon : Pinier, 1866 ; le manuscrit est conservé à l’académie : Ac.Ms356 chemise 8 f°283-301, 37 p. – « Compte rendu des travaux de l’Académie en 1874 », MEM L 16, 1874-1875, et MEM S 21, 1875-1876. – Histoire du quai Saint-Clair, en la ville de Lyon, depuis son origine jusqu’à nos jours et de quelques autres choses par un témoin oculaire et auriculaire, lu à l’académie le 7 août 1883. Lyon : Assoc. typogr., 74 p., et MEM S 26, 1883-1884. – « Du pont Morand et de ses abords en la ville de Lyon. Caveant consules », lu le 22 septembre 1883, MEM S 27, 1885, et Lyon : Assoc. typogr., 1883. – « Observations sur le projet déposé à l’enquête pour la reconstruction du pont Morand sur le Rhône, à Lyon », lu le 29 janvier 1884, MEM S 27, 1885. – « Histoire d’un grand capitaine par un ancien ingénieur qui fut son jeune camarade : le Général Dufour », lu le 2 décembre 1884, Assoc. typogr., 1884, 83 p. – « Le monument expiatoire des Brotteaux », RLY 2 (5), 1886. – « Histoire des deux Antoine et du Vieux pont Morand sur le Rhône à Lyon, par un ancien ingénieur du corps royal des Ponts et Chaussées », lu le 20 juillet 1886, RLY, août et septembre 1886. – Seconde lettre sur la direction du nouveau pont Morand, 3 février 1887, adressée au Maire et aux conseillers municipaux. Lyon : Mougin-Rusand, s.d. [1887], 10 + 3 p. – « Histoire des fondations pneumatiques, à propos du nouveau pont Morand », RLY, janvier 1888, et Lyon : Mougin-Rusand. – Réponse aux chercheurs d’eau pour la ville de Lyon par le simple bon sens – Aqueduc des Alpes, Lyon : Mougin-Rusand, 1887, 20 + 2 p. – « Les arbres des quais et de Bellecour en la ville de Lyon. À ceux qui trouvent qu’on les coupe trop, réponse d’un riverain qui trouve qu’on ne les coupe pas assez », RLY, mars 1888. – Assainissement de Lyon contre la fièvre typhoïde, le croup, etc. Tout à l’égout, à l’instar de Paris, Londres, Edimbourg, Rome, Berlin, Madrid, etc. Épuration agricole des eaux d’égout. Réponse aux 2 602 électeurs qui m’ont fait l’honneur de me désigner pour le Conseil municipal de Lyon, ainsi qu’aux autres, encore plus nombreux, qui m’ont fait le bonheur de me laisser à mes loisirs, Lyon : Mougin-Rusand, 1888. – « Les salons d’autrefois. Souvenance de 1828 à 1848 », RLY, septembre 1887. – Voyages au temps jadis en France, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Sicile, en poste, en diligence, en voiturin, en traîneau, en esperonade, à cheval et en patache, de 1787 à 1844, Lyon : Mougin-Rusand 1888, 219 p. – Pensées et conseils à méditer et à suivre, pour chercher en ce monde la tranquillité, le calme et la paix, et, Dieu aidant, obtenir dans l’autre, le bonheur, Lyon : Mougin-Rusand, 1889. – Souvenirs historiques et quelques autres des personnes et des choses que j’ai vues de 1812 à 1890, Lyon : Mougin-Rusand, 1890, 206 p.